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Afin de réduire la pénurie actuelle de ressources humaines dans la santé, le gouvernement a conclu un accord-cadre portant sur la mise en œuvre d’un programme d’augmentation du nombre de spécialistes à l’horizon 2030. Ce dernier a pour objectif de réformer le système de formation et de faire passer le nombre de professionnels de santé pour 10.000 habitants de 17,4 en 2021 à 24 d’ici 2025, puis à 45 d’ici 2030.
Cet accord a ainsi été signé par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, et le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ.
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a pour sa part déclaré à l’issue de la cérémonie de signature de cette convention que ce programme ambitionne à résoudre la problématique du déficit en ressources humaines médicales. En outre, il a expliqué qu’elle vise à augmenter le nombre des étudiants dans les facultés de médecine et de pharmacie. Trois facultés de médecine et de pharmacie et trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) seront d’ailleurs créés dans les villes d’Errachidia, Béni Mellal et Guelmim, ainsi que près de 4.000 nouveaux encadrants seront recrutés à l’horizon 2030.
Notons que le gouvernement a alloué une enveloppe budgétaire de plus de 3 milliards de DH (MMDH) à ce programme. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la réforme du secteur de santé.
Pour rappel, Khalid Aït Taleb avait présenté, le 20 juillet dernier, les grandes lignes relatives à la transformation de ce secteur. À travers le projet de loi-cadre n°06-22, adopté le 13 juillet lors du Conseil des ministres, présidé par le Roi, la réforme portera sur la gouvernance, l’offre de santé, les ressources humaines et la digitalisation du système national de la santé.
Lire aussi : Maroc : le secteur de la santé sous les projecteurs
Les principales mesures du programme
Pour revenir sur les objectifs de cette convention, il faut d’abord souligner que cette dernière vise à redonner un nouveau souffle au secteur de la santé au Maroc. Après plusieurs concertations, le gouvernement a ainsi tranché et a présenté les mesures qui seront adoptées :
- Construire trois facultés de médecine et de pharmacie ;
- Doubler le nombre de diplômés des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire sera doublé ;
- Tripler le nombre de diplômés des instituts supérieurs des professions d’infirmiers et de techniciens de santé, et ce, d’ici 2050 ;
- Construire trois CHU à Béni-Mellal, Guelmim et Errachidia.
- Instaurer une nouvelle ingénierie pour la formation de base dans les facultés précitées.
Ces mesures devraient augmenter le nombre de professionnels de santé de 68.000 en 2022 à 90.000 à l’horizon 2025.
Que pensent les spécialistes ?
Contacté par LeBrief, le secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public, Alaoui El Mountadar, explique qu’«actuellement, la pénurie de personnel médical est un fait. Pour y faire face, le projet de loi-cadre n°06-22, qui rentre dans la cadre de la généralisation de la protection sociale, vise à réformer ce secteur. Pour que ce chantier se concrétise, il faut augmenter le personnel de santé en particulier. On a commencé par la formation des médecins généralistes qui a été réduite à six ans au lieu de sept. La priorité maintenant est d’encourager les jeunes médecins qui viennent d’obtenir leur diplôme à travailler au Maroc et de ne pas partir à l’étranger».
La convention ne mentionne en aucun cas l’augmentation des salaires. L’intervenant précise que «ce programme est étalé sur deux ans, notamment 2023 et 2024. Ce qui a été discuté, c’est que les médecins auront la possibilité de faire des heures supplémentaires payées, mais à titre volontaire». Il ajoute : «il n’y a pas encore d’informations claires sur la concrétisation de cette mesure, mais c’est une possibilité parmi d’autres».
À l’échelle nationale, de nouveaux organismes seront créés, notamment l’Agence des médicaments et produits sanitaires, les Groupements sanitaires territoriaux, l’Agence du sang et ses dérivés et la Haute autorité de santé. Ces institutions consolideront les schémas de réponse aux urgences. Pour attirer les médecins étrangers, la loi 33.21 a été adoptée pour les autoriser à exercer au Royaume.
Pour Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé, «plus on investit dans la santé, plus on assure le développement, une vie sociale et une économie prospère. Au Maroc, si on arrive, à travers ce programme, à combler ce déficit et à atteindre le nombre de médecins escompté, ce serait déjà une avancée importante».
Ces initiatives visent principalement à offrir aux professionnels des conditions plus favorables et à faciliter l’accès des citoyens aux soins médicaux.
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