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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) souligne la persistance du mariage des mineures au Maroc, malgré les efforts législatifs pour y mettre un terme.
La révision de la Moudawana en 2004, qui a fixé l’âge légal du mariage à 18 ans, n’a pas suffi à éradiquer cette pratique en raison de l’article 20 du Code de la famille. Cet article permet aux juges d’autoriser des mariages de mineurs par «décision motivée», créant ainsi des dérogations qui contournent la règle générale. En 2022, près de 12 940 mariages d’enfants ont été enregistrés, sans compter les unions non officielles comme celles célébrées par la «Fatiha».
Le phénomène du mariage précoce a des conséquences socio-économiques alarmantes pour les filles, souvent exclues du système éducatif et des opportunités professionnelles, ce qui accroît leur vulnérabilité. Ce contexte favorise également une fécondité élevée, aggravant la pauvreté et exposant la santé physique et mentale des jeunes filles mariées.
Lire aussi : Le Code de la famille pourra-t-il équilibrer entre foi et changement sociétal ?
Depuis des années, le taux de prévalence des mariages des mineurs au Maroc a fluctué. Une étude du ministère de la Justice montre que le nombre de mariages de mineurs a considérablement augmenté, atteignant un pic en 2011 avec 39 031 cas. Bien qu’une légère régression ait été observée par la suite, avec 25 514 cas en 2018, la situation demeure préoccupante. En 2018, 85% des demandes de mariage auprès des juges concernaient des mineurs.
Face à ce constat, le CESE appelle à une stratégie globale pour mettre fin à cette pratique. Cette stratégie repose sur trois axes : l’harmonisation du cadre juridique avec les normes internationales, la mise en œuvre de politiques publiques de protection de l’enfance, et l’établissement d’un système d’information pour suivre les progrès réalisés. Ces mesures visent à garantir l’intérêt supérieur des enfants et à promouvoir un développement socio-économique durable pour le Maroc.
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