Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Santé : 3 milliards de DH pour lutter contre la pénurie du personnel soignant

Santé : 3 milliards de DH pour lutter contre la pénurie du personnel soignant

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Au Maroc, le secteur de la santé soufre de plusieurs lacunes, dont la pénurie du personnel soignant et les problèmes de logistiques. Il est ainsi clair qu’une réforme du secteur s’impose. Pour ce faire, le gouvernement a élaboré un programme d’augmentation du nombre de personnels de santé à l’horizon 2030, et ce, tout en débloquant un budget de trois milliards de DH. Précisions.

Temps de lecture : 5 minutes

Afin de réduire la pénurie actuelle de ressources humaines dans la santé, le gouvernement a conclu un accord-cadre portant sur la mise en œuvre d’un programme d’augmentation du nombre de spécialistes à l’horizon 2030. Ce dernier a pour objectif de réformer le système de formation et de faire passer le nombre de professionnels de santé pour 10.000 habitants de 17,4 en 2021 à 24 d’ici 2025, puis à 45 d’ici 2030.

Cet accord a ainsi été signé par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, et le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ.

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a pour sa part déclaré à l’issue de la cérémonie de signature de cette convention que ce programme ambitionne à résoudre la problématique du déficit en ressources humaines médicales. En outre, il a expliqué qu’elle vise à augmenter le nombre des étudiants dans les facultés de médecine et de pharmacie. Trois facultés de médecine et de pharmacie et trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) seront d’ailleurs créés dans les villes d’Errachidia, Béni Mellal et Guelmim, ainsi que près de 4.000 nouveaux encadrants seront recrutés à l’horizon 2030.

Notons que le gouvernement a alloué une enveloppe budgétaire de plus de 3 milliards de DH (MMDH) à ce programme. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la réforme du secteur de santé.

Pour rappel, Khalid Aït Taleb avait présenté, le 20 juillet dernier, les grandes lignes relatives à la transformation de ce secteur. À travers le projet de loi-cadre n°06-22, adopté le 13 juillet lors du Conseil des ministres, présidé par le Roi, la réforme portera sur la gouvernance, l’offre de santé, les ressources humaines et la digitalisation du système national de la santé.

Lire aussi : Maroc : le secteur de la santé sous les projecteurs

Les principales mesures du programme

Pour revenir sur les objectifs de cette convention, il faut d’abord souligner que cette dernière vise à redonner un nouveau souffle au secteur de la santé au Maroc. Après plusieurs concertations, le gouvernement a ainsi tranché et a présenté les mesures qui seront adoptées :

  • Construire trois facultés de médecine et de pharmacie ;
  • Doubler le nombre de diplômés des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire sera doublé ;
  • Tripler le nombre de diplômés des instituts supérieurs des professions d’infirmiers et de techniciens de santé, et ce, d’ici 2050 ;
  • Construire trois CHU à Béni-Mellal, Guelmim et Errachidia.
  • Instaurer une nouvelle ingénierie pour la formation de base dans les facultés précitées.

Ces mesures devraient augmenter le nombre de professionnels de santé de 68.000 en 2022 à 90.000 à l’horizon 2025.

Lire aussi : Abdellatif Miraoui : «Il ne s’agit pas d’une énième réforme, mais plutôt d’une autre manière de conduire les réformes»

Que pensent les spécialistes ?

Contacté par LeBrief, le secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public, Alaoui El Mountadar, explique qu’«actuellement, la pénurie de personnel médical est un fait. Pour y faire face, le projet de loi-cadre n°06-22, qui rentre dans la cadre de la généralisation de la protection sociale, vise à réformer ce secteur. Pour que ce chantier se concrétise, il faut augmenter le personnel de santé en particulier. On a commencé par la formation des médecins généralistes qui a été réduite à six ans au lieu de sept. La priorité maintenant est d’encourager les jeunes médecins qui viennent d’obtenir leur diplôme à travailler au Maroc et de ne pas partir à l’étranger». 

La convention ne mentionne en aucun cas l’augmentation des salaires. L’intervenant précise que «ce programme est étalé sur deux ans, notamment 2023 et 2024. Ce qui a été discuté, c’est que les médecins auront la possibilité de faire des heures supplémentaires payées, mais à titre volontaire». Il ajoute : «il n’y a pas encore d’informations claires sur la concrétisation de cette mesure, mais c’est une possibilité parmi d’autres».

À l’échelle nationale, de nouveaux organismes seront créés, notamment l’Agence des médicaments et produits sanitaires, les Groupements sanitaires territoriaux, l’Agence du sang et ses dérivés et la Haute autorité de santé. Ces institutions consolideront les schémas de réponse aux urgences. Pour attirer les médecins étrangers, la loi 33.21 a été adoptée pour les autoriser à exercer au Royaume.

Pour Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé, «plus on investit dans la santé, plus on assure le développement, une vie sociale et une économie prospère. Au Maroc, si on arrive, à travers ce programme, à combler ce déficit et à atteindre le nombre de médecins escompté, ce serait déjà une avancée importante».

Ces initiatives visent principalement à offrir aux professionnels des conditions plus favorables et à faciliter l’accès des citoyens aux soins médicaux.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Santé

Intoxications alimentaires : la multiplication des cas suscite l’inquiétude

Les cas d'intoxications alimentaires se multiplient dangereusement, touchant notamment plusieurs villes comme Casablanca, Marrakech ou encor…
Santé

Crise du plastique : le Maroc pointé du doigt dans une étude mondiale

Une étude globale sur la pollution plastique menée par des chercheurs de l'Université de Leeds a classé le Maroc 33e sur 246 pays en termes …
Santé

Les étudiants en médecine obtiendront-ils gain de cause ?

La semaine dernière, une atmosphère de tension enveloppait la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, témoignant du climat de méf…
Santé

Jour de rentrée scolaire pour plus de 8 millions d’élèves

Des millions d’écoliers, de collégiens et de lycéens ont fait leur rentrée ce lundi 9 septembre, marquant ainsi le début de l’année scolaire…
Santé

La rentrée scolaire, ça se finance comment au Maroc ?

Fournitures scolaires, paiement des frais d’inscription, gestion des dépenses liées aux uniformes… l’été est vraiment fini ? Il faut croire …
Santé

Les peines alternatives vues par Salah El Ouadie

Michel Foucault dénonçait l'échec de la prison dans son ouvrage «Surveiller et punir». Cette observation nous pousse à réfléchir sur la véri…
Santé

Étudiants en médecine : une crise sans issue ?

C’est un bras de fer qui continue de s'intensifier. Hier, les facultés de médecine et de pharmacie à travers le pays ont lancé les examens d…
Santé

Changement climatique : l’Afrique en première ligne, le Maroc parmi les pays les plus touchés

Selon le dernier rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'Afrique ressent avec une acuité particulière les effets dévastat…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire