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TRIBUNE

Amine Khayatei Houssaini

CEO chez Kwiks, expert en fastsourcing

To Startup or not to Startup ?

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CensĂ© ĂȘtre un eldorado, l’entrepreneuriat est souvent semĂ© d’embuches surtout quand on opĂšre dans l’écosystĂšme startup au Maroc. D’espace oĂč Ă©crire une success-story, le monde des startups peut devenir un vrai cauchemar. Ceux qui rĂ©ussissent sont les plus tĂ©mĂ©raires comme l’explique Amine Khayatei Houssaini.

Publié le 16/11/2020
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Nous vivons une Ă©poque oĂč nous avons des jeunes qui veulent rĂ©ussir, gagner beaucoup d’argent et trĂšs vite. Les jeunes qui ont rĂ©ussi ont une chance oĂč toutes les Ă©toiles Ă©taient alignĂ©es :




  • Time to market ultra bon

  • Investisseurs intĂ©ressĂ©s

  • Des connaissances en coding trĂšs avancĂ©es



 



Au Maroc, parler de premiĂšre licorne, c’est comme parler d’un Messi ou d’un Cristiano Ronaldo qui arrive du centre de formation du Raja.



 



Souvent des jeunes qui ne s’attendaient absolument pas Ă  une telle rĂ©ussite (Facebook, Whatsapp, Linkedin…). Mais si on regarde bien ces licornes comme on aime les appeler, elles ont dĂ©marrĂ© dans un marchĂ© oĂč il y a dĂ©jĂ  plus de 300 millions de users captables, avec le mindset nĂ©cessaire pour faire de ces solutions une rĂ©ussite.



Parlons maintenant de la rĂ©alitĂ©. Il existe entre 160 et 200 licornes dans le monde… Au Maroc, parler de premiĂšre licorne, c’est comme parler d’un Messi ou d’un Cristiano Ronaldo qui arrive du centre de formation du Raja. Nous n’avons pas l’écosystĂšme pour sortir des Startups qui cartonnent. Aujourd’hui nous pouvons en crĂ©er qui marchent et qui vont se battre tous les jours pour se faire payer, pour finir les mois correctement, pouvoir payer les salaires, les prestataires…



Quand on a fait ses Ă©tudes en Europe, travailler dans des multinationales, avoir une vie trĂšs confortable… Laisser tout, rentrer au Maroc, pour crĂ©er, innover dans un marchĂ© schizophrĂšne… Il faut le faire…



 



dĂšs qu’il s’agit de se faire payer, on a l’impression de demander l’aumĂŽne, Ă  tel point qu’on nous donne l’impression d’avoir de la chance de se faire payer…



 



Les sociĂ©tĂ©s marocaines, Ă  les entendre, n’ont jamais de quoi payer leurs prestataires. En tant qu’entrepreneur, on se bat pour ĂȘtre aux petits soins de ces clients, faire un travail qualitatif reconnu, et dĂšs qu’il s’agit de se faire payer, on a l’impression de demander l’aumĂŽne, Ă  tel point qu’on nous donne l’impression d’avoir de la chance de se faire payer…



Le stress est quotidien et ne s’arrĂȘte jamais. On a envie de rĂ©ussir son projet, mais entreprendre au Maroc, honnĂȘtement il faut ĂȘtre fou pour se lancer dans cette aventure… Car il faut ĂȘtre conscient, pour rĂ©ussir, on y laissera quelque chose : un divorce, sa santĂ©, des enfants qu’on ne voit pas grandir. À cĂŽtĂ© de ça, on vous propose des postes avec des salaires trĂšs intĂ©ressants, et on se bat tous les jours pour continuer Ă  croire en son projet et puis souvent la rĂ©flexion facile, le salariat ce n’est pas si mal, je fais mes horaires et basta. La famille est fatiguĂ©e de vous voir stressĂ©, fatiguĂ©, malade…



Ce qui est bien au Maroc, les fous, ce n’est pas ça qui manque, prĂȘts Ă  se battre coĂ»te que coĂ»te pour rĂ©ussir leurs projets. Mais il est temps que les diffĂ©rents pactes de relance Ă©conomique, digitale soient exĂ©cutĂ©s et mettre enfin un environnement business de confiance et positif. Que les voleurs soient jugĂ©s sĂ©vĂšrement. Il faudrait donc une justice au Maroc… C’est compliquĂ©… On ne va pas parler de ce sujet au risque de se faire gronder… Il faudrait aussi avoir une bonne Ă©ducation… CompliquĂ© aussi… On va se faire taper sur la main encore une fois…



 



Aujourd’hui, l’énergie qu’on met pour rĂ©ussir au Maroc est 100 fois plus importante qu’Ă  l’Ă©poque de nos parents…



 



En fait, au Maroc, on veut crĂ©er des lumiĂšres avec un systĂšme scolaire qui a touchĂ© le fond et qui continue de creuser… Un systĂšme judiciaire dans lequel dans beaucoup de dossiers, « moul chekara » gagne… oĂč le Marocain quand on lui parle et on lui fait des remarques, il vous dit : toi tu es un « hagar »… Et forcĂ©ment, on se retrouve avec des ressources limitĂ©es au Maroc, voire trĂšs limitĂ©es surtout en termes de softskills…



Aujourd’hui, l’énergie qu’on met pour rĂ©ussir au Maroc est 100 fois plus importante qu’à l’époque de nos parents… Avant, il y avait les valeurs, la confiance.



Alors Startup ou pas Startup ? Si vous acceptez ce dĂ©fi, sachez que c’est un combat quotidien et pour trĂšs longtemps…



 


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