Coup d’État au Burkina Faso : la Cedeao appelle à l’organisation d’une élection
Des émissaires du bloc régional d’Afrique de l’Ouest sont attendus ce mardi au Burkina Faso, qui a connu la semaine dernière un nouveau coup d’État, son deuxième en huit mois. Ce putsch préoccupe les pays de la région, qui craignent un prolongement du régime militaire dans le pays et une exacerbation de la menace terroriste.
Une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) arrive aujourd’hui à Ouagadougou après que la junte a remplacé le dirigeant militaire Paul-Henri Sandaogo Damiba par le capitaine Ibrahim Traoré. Un changement qui pourrait bouleverser le plan de transition démocratique du pays.
Cependant, Traoré a affirmé, lundi dernier, avant l’arrivée des représentants de la Cedeao, qu’un leader de transition, civil ou militaire, sera nommé avant la fin de l’année. Il a aussi assuré que les engagements antérieurs conclus avec le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest pour le retour du pays à la démocratie d’ici mi-2024 seraient respectés. «Si la situation le permet, ce sera même avant 2024», a déclaré Traoré à Radio France Internationale.
Damiba, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en janvier 2022, a été évincé en raison de son incapacité à endiguer la progression et l’expansion des extrémistes dans la région. Au moins deux millions de personnes ont été déplacées et des milliers d’autres ont été tuées dans des attaques terroristes. Le dirigeant écarté, qui a officiellement accepté de démissionner et de quitter le pays pour le Togo, a exhorté la nouvelle autorité à respecter son engagement avec la Cedeao.
Le Burkina Faso est le quatrième producteur d’or d’Afrique, où des sociétés comme Endeavour Mining Plc et Iamgold Corp. possèdent des mines. La production de ce métal a chuté au cours du premier semestre de cette année, les militants ayant intensifié leurs attaques contre les exploitations aurifères.