Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Culture / Appropriation d’un caftan fassi : le Maroc saisit l’UNESCO contre l’Algérie

Appropriation d’un caftan fassi : le Maroc saisit l’UNESCO contre l’Algérie

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le Maroc a déposé une plainte officielle auprès de l’UNESCO, accusant l’Algérie d’appropriation culturelle concernant un caftan marocain emblématique. Cette action, menée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en coordination avec la Délégation permanente du Maroc, vise à protéger le patrimoine culturel marocain contre ce que le Royaume considère comme une tentative flagrante de détournement. Les détails.

Temps de lecture : 4 minutes

Une nouvelle bataille culturelle vient de s’ouvrir entre le Maroc et l’Algérie. Le Royaume, riche de son histoire millénaire et dépositaire d’un patrimoine culturel inestimable, fait face à une tentative de spoliation par son voisin de l’Est. Après avoir tenté de s’approprier l’art culinaire, musical et esthétique marocain, l’Algérie vise désormais l’art vestimentaire. En effet, Alger a récemment soumis à l’UNESCO un dossier réclamant la reconnaissance du caftan comme un vêtement traditionnel algérien. Une démarche qui a poussé le Maroc à réagir vigoureusement pour défendre son héritage culturel contre ce qu’il considère comme une appropriation injuste.

Lire aussi : L’ICESCO reconnaît le caftan comme patrimoine marocain

Une appropriation culturelle inacceptable

Le Maroc a officiellement déposé une plainte auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) contre ce qu’il considère comme un vol de son patrimoine culturel par l’Algérie. Cette plainte a été introduite par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en collaboration avec la délégation permanente du Maroc auprès de l’UNESCO.

Le cœur du différend réside dans l’introduction par l’Algérie d’un caftan marocain dans un dossier soumis à l’UNESCO pour la reconnaissance des vêtements traditionnels algériens. Le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, a officiellement adressé la plainte à Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, mettant en lumière l’inclusion d’un caftan typique de Fès, appelé «Ntaa de Fès», dans le dossier algérien.

Après avoir été informé de l’utilisation de ce caftan marocain, actuellement exposé dans un musée à Amsterdam, dans le dossier algérien, le Maroc a donc rapidement réagi. Cette situation a conduit le ministère de la Culture à demander le retrait immédiat de l’image de ce caftan du dossier présenté par l’Algérie. Le ministère insiste sur le fait que le patrimoine culturel marocain est une composante essentielle de l’identité nationale et qu’il est crucial de préserver son intégrité.

Dans sa plainte, le Maroc appelle la commission compétente de l’UNESCO à faire preuve de vigilance pour éviter de tels vols et appropriations de patrimoine. Le ministère souligne aussi que le patrimoine marocain doit être protégé contre toute forme de manipulation politique, réaffirmant l’engagement du Royaume à défendre son héritage par tous les moyens nécessaires. Il a également dénoncé l’exploitation par le régime algérien d’une photo et de séquences vidéo du caftan «Ntaa de Fès» dans le dossier soumis à l’UNESCO. Cette inclusion, jugée inappropriée, a été perçue comme une tentative flagrante d’usurpation culturelle.

Lire aussi : Après le couscous et le zellige, le caftan au cœur d’une nouvelle polémique entre l’Algérie et le Maroc 

Une réaction vigoureuse

La plainte marocaine souligne la gravité de cette tentative d’appropriation culturelle. Mohammed Mehdi Bensaid, dans sa lettre adressée à Audrey Azoulay, a attiré l’attention sur la nécessité de protéger l’authenticité et l’origine des biens du patrimoine culturel immatériel. Il a spécifiquement mentionné l’inclusion non autorisée d’un caftan marocain dans le dossier algérien, dénonçant cette usurpation comme une instrumentalisation inacceptable de la Convention de 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Le ministre a insisté sur le retrait immédiat de ces illustrations, justifiant cette demande par l’histoire et les réclamations légitimes de l’opinion publique marocaine. Il a souligné que le caftan «Ntaa de Fès» est un symbole de paix et de tolérance, transmis de génération en génération, incarnant les valeurs fondamentales de l’identité marocaine. Selon lui, la transmission de ce vêtement traditionnel de mère en fille en fait un véritable trésor familial, et son inclusion dans un dossier étranger est perçue comme une atteinte à cette tradition séculaire.

Enfin, le ministre a pointé du doigt l’incohérence flagrante du dossier algérien, qui prétend représenter des costumes algériens tout en incluant un caftan marocain. Cette contradiction illustre la tentative de l’Algérie de s’approprier des éléments du patrimoine marocain, compromettant ainsi la crédibilité et la neutralité de la Convention de 2003.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Algérie Caftan

Festival Gnaoua : quel impact économique sur Essaouira?

Lors du coup d’envoi de la cérémonie d’ouverture des festivités, le ministre de la Jeunesse et de la Culture a rappelé l’importance, aux inv…
Algérie Caftan

Festival Gnaoua : « Aïta mon Amour » vogue entre passé et présent

Les deux artistes ont pris leur courage à deux mains pour mettre en place le projet «Aïta mon Amour», qui fait revivre une musique à la base…
Algérie Caftan

Festival de Gnaoua 2024 : un coup d’envoi haut en couleur

C’est parti pour la 25ᵉ édition du festival Gnaoua et Musiques du monde qui se déroule du 27 au 29 juin. Chaque année le coup d'envoi est do…
Algérie Caftan

Musiques sacrées de Fès : le concert de la discorde

Dès son apparition sur la scène de Bab El Makina, le public n’a pas caché sa joie. Et le chanteur britannique musulman né à Téhéran, leur a …
Algérie Caftan

Le SIEL 2024 aurait-il réconcilié les Marocains à la littérature ?

Année après année, les communiqués de presse tombent. Ils se ressemblent tous et relatent les mêmes faits. Une conférence par-ci, une présen…
Algérie Caftan

Livres : la langue amazighe toujours à la traîne (rapport)

Dans le monde passionnant des livres, les publications imprimées dominent largement le paysage éditorial marocain, représentant 92% de la pr…
Algérie Caftan

Festivals 2024 : la scène culturelle s’anime à nouveau

De la musique aux arts visuels, en passant par la danse et le théâtre, plusieurs rendez-vous culturels sont attendus cet été. Ils réuniront …
Algérie Caftan

Festival Gnaoua 2024 : les organisateurs voient les choses en grand

"La culture, c’est ce qui reste quand on aura tout oublié", disait l’académicien français Édouard Herriot. Depuis 1998, la culture Gnaoua n’…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire