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Le mouvement palestinien de résistance a publié vendredi un mémorandum, «Notre récit… Opération Déluge d’Al-Aqsa», où il explique ses motivations derrière l’offensive transfrontalière menée le 7 octobre dernier contre l’État hébreu. Le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, a déclaré vouloir «clarifier» le contexte et la dynamique de l’attaque-surprise, appelant à un «arrêt immédiat de l’agression israélienne». Il s’agit du premier rapport public du Hamas sur les attaques qui ont entraîné la mort de 1.140 personnes, dont 700 civils israéliens et à la prise de 240 autres en otages.
«À la lumière de l’agression israélienne en cours contre la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, et alors que notre peuple poursuit sa bataille pour l’indépendance, la dignité et la libération de la plus longue occupation de tous les temps au cours de laquelle il a fait preuve des plus belles démonstrations de bravoure et de l’héroïsme face à la machine à tuer et à l’agression israélienne», peut-on lire dans l’introduction du document.
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Le document commence par s’adresser au «fidèle peuple palestinien», soumis à une campagne militaire génocidaire israélienne, qui en est, aujourd’hui, à son 108e jour. La riposte israélienne a engendré, depuis, la mort de plus de 25.295 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, et blessé plus de 63.000 autres. Le Hamas rappelle qu’entre janvier 2000 et septembre 2023, l’occupation israélienne a tué 11.299 Palestiniens et en a blessé 156.768 autres, dont la grande majorité était des civils.
Et d’insister sur le fait que la bataille du peuple palestinien contre l’occupation et le colonialisme n’a pas commencé le 7 octobre. Mais elle a commencé il y a 105 ans, dont 30 ans de colonialisme britannique et 75 ans d’occupation sioniste.
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«Conspirations» israéliennes
Le rapport de 16 pages conteste les affirmations d’Israël, affirmant que l’opération était une réponse nécessaire aux plans israéliens visant à éliminer la cause palestinienne, à s’emparer des terres, à judaïser les terres palestiniennes et établir un contrôle total sur la mosquée Al-Aqsa et les lieux saints.
Pour le Hamas, l’opération représentait une mesure stratégique visant, de plus, à alléger le blocus imposé depuis 2007 à la bande de Gaza, à se libérer de l’occupation israélienne, à restaurer les droits nationaux, à atteindre l’indépendance, à façonner le destin palestinien et à établir un État palestinien avec Al-Qods pour capitale.
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Le groupe a déclaré vouloir «tenir l’occupation israélienne légalement responsable» des souffrances qu’elle a infligées au peuple palestinien. Il a, en ce sens, exhorté le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), et son équipe, à «se rendre immédiatement et d’urgence en Palestine occupée pour enquêter sur les crimes et les violations qui y sont commis, plutôt que de simplement observer la situation à distance ou d’être soumis aux restrictions israéliennes». Et ce, malgré les doutes de certains pays – le Hamas cite en particulier l’administration américaine, l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni – qui, en prétendant défendre des valeurs de justice, «se sont complètement rangées du côté du récit de l’occupation et se sont opposées aux démarches palestiniennes dans le système judiciaire international».
«Des erreurs commises» par le Hamas
Les autorités israéliennes ont accusé les combattants du Hamas d’avoir commis des crimes de guerre lors de l’attaque, notamment des actes de torture, des viols et des mutilations. Le Hamas a fermement rejeté ces allégations, affirmant que les brigades d’Al Qassam suivent l’engagement moral que dicte la religion musulmane. «Nous réitérons que la résistance palestinienne a été pleinement disciplinée et attachée aux valeurs islamiques pendant l’opération et que les combattants palestiniens n’ont ciblé que les soldats d’occupation et ceux qui portaient des armes contre notre peuple. Pendant ce temps, les combattants palestiniens ont tenu à éviter de blesser les civils, même si la résistance ne dispose pas d’armes précises», a déclaré le mouvement de résistante.
«Les allégations selon lesquelles les Brigades Al-Qassam ciblaient des civils israéliens le 7 octobre ne sont que des mensonges et des inventions complètes. La source de ces allégations est le récit officiel israélien, et aucune source indépendante n’a prouvé aucune d’entre elles», assure de plus le Hamas. Le rapport indique que le groupe envisageait de cibler des sites militaires israéliens et de capturer des soldats. Une situation qui aurait dû permettre au mouvement palestinien de faire pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles libèrent des milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Depuis octobre seulement, près de 6.200 Palestiniens sont détenus et environ 3.300 sont placés en détention administrative. Il s’agit d’une pratique israélienne courante selon laquelle une personne détenue peut être détenue sans procès, et cela devient un problème encore plus grave pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée.
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Mais au cours de l’opération, «certaines erreurs» ont pu survenir dans sa mise en œuvre, indique le Hamas. «S’il y avait des cas de ciblage de civils ; cela s’est produit par hasard et au cours de la confrontation avec les forces d’occupation», peut-on lire sur le document. Et ce, en raison de l’effondrement rapide du système sécuritaire et militaire israélien, conduisant au chaos le long des zones frontalières avec Gaza, a noté le groupe.
«Des clips vidéo pris ce jour-là – le 7 octobre – ainsi que les témoignages des Israéliens eux-mêmes qui ont été rendus publics plus tard, ont montré que les combattants des Brigades Al-Qassam n’ont pas pris pour cible les civils et que de nombreux Israéliens ont été tués par l’armée et la police israéliennes à cause de leur confusion», dit le mouvement. En effet, plusieurs témoignages de rescapés israéliens attestent que les forces israéliennes ont ciblé à la fois leurs propres citoyens et les membres du Hamas.
De plus, «comme beaucoup l’ont attesté, le mouvement Hamas a traité de manière positive et bienveillante tous les civils détenus à Gaza et a cherché dès les premiers jours de l’agression à les libérer, et c’est ce qui s’est passé pendant la trêve humanitaire d’une semaine, où ces civils ont été libérés en échange de la libération des femmes et des enfants palestiniens des prisons israéliennes», a déclaré le Hamas.
Quand est-ce que cette guerre finira-t-elle ?
Le groupe militant a appelé à «l’arrêt immédiat de l’agression israélienne contre Gaza, des crimes et du nettoyage ethnique commis contre l’ensemble de la population de Gaza». Et il a déclaré qu’il rejetait tout effort international et israélien visant à décider de l’avenir d’après-guerre de Gaza. «Nous soulignons que le peuple palestinien a la capacité de décider de son avenir et d’organiser ses affaires intérieures», indique le rapport, ajoutant qu’«aucune partie au monde» n’a le droit de décider à sa place.
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Pour le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, il en est hors de question. Le chef de l’État hébreu a déclaré dimanche qu’il avait rejeté les conditions exigées par les militants du Hamas pour la libération des otages, quelques heures après la publication du rapport par le groupe. «En échange de la libération de nos otages, le Hamas exige la fin de la guerre, le retrait de nos forces de Gaza, la libération de tous les meurtriers… Si nous acceptons cela, nos soldats sont tombés en vain. Si nous acceptons cela, avec cela, nous ne pourrons pas garantir la sécurité de nos citoyens», a déclaré Netanyahu.
Samedi, le bureau du premier ministre israélien a affirmé que Netanyahu «s’oppose à toute forme de souveraineté palestinienne dans la bande de Gaza d’après-guerre», semblant rejeter la suggestion du président américain. Le communiqué indique que Netanyahu a clairement fait part, vendredi lors de sa première conversation avec Biden depuis près d’un mois, que sa position sur Gaza d’après-guerre n’avait pas changé. Netanyahu a réitéré qu’Israël doit conserver le contrôle sécuritaire du territoire après la destruction du Hamas – «une exigence qui contredit l’exigence de souveraineté palestinienne», indique le communiqué.
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Selon les estimations israéliennes, au moins 30% des combattants du Hamas auraient été éliminés depuis le 7 octobre dernier. Un chiffre qui dépasse quelque peu l’estimation américaine. En effet, les agences de renseignement américaines estiment de 20% à 30% le nombre de morts du côté des membres du mouvement palestinien. Mais cela est loin d’atteindre l’objectif israélien d’éliminer le groupe militant dans la guerre en cours qui a fait des milliers de morts civiles.
Le rapport du Hamas indique que le mouvement dispose encore de suffisamment de puissance de feu pour continuer à attaquer les forces israéliennes à l’intérieur de Gaza pendant des mois. Cette estimation arrive juste au moment où Israël a dû retirer des milliers de ses soldats de Gaza face à la pression internationale croissante concernant la mort de civils.
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Mme comment pouvez vous accepter le tissus de mensonges (vous faites de la désinformation)des explications du groupe terroriste du Hamas (que vous qualifiez de groupe de résistants islamistes !!)
On admettons qu ils ne visaient pas le 7 octobre les civils expliquez nous pourquoi plus de 250 otages civils se sont retrouvés en otages à Gaza !!!!dont 136 sont encore détenus dont un bébé de 1 an Kfir Bibas dont les parents sont originaires du maroc !!!!
Bonjour,
Tout d’abord merci de l’intérêt que vous nous avez porté. Ensuite pour répondre à votre commentaire : nous ne faisons pas de désinformation. Les informations que nous avons partagées du Hamas représentent le narratif du mouvement tel qu’il a été rapporté par leurs services. À aucun moment nous ne l’avons présenté comme étant la réalité de ce qui s’est passé le 7 octobre dernier (des zones d’ombre persistent quant aux faits). En témoignent notre utilisation de la langue qui vient nuancer les propos (des expressions telles que « selon le mouvement », et le verbatim utilisé …). De plus, nous qualifions le Hamas de mouvement de résistance. Oui. Seule une trentaine de pays au monde le considère comme entité terroriste, parmi lesquels les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni ou encore le Japon. Il convient de rappeler que les Nations unies ne considèrent pas ce mouvement comme terroriste. Et parmi les médias, l’AFP ou encore la BBC ne qualifient pas le mouvement comme terroriste.
Ensuite, depuis que la guerre a éclaté, nous déplorons les morts des deux côtés : tant les Israéliens parmi lesquels près de 700 civils que les Palestiniens qui continuent aujourd’hui de mourir. Ils sont plus de 25.000 personnes à avoir péri en près de 4 mois de guerre. De plus, oui des Israéliens ont été kidnappés. Et plus de 130 d’entre eux n’ont pas encore été libérés. Plusieurs tentatives de négociation ont malheureusement échoué. Et à mesure que le temps passe, ces personnes se retrouvent de plus en plus menacées au rythme des raids israéliens qui déferlent sur la bande de Gaza.
Je souhaiterais pour finir soutenir que nous avons tenu depuis le début à rapporter les faits de cette guerre dans l’objectivité que requiert notre métier. Toutefois, et à l’image de médias beaucoup plus grands que nous, nous nous confrontons à un manque d’informations : 1- la bande de Gaza étant difficile d’accès aux journalistes étrangers mis à part ceux dont la nationalité est palestinienne, 2- la première victime de toute guerre étant la vérité.