Temps de lecture : 10 minutes
Temps de lecture : 10 minutes
Temps de lecture : 10 minutes
Le Maroc lance son programme d’aides sociales, marquant un tournant significatif dans sa politique de protection sociale. Annoncé par le chef du gouvernement le 23 octobre au Parlement, ce programme débutera fin décembre 2023 et soutiendra les familles pauvres. Chaque ménage éligible recevra une aide minimale de 500 DH par mois, indépendamment de sa situation.
Contexte du programme
Ce programme ambitieux, en préparation depuis plusieurs années, cible environ 60% des familles actuellement non couvertes par des régimes de protection sociale. Il représente la deuxième phase du plan de généralisation de la protection sociale, suivant la mise en place de l’assurance maladie obligatoire en 2023. Cependant, les premiers paiements sont prévus pour le 30 décembre 2023.
Cette initiative est perçue comme une étape cruciale pour lutter contre la pauvreté à long terme et améliorer le niveau de vie des familles vulnérables. En outre, elle vise à protéger les enfants, en offrant un soutien financier qui pourrait contribuer à leur éducation et à leur bien-être. Le programme est attendu avec espoir par de nombreux Marocains, qui voient en lui un moyen d’améliorer leur quotidien.
Lire aussi : Chambre des représentants : adoption des projets de loi sur l’aide sociale
Description du programme
Les allocations sont divisées en plusieurs catégories. Les familles sans enfants reçoivent une aide mensuelle fixe de 500 DH, tandis que celles avec enfants de moins de 21 ans reçoivent des allocations variables selon l’âge et la scolarité des enfants. Pour les naissances, le programme prévoit une allocation de 2.000 DH pour le premier enfant et de 1.000 DH pour le second.
Un programme, axé sur les populations pauvres et vulnérables et qui repose sur des critères d’éligibilité spécifiques pour identifier les bénéficiaires. L’accès à ces aides nécessite l’inscription au Registre social unifié (RSU), un mécanisme conçu pour évaluer la nécessité des aides sociales. Ce registre attribue un score à chaque famille, basé sur divers facteurs comme leur situation socio-économique, le nombre de membres, ainsi que les dépenses annuelles, notamment en eau et électricité.
Le gouvernement a fixé un minimum de 500 DH par mois pour chaque ménage éligible, assurant ainsi un bon soutien de base. Ce montant sert de bouclier social, offrant une aide constante, indépendamment de la composition ou des conditions spécifiques à chaque famille. Ce processus de sélection vise à garantir que l’aide atteigne ceux qui en ont le plus besoin, en utilisant un système objectif et mesurable pour allouer les ressources de manière équitable et efficace.
Les aides pour les familles avec enfants de 2023 à 2026
Le programme d’aides sociales, prévu pour être déployé progressivement entre 2024 et 2026, concernera spécifiquement les familles avec enfants. Selon les informations disponibles :
- À partir de décembre 2023, chaque famille éligible recevra 200 DH par mois pour chaque enfant, ce montant augmentant à 250 DH en 2025, puis à 300 DH en 2026.
- Pour les enfants non scolarisés, les allocations sont ajustées : 150 DH par mois en 2023 et 2024, 175 DH en 2025 et 200 DH en 2026.
- Un bouclier social garantit un minimum de 500 DH par mois à chaque famille éligible, même si le montant total basé sur le nombre d’enfants est inférieur à ce seuil. Ce bouclier social s’applique indépendamment de la composition familiale ou des conditions de scolarisation des enfants.
Ce programme vise à encourager la scolarisation tout en offrant un soutien financier direct aux familles dans le besoin. Il est conçu pour garantir que les familles les plus vulnérables reçoivent un soutien suffisant, tout en promouvant l’éducation comme un moyen essentiel de lutte contre la pauvreté.
Pour les familles nombreuses, ayant plus de trois enfants, elles bénéficieront d’une allocation spécifique pour leurs quatrième, cinquième et sixième enfant. Chacun de ces enfants recevra une aide de 36 DH par mois. Toutefois, si ces enfants sont en âge scolaire, mais ne fréquentent pas l’école, l’allocation sera réduite à 24 DH par mois. Cette mesure vise à soutenir les familles nombreuses tout en incitant à la scolarisation.
Lire aussi : 2e Chambre : adoption d’un projet de loi pour l’aide sociale directe
Les aides pour les enfants des veuves
Axé sur le soutien aux familles avec enfants, le programme inclut également une attention particulière aux femmes veuves. À partir de 2024, les allocations pour les enfants des veuves connaîtront une augmentation significative. Chaque enfant recevra 350 DH par mois en 2024, le montant augmentant à 375 DH en 2025, et à 400 DH en 2026, pour les trois premiers enfants. Pour le quatrième, cinquième et sixième enfants, l’allocation est fixée à 36 DH par enfant. Si le total des allocations est inférieur à 500 DH, le bouclier social s’active, assurant à la famille un minimum de 500 DH par mois. Ce système vise à offrir un soutien financier adéquat aux veuves, en reconnaissant les défis auxquels elles peuvent faire face, et en contribuant à la stabilité et au bien-être de leurs familles.
Les aides pour les enfants en situation de handicap
Le gouvernement a intégré une disposition spécifique dans son programme pour les enfants en situation de handicap. En plus des allocations familiales habituelles, un supplément de 100 DH par mois est alloué pour chaque enfant handicapé, quel que soit leur rang dans la famille. Cette aide supplémentaire est conçue pour répondre aux besoins spécifiques des enfants handicapés, reconnaissant ainsi les défis supplémentaires auxquels ces familles peuvent faire face.
Pour illustrer, une famille avec trois enfants, dont un est en situation de handicap, recevrait en 2023 et 2024 une allocation totale de 700 DH par mois : 200 DH pour chaque enfant non handicapé et 300 DH pour l’enfant handicapé. En 2025, cette allocation passerait à 850 DH par mois (250 DH pour chaque enfant non handicapé et 350 DH pour l’enfant handicapé), et en 2026, elle augmenterait à 1000 DH par mois (300 DH pour chaque enfant non handicapé et 400 DH pour l’enfant handicapé).
Cette initiative souligne l’engagement du gouvernement envers l’inclusion et le soutien des enfants handicapés, garantissant que les aides sociales tiennent compte de leurs besoins spécifiques.
Lire aussi : Agence nationale d’aide sociale : le Maroc renforce son système d’assistance
Impact attendu et défis du programme d’aides sociales
Le programme d’aides sociales directes, prévu pour la fin de 2023, vise des objectifs à long terme ambitieux. L’impact attendu est considérable : réduction de la pauvreté, amélioration du pouvoir d’achat des familles défavorisées et un soutien accru pour les enfants, notamment en termes d’éducation. En ciblant les familles pauvres et précaires, le programme espère non seulement fournir une aide immédiate, mais aussi engendrer un changement durable dans la dynamique socio-économique du pays.
Cependant, la mise en œuvre de ce programme ambitieux n’est pas sans défis. Premièrement, l’efficacité du Registre social unifié (RSU) est cruciale. Le système doit être suffisamment robuste pour identifier précisément les familles éligibles, tout en évitant les fraudes et les erreurs. Deuxièmement, la distribution des fonds doit être gérée de manière transparente et équitable, ce qui requiert une infrastructure administrative solide et une gouvernance efficace. Enfin, il est vital que le programme soit accompagné de mesures complémentaires, telles que des initiatives éducatives et des opportunités d’emploi, pour garantir un impact durable au-delà de l’aide financière immédiate.
Temps de lecture : 10 minutes
Comment la population marocaine a-t-elle évolué de 1960 à 2024 ?Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 (RGPH 2024), publié par le Haut-Commissariat du plan (HCP), a permis… |
Santé : retour sur la grève des médecins internes et résidentsLa Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) monte au créneau. Ils ont décidé de déclencher une grève les 7 et 8 novemb… |
PLF 2025 : le Maroc mise sur l’égalité des genresLe Maroc poursuit ses efforts pour atteindre l’égalité des genres à travers un dispositif de Budgétisation sensible au genre (BSG), un cadre… |
RPM 2024 : IA et photographie, révolution ou menace ?L’intelligence artificielle (IA) transforme de nombreux secteurs et la photographie n’échappe pas à cette révolution. Les technologies basée… |
Urbanisation végétale des villes : quelles solutions environnementales ?Sous l'impulsion des associations écologistes, les autorités de Casablanca annoncent la fin de la plantation anarchique de palmiers sur les … |
VTC au Maroc : vide juridique et risquesCette lacune expose les utilisateurs à des risques importants, notamment en matière de sécurité, tout en engendrant une concurrence déloyale… |
Crise des étudiants en médecine : où en est-on ?Depuis le début de l’année 2024, la crise des étudiants en médecine s’enlise, malgré les efforts de médiation et de réforme engagés par le m… |
Don d’organes au Maroc : des progrès encore insuffisantsÀ l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe, célébrée chaque année le 17 octobre, le Maroc se trouve à un carrefour… |