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La pollution de l’air est devenue l’une des préoccupations environnementales les plus urgentes de notre époque. Alors que les sociétés modernes évoluent, les conséquences néfastes de la pollution de l’air sur la santé humaine, la biodiversité et le climat sont de plus en plus évidentes.
Cette pollution est principalement causée par les émissions de polluants provenant de diverses sources humaines. Les véhicules à moteur, les industries, les centrales électriques et les activités agricoles libèrent des substances nocives dans l’atmosphère. Ces polluants incluent les particules fines, les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre et les composés organiques volatils. Les émissions de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone, contribuent également au réchauffement climatique.
Selon une récente étude scientifique, la pollution de l’air présente un danger accru pour la santé humaine à l’échelle mondiale. Cette menace est particulièrement préoccupante dans certaines régions du monde, notamment en Asie et en Afrique.
Publié mardi, le rapport de l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (EPIC) sur la qualité de l’air mondiale a mis en évidence que la pollution causée par les particules fines, provenant des véhicules motorisés, de l’industrie et des incendies, constitue «la plus grande menace externe pour la santé publique mondiale».
Pourtant, malgré ce constat, les fonds alloués à la lutte contre la pollution de l’air demeurent largement inférieurs à ceux dédiés, par exemple, aux maladies infectieuses, selon le rapport. Les particules fines augmentent les risques de maladies pulmonaires, cardiaques, d’AVC et de cancers.
En outre, l’EPIC estime, sur la base de données recueillies en 2021, que le respect constant des normes d’exposition aux particules fines définies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait prolonger l’espérance de vie mondiale de 2,3 ans. En comparaison, la consommation de tabac réduit en moyenne l’espérance de vie mondiale de 2,2 ans, tandis que la malnutrition infantile et maternelle la diminue de 1,6 an.
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Zones très exposées
La région la plus touchée par la pollution atmosphérique est l’Asie du Sud, où les effets sur la santé publique sont très prononcés. D’après les modélisations de l’EPIC, les habitants du Bangladesh pourraient gagner 6,8 années d’espérance de vie si le niveau de pollution était abaissé à 5μg /m³, soit le niveau recommandé par l’OMS.
Pour sa part, la capitale indienne, New Delhi, est considérée comme la «mégalopole la plus polluée au monde», avec une moyenne annuelle de 126,5 µg/m³. À l’inverse, la Chine a fait d’importants progrès dans sa lutte contre la pollution atmosphérique depuis 2014, d’après Christa Hasenkopf, directrice des programmes sur la qualité de l’air à l’EPIC. La pollution de l’air dans ce pays a diminué en moyenne de 42,3% entre 2013 et 2021, bien que demeurant six fois supérieure au seuil recommandé par l’OMS. Si ces améliorations se poursuivent, la population chinoise pourrait gagner en moyenne 2,2 ans d’espérance de vie, évalue l’EPIC.
Aux États-Unis, le programme fédéral Clean Air Act a permis de réduire la pollution atmosphérique de 64,9% depuis 1970, contribuant ainsi à augmenter l’espérance de vie moyenne des Américains de 1,4 an. En Europe, la qualité de l’air s’est également améliorée au cours des dernières décennies, suivant une trajectoire similaire à celle observée aux États-Unis. Par ailleurs, les incendies de grande ampleur qui ont dévasté le Canada à l’été 2023 ont entraîné des pics de pollution au Québec, en Ontario et dans plusieurs régions de l’est des États-Unis.
Dans l’ensemble, les régions du monde les plus exposées à la pollution de l’air sont celles qui reçoivent le moins de moyens pour lutter contre ce risque, note le rapport. «Il y a un profond décalage entre les endroits où l’air est le plus pollué et ceux où sont déployées collectivement et mondialement le plus de ressources pour résoudre ce problème», déplore Christa Hasenkopf.
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Une urgence mondiale
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté sur l’urgence mondiale de la pollution de l’air, exhortant la communauté internationale à agir pour un avenir durable. Il a souligné que 99% de la population respire un air pollué par des substances nocives, principalement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Chaque année, sept millions de décès prématurés sont causés par cette pollution, étroitement liée au réchauffement planétaire.
À l’occasion de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus le 7 septembre, Guterres a mis en avant le caractère transfrontalier de la pollution atmosphérique et son impact dévastateur sur tous les continents à cause de la crise climatique croissante. Il a appelé à des solutions mondiales pour purifier l’air, notamment en accélérant la transition vers des énergies renouvelables accessibles à tous.
Pour cela, il a suggéré un programme d’accélération de cette transition et un pacte de solidarité climatique impliquant les grands émetteurs et les nations riches pour réduire les émissions et soutenir les économies émergentes. Guterres a également recommandé de promouvoir des méthodes de cuisson propres, des véhicules électriques, la marche et le vélo en ville, ainsi qu’une gestion responsable des déchets. Et, d’insister sur la responsabilité collective de préserver la qualité de l’air et de protéger la santé, afin de garder une planète saine aux générations futures.
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In fine, la pollution de l’air est un défi majeur qui nécessite une attention immédiate. Les effets sur la santé humaine et l’environnement ne peuvent être ignorés. Grâce à des mesures réglementaires, à la promotion des énergies propres et à une sensibilisation accrue, il est possible de réduire la pollution de l’air et de préserver la santé de la planète et de ses habitants.
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