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Culture agricole : rien ne va plus pour les melons et les pastèques

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La campagne des pastèques et des melons au Maroc ne connaît pas ses plus beaux jours actuellement. En raison des conditions météorologiques, pour le peu, capricieuses, elle est quasiment suspendue. Les régions productrices, telles que Souss, Al Haouz, El Kelaa des Sraghna en passant par Settat et Beni Mellal, font face à des températures exceptionnellement basses pour cette période de l’année. Ce phénomène retarde la croissance des fruits et aggrave la baisse des volumes déjà causée par la sécheresse et les restrictions de production.

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Ce n’est vraiment pas un temps à être agriculteur. Ces dernières années, ils ont été parmi les premières victimes des changements climatiques que connaissent le Maroc et le monde. Dans les régions du Sud, en particulier, des voix s’élèvent pour annoncer une culture quasi-nulle en pastèques et melons.

Ces doux fruits sucrés, qui accompagnent généralement nos étés, ne seront pas forcément au rendez-vous cette année. Ou en tout cas, moins nombreux… et plus chers.

Ahmed Bouljid, un exportateur de fruits divers, explique la situation sur le média espagnol, Fresh Plaza : «Nous assistons à une quasi-suspension de la campagne. Toutes les régions productrices de pastèques, de Souss, Al Haouz et El Kelaa des Sraghna​ jusqu’à Settat et Beni Mellal, connaissent des températures inhabituellement froides pour cette période de l’année, ce qui retarde le développement des melons et des pastèques». La sécheresse et les règles de délimitation (voir plus bas dans l’article) impacteront immanquablement les volumes, limitant fortement la production.

Lire aussi : Fraises marocaines : comment l’UE s’est prise à son propre jeu

Les premières récoltes de la région de Zagora sont déjà épuisées, révèle la même source. «Au début de la campagne, les exportations de pastèques de Zagora atteignaient environ 400 à 500 tonnes par jour, allant jusqu’à 1.000 tonnes lors des jours très actifs. À présent, les ports sont presque vides de pastèques».

Bouljid prévoit une reprise de la production dans quelques semaines, avec un pic attendu pour la deuxième semaine de juin.

Sur le plan administratif, les exportateurs s’adaptent bien aux nouvelles exigences d’exportation, malgré les difficultés rencontrées en début de campagne en raison de niveaux élevés de résidus de pesticides. Les autorités sanitaires marocaines ont imposé des conditions d’exportation plus strictes, mais les organismes comme l’ONSSA et Morocco Foodex ont apporté leur soutien pour garantir la qualité des pastèques et des melons marocains. Le processus d’exportation est désormais fluide, bien que rigoureux, assurant ainsi la satisfaction des exigences de qualité des marchés internationaux.

Une débâcle annoncée

Il faut dire que l’année avait déjà très mal démarré pour les agriculteurs, spécialisés dans le melon et la pastèque. Dans la région d’Agadir-Zagora, citée en exemple pour sa gestion des ressources hydriques, une décision radicale avait été prise en janvier 2024, pour limiter la culture des pastèques et des melons. Sous l’égide du gouverneur de la province, il a été décidé que la zone de culture de ces fruits ne dépasserait pas un hectare… maximum !

Pour garantir le respect strict de cette consigne, des commissions conjointes avaient été mises en place et dépêchées sur le terrain. Ces commissions ont alors procédé à la destruction de toute plantation dépassant la superficie autorisée.

Ainsi, des étendues de culture de pastèques ont été anéanties dans plusieurs communes de la province. Une intervention des autorités avait été nécessaire pour faire appliquer cette nouvelle règle aux agriculteurs récalcitrants. Les champs concernés ont été restaurés à leur état initial après le passage des pelleteuses.

Lire aussi : Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?

Cette décision n’est pas récente, car elle a été rendue publique en octobre 2022, régulant la culture de ces fruits sur l’ensemble du territoire provincial. Selon cette réglementation, la culture des pastèques et des melons est strictement limitée à un demi-hectare, voire un hectare dans certains cas, et est interdite dans les zones d’alimentation en eau potable.

Une commission locale avait également été mise en place pour surveiller la consommation d’eau à partir des compteurs installés sur les puits, évaluant les quantités d’eau utilisées pour l’irrigation et surveillant le niveau de la nappe phréatique. De plus, une liste des agriculteurs souhaitant cultiver ces fruits avait été dressée, permettant à la commission de s’assurer du respect des règles et de prendre des mesures disciplinaires en cas d’infraction.

2024 n’aura décidément pas été une bonne année pour ces fruits ronds…

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