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C’est un discours qui cible les priorités urgentes du Royaume et appelle à la déclinaison effective des politiques publiques.
Dans son discours adressé, vendredi 14 octobre au Parlement, à l’occasion de l’ouverture de la première session de la deuxième année législative de la onzième législature, le roi Mohammed VI a soulevé deux dimensions déterminantes en matière de développement. La première concerne les ressources hydriques et qui touche tous les secteurs, sans aucune exception. Quant à la deuxième dimension, elle rappelle la nécessité de créer une nouvelle dynamique attractive aux investissements, aussi bien nationaux qu’internationaux.
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Le discours royal met en exergue l’importance des ressources hydriques
Dans son discours, le Roi a alerté quant à la problématique de gestion des ressources en eau qui se pose avec acuité d’autant plus que «le pays traverse actuellement la période la plus importante de stress hydrique depuis plus de trois décennies». Cette sécheresse est attestée par le taux de remplissage des barrages qui ne dépasse pas les 25% contre quelques 40% à la même période de l’année dernière.
Le Souverain a souligné que «l’état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens », ajoutant qu’il « exige de nous, un devoir de vérité et de responsabilité, dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle».
Il a ainsi appelé à un traitement diligent de la problématique de l’eau, dans toutes ses dimensions, et à rompre avec toutes les formes de gaspillage ou d’exploitation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale.
Et comme les ressources hydriques sont essentielles à la vie tel que mentionné par le Souverain, il convient de noter que plusieurs mesures de portée socio-économique ont été entreprises par le Royaume pour juguler l’impact du déficit pluviométrique.
On en cite notamment le Plan de lutte contre les effets de la sécheresse, et le Programme national prioritaire de l’eau 2022-2027 dans le cadre duquel 50 nouveaux ouvrages de grande ou moyenne taille ont été érigés et 20 autres sont en cours.
Le troisième programme auquel le Maroc œuvre aujourd’hui est le nouveau Plan hydrique 2020-2050. Ce projet multidimensionnel tiendra compte à la fois de plusieurs variantes, dont les changements climatiques et leur impact sur le développement socio-économique du Maroc.
À cet égard, le Roi a tracé les principales orientations à suivre. Il s’agit tout d’abord de lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et technologies nouvelles, dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées.
Il est aussi question d’accorder une attention particulière à une exploitation rationnelle des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques.
Parmi les orientations figure aussi la nécessité de garder à l’esprit que la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais qu’elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs.
La quatrième orientation consiste à «prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, de considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût».
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Investissement, un volet décisif en matière de développement
Dans son discours, le Roi a insisté sur le rôle central de l’investissement productif. Celui-ci est considéré comme un «levier essentiel pour la relance de l’économie nationale et l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs».
II s’agit de miser sur des filières offrant des opportunités d’emploi aux jeunes et assurant des sources de financement aux différents programmes sociaux et de développement.
La nouvelle charte d’investissement doit «donner une impulsion tangible à l’attractivité du Maroc pour les investissements privés, tant nationaux qu’étrangers». Les centres régionaux des investissements doivent être le moteur dans le processus de création d’une nouvelle dynamique, tout en consolidant les acquis en matière du climat des affaires.
Le Souverain a également insisté sur la nécessité de la mise en œuvre effective de la charte de déconcentration administrative et les autres mesures d’accompagnement telles que la simplification et la digitalisation des procédures. Le renforcement de la confiance de ceux qui veulent opérer des investissements productifs dans le Royaume est l’objectif principal de ce processus avec la responsabilisation de tous les intervenants. C’est notamment le cas du secteur bancaire et financier national qui se doit de «soutenir et financer la nouvelle génération d’entrepreneurs et d’investisseurs, notamment les jeunes, ainsi que les PME».
Interrogé par LeBrief, Nabil Jedlane, professeur d’économie et de finance à l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG), estime que «les institutions financières et notamment le secteur bancaire devraient jouer leur rôle citoyen en tant qu’intermédiaire financier et surtout contribuer à l’amélioration de l’inclusion financière des micros, petites et moyenne entreprises (MPME). L’administration au niveau national mais également régional à travers entre autres les CRI, doit assurer un meilleur accompagnement du secteur privé et faciliter au maximum l’acte d’investir».
Tout en rappelant l’importance du potentiel dont dispose la communauté marocaine résidant à l’étranger, en matière d’investissement, le Roi a ouvertement interpellé le gouvernement, les secteurs privés et bancaires, à traduire leurs engagements dans un Pacte national pour l’investissement. Objectif : mobiliser 550 milliards de DH d’investissements et créer 500.000 emplois, au cours de la période 2022-2026.
De son côté, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des TPE/PME, appelle dans un communiqué, le gouvernement et le patronat à tenir compte que «plus de 95% de l’ensemble du secteur privé au Maroc est constitué des TPE qui sont délaissées et que le patronat ne représente plus tout le secteur privé».
Il estime que pour atteindre les objectifs de la Nouvelle Charte de l’Investissement, «il faut intégrer les TPE qui constituent plus de 4 millions, alors que les PME pas plus de 30 milles et les grandes entreprises moins de 500».
«Si on veut créer des centaines de milliers de postes d’emplois pour les jeunes, doubler l’investissement privé par rapport au public et trouver des sources de financement aux différents programmes sociaux et de développement, il faut donner la voix aux TPE et les intégrer dans tous les programmes et institutions», insiste-t-il.
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Lire l’interview complète de Nabil Jedlane sur la place du secteur privé marocain:
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