Accueil / Société

Moutons locaux Vs importés : préférence et budget s’imposent dans le choix des Marocains

Temps de lecture

Aïd Al-Adha 2024 : quand la tradition rencontre l’inflation © DR

C’est une fête de Aïd Al-Adha spéciale que les Marocains s’apprêtent à célébrer. À l’instar de la filière bovine, la filière ovine s’est, elle aussi, ouverte aux importations. Hausse des prix de l’aliment, sécheresse, sans oublier le contexte inflationniste…Les contraintes sont multiples et pour y faire face, le gouvernement a opté pour l’importation, dont l’enjeu est double : fixer les prix et stabiliser le marché. Quant au choix du consommateur, il se fera en fonction des goûts et des budgets.

Pour la première fois dans l’histoire, le Maroc ouvre la voie à l’importation des ovins à l’occasion de Aïd Al-Adha, non pas parce qu’il est déficitaire dans cette filière, étant donné que l’offre en cheptel local dépasse largement la demande nationale, mais c’est surtout pour fixer un prix de référence, en vue de stabiliser le marché face aux comportements spéculatifs. Des milliers de moutons importés sont déjà en vente, en attendant d’autres arrivages qui viendront renforcer le cheptel destiné à l’abattage à deux semaines de cette fête sacrée.

Lire aussi : Moutons de Aïd Al-Adha : une hausse modérée, selon les éleveurs

Moutons importés : processus et caractéristiques

Cette année et à l’occasion de Aïd Al Adha, l’offre dépasse largement la demande, maintenue quasiment au même niveau que celle de l’an passé. Avec près de cinq millions et demi de têtes, le Maroc couvre son besoin, mais les trois races qui dominent le marché national, à savoir le Sardi, Timihdit et Bniguil, sont désormais concurrencées par d’autres qui ont été récemment importées, notamment la race appelée Mérinos qui provient d’Espagne, de Portugal et de Roumanie et qui est réputée pour sa qualité à l’échelle mondiale,

Cette opération a été entamée depuis plusieurs mois pour assurer une mise en œuvre complète et efficace, dans les meilleures conditions. D’ailleurs, les importateurs ont eu la liberté de choix pour décider des sources d’approvisionnement, à condition que les mesures de sécurité et d’hygiène soient respectées.

Concernant le processus, les ovins subissent un contrôle vétérinaire de rigueur dès leur arrivée sur le sol marocain, avant d’intégrer l’exploitation de l’éleveur importateur. Par rapport à leurs caractéristiques, il n’y a pas de grandes différences en comparaison avec les races locales. Les particularités résidant en termes de la taille et cela dépend évidemment de l’âge, en plus de la question des cornes. Certains en possèdent, mais elles sont très petites, d’autres non, en fonction de la région d’origine.

Il faut savoir donc que c’est une importation encadrée qui a été décidée. De multiples précautions sont prises pour garantir l’absence de maladies des animaux et assurer les bonnes conditions de transport. Sous la supervision de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa), l’opération se poursuit avec un rythme accéléré ces derniers jours, atteignant 91.000 têtes au 15 juin.

Rappelons que pour faciliter cette mesure, les autorités publiques ont pris une batterie de mesures. En plus d’une exonération de la taxe d’importation et de la TVA, les importateurs bénéficient d’une prime de 500 DH pour chaque tête importée.

Lire aussi : Aïd Al-Adha : offre, prix, importation…voici tout ce qu’il faut savoir

Que privilégient les Marocains ?

Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Le consommateur marocain a le choix cette année entre acheter un mouton local à un prix supérieur de 15% par rapport à l’an dernier (entre 65 et 70 DH le kilogramme) ou opter pour une espèce ovine importée moins cher (entre 55 et 57 DH le kilogramme) et de bonne qualité également.

Contacté par LeBrief pour savoir les préférences des Marocains, le président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), Ouadie Madih, estime que c’est d’abord une question de goût et de budget alloué à cette occasion. «Au-delà de son aspect religieux, l’évènement est incontournable pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Mais cette année, la conjoncture est difficile et très particulière, au point que plusieurs foyers ne pourront pas faire le sacrifice du mouton faute de ressources suffisantes, surtout que le prix est plus cher cette année pour les raisons déjà connues», a-t-il avancé, soulignant que le choix variera en fonction des préférences et des moyens financiers de chacun.

S’appuyant sur une récente étude menée par la FNAC, notre interlocuteur fait savoir que les Marocains privilégient de plus en plus les produits locaux et les ovins importés destinés à l’abattage devront suivre cette tendance. «Depuis quelques années, le goût pour le local a pris de nouvelles dimensions. Prenons l’exemple des fruits et légumes, le citoyen marocain préfère de loin les produits locaux, mais pour les moutons de Aïd Al Adha, plusieurs critères sont pris en compte. Les ovins importés sont considérés comme une alternative pour certains consommateurs, dont le pouvoir d’achat considérablement chuté et pour qui le plus important est d’acheter un mouton», conclut-il.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Saisie record : 3,6 tonnes de drogue interceptées à Casablanca

Société - Les forces de l’ordre marocaines, en coopération avec les services douaniers, ont mis en échec une tentative de trafic de drogue au port de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024

Berkane lance son premier parking intelligent

Société - Le premier parking intelligent de Berkane a été officiellement inauguré ce mercredi à la place de la Marche Verte.

Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024

Violence domestique : les mentalités changent-elles ?

Société - Une conférence à Guercif sensibilise la population aux dangers de la violence domestique et à son impact dévastateur sur la société et les individus.

Farah Nadifi - 11 décembre 2024

Déclaration CNSS : un nouvel outil numérique

Société - Une solution numérique innovante sera déployée pour simplifier l’enregistrement des employés auprès de la CNSS.

Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024

Averses sporadiques avec risque d’orages, flocons de neige et gelée

Société - Un froid intense persistera durant la nuit et en début de matinée, avec des températures minimales oscillant entre -5°C et 0°C.

Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024

Le gouvernement annonce une feuille de route pour l’emploi

Société - Aziz Akhannouch, a présidé ce mardi une réunion axée sur les mesures stratégiques en faveur de l’emploi.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Mobilité urbaine intégrée : un avenir prometteur pour le Maroc

Société - Lors du Rail Industry Summit, une table ronde dédiée à la mobilité urbaine intégrée a souligné les synergies industrielles et d’ingénierie entre bus, tramway et train.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Barid Al-Maghrib accélère son virage écologique avec des cyclomoteurs électriques

Société - Barid Al-Maghrib poursuit sa transition écologique en renforçant sa flotte avec 190 cyclomoteurs électriques dédiés à la distribution de courrier et colis.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024
Voir plus

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Baignade : entre amusement et drames

Société - Cet été est marqué par une forte chaleur dans toutes les régions du Maroc. Les plages deviennent le seul refuge des Marocains et des touristes pour se rafraîchir. Cependant, les activités aquatiques peuvent des fois se transformer en drame.

Khadija Shaqi - 16 août 2022

Confidences à Allah

Société - Confidences à Allah est un monologue fiévreux, enragé et plein d’humour d’une jeune fille du Maghreb qui tente d’échapper à l’enfermement.

Rédaction LeBrief - 29 mars 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire