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Export : l’Espagne cherche-t-elle à remplacer le Maroc ?

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Face à la débâcle qui plane sur cette campagne pour deux fruits clés du secteur agroalimentaire marocain, la pastèque et le melon, certains groupes espagnols se tournent vers d’autres pays producteurs et exportateurs en cette période estivale. Mais cela suffira-t-il à combler le vide marocain ?

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La campagne d’export des pastèques et melons vers l’Espagne n’est pas au beau fixe. Pourtant, en cette saison d’été, l’on aurait pu croire à une hausse des exportations de ces fruits. Les commerçants espagnols se tournent vers deux autres pays africains. Une tentative pour alimenter le marché international de ces deux fruits avec de nouveaux stocks en provenance du Sénégal et de la Mauritanie.

Il s’agit d’une question que différents experts de ce domaine commercial analysent déjà. L’un d’eux est Amine Amanatoullah, producteur mauritanien, qui, dans des déclarations au média spécialisé Fresh Plaza, assure que «ce n’est pas automatique, et ce n’est même pas possible cette saison». «Je ne pense pas que la Mauritanie puisse bénéficier du vide laissé par le Maroc», détaille-t-il.

Mehdaoui Elmokhtar, producteur sénégalais, quant à lui, s’exprime de manière similaire dans le même média. L’expert reconnaît que «les importateurs européens se posent la même question. C’est techniquement possible, mais commercialement compliqué». De nombreux facteurs clés expliquent ce scénario.

«En Mauritanie, la campagne s’est terminée trop tôt en raison de problèmes de qualité. La campagne mauritanienne se termine généralement en avril, mais les plaintes des clients ont provoqué une fin abrupte de la saison. Les rendements ont également diminué cette année dans le pays en raison d’un froid plus intense que d’habitude», explique-t-il à Fresh Plaza.

De l’espoir, toutefois, du côté sénégalais. «Contrairement au Maroc et à la Mauritanie, nous cultivons des pastèques toute l’année au Sénégal. La meilleure fenêtre d’exportation se situe entre février et avril, car il est difficile de concurrencer le Maroc, géographiquement proche et disposant d’une meilleure logistique. Il est donc théoriquement possible de combler le manque causé par l’arrêt de la campagne marocaine».

Les systèmes d’alerte en Espagne

La présence de produits alimentaires en provenance du Maroc dans les supermarchés espagnols continue de susciter la controverse. Un fait très médiatisé a été ces fraises en provenance du Maroc qui serait arrivées avec l’hépatite A.

En février 2024, l’Espagne a connu une augmentation de 46,17% des importations de fruits en provenance du Maroc, par rapport au même mois de 2023. Cela a coïncidé avec le début des manifestations agricoles qui ont paralysé le pays et l’Europe pendant plusieurs mois.

Les données publiées par le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Entreprise ont révélé que l’économie espagnole est passée de l’acquisition de 12,9 millions de kilogrammes de fruits auprès du Maroc en février 2023 à 18,9 millions au cours du même mois cette année.

Ces hausses ont soulevé de nombreuses questions auprès des agriculteurs espagnols. À commencer par les différences réglementaires. Tentant d’impacter le marché de l’export marocain, les Espagnols ont lancé plusieurs alertes sur l’état de santé des fruits marocains. Or, il a été prouvé que les alertes pesticides des produits marocains, sont bien moins abondantes que pour d’autres produits, notamment en provenance de l’Union européenne.

Le Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l’UE a signalé seulement six alertes depuis le début de 2024, comparé à quinze à la même période en 2021. De plus, la plupart de ces alertes marocaines sont classées comme «légères», avec seulement 36% jugées graves, un taux bien inférieur à celui des aliments français, qui affichent un taux de 70% pour les alertes graves. Ces notifications du RASFF sont principalement destinées aux autorités pour prendre des mesures, plutôt qu’aux consommateurs finaux

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