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Sur les traces du tueur de la rue d’Enghien

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Au lendemain du triple assassinat commis par William Malet le 23 décembre dernier, un hommage a été rendu aux victimes au siège du conseil démocratique kurde. © Philippe Lavieille / Le Parisien

Auteur de la tuerie qui a causé la mort de trois membres de la communauté kurde le 23 décembre dernier à Paris, William Malet a reconnu en garde à vue entretenir «une haine des étrangers pathologique».

Au moment de son interpellation après l’attaque de la rue d’Enghien dans le Xe arrondissement, cet ancien conducteur de TGV âgé de 69 ans était déjà connu des services de police. En 2017, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d’armes prohibées, puis mis en examen et placé en détention provisoire en décembre 2022 pour avoir attaqué un camp de migrants parisien, armé d’un sabre.

Sous le choc, la communauté kurde a appelé le gouvernement français à reconnaître le caractère terroriste de l’attaque du 23 décembre, selon elle orchestrée par les services secrets turcs, et survenue dix ans après le triple assassinat à Paris de trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan.

Lire aussi : Trois Kurdes tués à Paris, l’ombre d’Erdogan ?

Pour Code source, Ronan Folgoas, journaliste au service police-justice du Parisien, retrace le parcours criminel de William Malet.

Ses parents brossent le portrait d’un homme taiseux, renfermé, et amateur d’armes à feu

Ils le décrivent comme un homme renfermé et vouant une haine immense aux étrangers. Dans un entretien exclusif accordé au Parisien, les parents de William Malet tentent de comprendre le geste de leur fils aîné de 69 ans. Depuis son enfance dans le Xe arrondissement de Paris, à quelques pas du lieu du drame, jusqu’à la dernière partie de Scrabble, la veille au soir, ils témoignent.

La veille, ils jouaient encore à trois au Scrabble “comme si de rien n’était”.

William Malet, retraité de la SNCF depuis deux décennies, venait de sortir de prison le 12 décembre après une année de détention provisoire à la prison de la Santé. En décembre 2021, il avait attaqué un camp de migrants avec un long sabre. Selon eux, leur fils a changé lors de son passage en prison. «Il avait le regard fixe et vide, ses gestes étaient tout en lenteur. Il était comme un zombie ces derniers jours» témoignent-ils au Parisien.

Ses parents ne lui ont jamais connu de conjoint ou conjointe et brossent le portrait d’un homme «renfermé, taiseux» et obnubilé par sa pratique du karaté et du tir sportif.

Lors de la perquisition de sa chambre, Le Parisien raconte que le tueur croise sur le palier, menotté et encerclé par les policiers, sa mère et son père et leur glisse : «Adieu Maman, j’ai ce que je mérite». Il est aujourd’hui mis en examen pour assassinat et incarcéré dans l’attente de son procès.

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