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Kiev indignée par les accusations d’Amnesty international

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Enterrement d’un soldat ukrainien à Pokrovsk, mort lors d’une bataille avec les forces russes, dans la région de Donetsk, jeudi 4 août 2022. © David GOLDMAN / AP

L’avancée territoriale de la Russie a ralenti au mois de juillet, selon le compte Ukraine War Map, qui cartographie les positions russes et ukrainiennes depuis le 24 février. Le territoire contrôlé par Moscou en Ukraine a augmenté d’environ 165 km² au mois de juillet, soit approximativement 0,02 % de plus qu’à la fin de juin. Au total, la Russie occupe un peu plus de 19 % de l’Ukraine. Par comparaison, en juin, les forces de Moscou s’étaient emparées de 1.500 km² supplémentaires en un mois.

Dans la région de Donetsk, où les combats se concentrent ces dernières semaines, des immeubles résidentiels ont été bombardés dans toutes les grandes villes. La ville d’Avdiïvka est sous le feu de l’armée russe depuis des jours. Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a reconnu que les Ukrainiens ne pouvaient «pas battre complètement l’armée russe en termes d’artillerie et d’effectifs». «Nous le sentons dans les combats, a-t-il ajouté, en particulier dans le Donbass, à Pisky, Avdiïvka et ailleurs. C’est l’enfer là-bas. Il n’y a pas de mots pour décrire ce qui s’y passe.» Le chef de l’administration militaire de la ville d’Avdiïvka, Vitalii Barabash, a déclaré que 2.500 civils se trouvaient toujours dans la ville. Selon Barabash, cité par le Kyiv Independent, les conditions de vie dans la ville, privée de gaz, d’eau et d’électricité, sont «inhumaines». Les Russes bombarderaient Avdiïvka jusqu’à vingt fois par jour.

Un bombardement russe sur un arrêt de bus a fait au moins huit morts dans la ville de Toretsk, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. «Chaque jour, nous avons des morts et des blessés», a écrit le gouverneur sur Facebook, prévenant que «quiconque reste dans la région de Donetsk se met en danger de mort». «Ne devenez pas la cible des Russes ! Évacuez tant qu’il est temps !», a-t-il exhorté. Les villes et villages le long de la frontière de 564 km de la région de Soumy avec la Russie subissent toujours des bombardements presque quotidiens par des roquettes Grad, des obusiers et des mortiers, a souligné son gouverneur Dmytro Jyvytsky. Les soldats du front Est de l’Ukraine ont passé cinq mois épuisants, rythmés par des bombardements incessants. Environ 90 % d’entre eux sont des volontaires qui n’ont vu que peu ou pas de combat.

À Kharkiv, la deuxième plus grande ville située au nord de l’Ukraine, les autorités locales ont rapporté des attaques de missiles russes ayant frappé des zones industrielles. Au moins quatre civils ont été tués et 10 autres blessés dans des bombardements au cours des dernières vingt-quatre heures, avec neuf régions ukrainiennes sous le feu, a annoncé la présidence ukrainienne.

Des bombardements russes ont visé jeudi plusieurs villes et villages ukrainiens, dont Mykolaïv, dans le sud, où des immeubles d’habitations ont été endommagés dans deux quartiers, selon le maire Oleksandre Senkevitch. Le commandement militaire du sud de l’Ukraine a décrit la situation sur le terrain comme étant «tendue». Il a également affirmé que Moscou avait «commencé à rassembler des effectifs pour attaquer en direction de Kryvy Rih», une ville sidérurgique à environ 50 km de la ligne de front au sud du pays, où Volodymyr Zelensky a grandi. Les forces ukrainiennes mènent de leur côté une contre-offensive dans le sud du pays, où elles assurent avoir repris plus de 50 villages contrôlés par Moscou.

Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, s’est dit scandalisé par le rapport «injuste» publié par Amnesty International. «Je suis indigné tout comme vous par le rapport d’Amnesty International. Je le considère comme injuste», a-t-il dit. Dmytro Kouleba a accusé en retour Amnesty International de «créer un faux équilibre entre l’oppresseur et la victime, entre le pays qui détruit des centaines et des milliers de civils, de villes, de territoires et le pays qui se défend désespérément». «Cessez de créer cette fausse réalité, où tout le monde est un peu coupable de quelque chose et commencez à rapporter systématiquement la vérité sur ce que la Russie représente réellement aujourd’hui», a-t-il ajouté. Mykhailo Podolyak, conseiller au cabinet du président, a également accusé l’ONG de participer à la campagne de désinformation et de propagande russe visant à discréditer l’armée ukrainienne. Dans ce rapport publié après une enquête de quatre mois, l’ONG a accusé l’armée ukrainienne de mettre en danger les civils en établissant des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et en lançant des attaques depuis des zones peuplées. Une tactique qui viole selon elle le droit humanitaire international. Si Amnesty a dénoncé ces tactiques ukrainiennes, l’ONG insiste sur le fait qu’elles ne «justifient en aucun cas les attaques russes aveugles» qui ont frappé les populations civiles.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a qualifié de «dégoûtant» le fait que l’ex-chancelier allemand Gerhard Schroeder, proche de Vladimir Poutine, ait évoqué «une solution négociée» voulue, selon lui, par la Russie dans la guerre en Ukraine. La Russie «active divers émissaires avec des thèses selon lesquelles l’État terroriste voudrait des négociations», a-t-il déclaré. Et d’ajouter «si la Russie voulait vraiment la fin de la guerre, elle n’aurait pas déployé ses réserves dans le sud de l’Ukraine et n’aurait pas commis d’assassinats de masse sur le territoire ukrainien», a-t-il poursuivi.

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