Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, recevant l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Staffan De Mistura, en présence du représentant permanent du Maroc à l'ONU, Omar Hilal © DR
La diplomatie marocaine a choisi de réagir à la visite de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, via un entretien accordé à l’agence MAP par l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, Omar Hilale. La première question portait sur la consultation du Maroc avant la visite de Mistura en Afrique du Sud. Hilale a affirmé que le Maroc n’avait jamais été consulté ni informé de cette démarche. Au contraire, dès qu’il a eu connaissance du projet, le Maroc a exprimé son opposition catégorique à Staffan de Mistura et au secrétariat de l’ONU. Le rejet de toute interaction avec Pretoria sur la question du Sahara a été motivé par des raisons légitimes et objectives. Hilale a souligné l’espoir que cette démarche ne traduise pas une défiance envers le Maroc, mais plutôt une simple erreur d’appréciation de la part de l’émissaire onusien.
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Raisons légitimes et objectives du Maroc contre le voyage à Pretoria
Interrogé sur les raisons du refus marocain, Hilale a rappelé les fondamentaux du mandat de Staffan de Mistura, définis dans sa lettre de nomination par le secrétaire général de l’ONU. Ce mandat spécifie une collaboration exclusive avec les quatre parties prenantes au processus politique, excluant toute référence à l’Afrique du Sud dans les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007, notamment la résolution 2703 du 30 octobre dernier. Hilale a énuméré les éléments disqualifiant l’Afrique du Sud de toute interférence dans le dossier du Sahara, soulignant son soutien au Polisario sur plusieurs fronts. Le Maroc, pour ces raisons, s’oppose catégoriquement à tout rôle de Pretoria dans le dossier du Sahara, le considérant comme un acteur toxique.
La troisième question concernait les déclarations de la ministre des Affaires étrangères sud-africaine sur les approches discutées aux Nations Unies après sa rencontre avec Staffan de Mistura. Hilale s’est dit surpris, déclarant que le Maroc n’était pas au courant d’une telle approche. Il a souligné que si des approches étaient en cours, elles devraient être discutées exclusivement avec les parties directement impliquées, excluant toute implication de l’Afrique du Sud. Il a réaffirmé la position du Maroc en faveur des tables rondes, avec la participation exclusive du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Polisario, conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité. Hilale a appelé Staffan de Mistura à concentrer ses efforts sur la réintégration de l’Algérie à la table des discussions.
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Quelle crédibilité pour un médiateur censé être impartial ?
Le représentant du Maroc à l’ONU a rappelé la mission claire de Staffan de Mistura telle que définie par le Conseil de sécurité en vue de faciliter une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à ce différend régional. Le Roi a tracé la voie pour le règlement définitif de ce différend régional à travers l’Initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume, a ajouté Hilale. Le diplomate marocain a souligné que la vision royale puise sa force dans le droit international, conformément aux paramètres édictés par les résolutions du Conseil de sécurité, et bénéficie de larges reconnaissances et soutiens internationaux.
Le représentant du Maroc à l’ONU a critiqué la décision de Mistura de se rendre en Afrique du Sud, un pays ouvertement hostile au Maroc et aligné sur les positions de l’Algérie et du Polisario. Il a questionné la logique et la responsabilité d’un médiateur onusien, censé être impartial et objectif, discutant d’un sujet avec un gouvernement dont les protagonistes définis dans sa lettre de nomination sont le Maroc, l’Algérie, le Polisario et la Mauritanie.
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La visite controversée de Staffan Mistura en Afrique du Sud soulève des questions cruciales sur la consultation préalable, le respect des mandats onusiens et la crédibilité des médiateurs. Le Maroc, fort de sa position juridique et politique, maintient sa ferme opposition à toute implication de l’Afrique du Sud dans le dossier du Sahara, appelant à la préservation du processus politique engagé. La crise diplomatique qui en découle pose des défis majeurs pour les efforts de médiation de l’ONU et souligne l’importance d’une approche neutre et équilibrée dans la résolution de ce différend régional complexe. Aujourd’hui, plusieurs éditorialistes appellent le Maroc à retirer sa confiance à Staffan de Mistura.
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