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Libre-échange : l’Afrique voit plus grand

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La capitale ghanéenne Accra a été le théâtre vendredi dernier du lancement des échanges commerciaux de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ces accords visent d’abord à constituer une base d’échanges commerciaux entre tous les pays africains. Une suppression de 90% des tarifs douaniers sur les biens et les services est prévue d’ici une quinzaine d’années. De quoi renforcer le taux des échanges commerciaux intra-africains qui ne dépasse actuellement pas les 16%. Une opportunité également pour les exportateurs marocains qui étaient freinés par des droits de douane élevés.

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L’union fait la force, l’Afrique l’a bien compris. Ce continent de 1,2 milliard d’habitants a enfin décidé de renforcer ses liens. Une bonne nouvelle pour le Maroc, mais aussi pour les 53 autres pays du continent. L’objectif étant de faire progresser les échanges commerciaux pour créer davantage de richesses. Contrairement à l’Europe et à l’Asie où les échanges commerciaux entre nations dépassent les 60%, ces derniers représentent à peine 16% en Afrique. Cet accord devrait permettre à moyen terme aux échanges commerciaux d’atteindre les 52%. Par ailleurs, cet accord permettra à des dizaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté d’ici 2035, souligne la Banque mondiale. La Zlecaf prévoit la suppression entre 85% et 90% des tarifs douaniers sur les biens et les services d’ici une quinzaine d’années.

Lors d’un discours adressé ausommet africain de Kigali (Rwanda) tenu en mars 2018, le roi Mohammed VI a souligné que «le Maroc croit à un codéveloppement fondé sur la coopération intra africaine et la complémentarité économique, sur la solidarité active et la mutualisation des moyens et des efforts». Le Souverain a également préciséque l’objectif est «d’ériger le Continent en force dynamique et en acteur majeur sur la scène internationale, au bénéfice des populations».

Avec la baissedes droits de douane et la réduction des barrières non tarifaires, les exportateurs marocains pourront faire de l’Afrique subsaharienne une priorité pour leurs expéditions. Il faut savoir que les exportateurs nationaux sont peu présents en Afrique, notamment en Afrique de l’Est et Centrale. Ils ne consacrent actuellement que 7,8% de leurs envois au continent.

Un coup d’envoi officieux, pas encore officiel…

D’après plusieurs médias, la date de lancement de cette zone de libre-échange continentale (1er janvier 2021) n’est que symbolique. La mise en œuvre complète de cet accord devrait prendre encore quelques années. La bureaucratie, la qualité médiocre des infrastructures et le protectionnisme de certains membres de cet accord sont cités parmi les freins au départ imminent des transactions. «Je serais surpris qu’ils puissent tout mettre en place dans les 24 mois», a déclaré Gyude Moore, ancien ministre libérien et chercheur au Center for Global Development.

Le Coronavirus, un élément déclencheur ?

Même si la réflexion autour de ce projet a commencé en 2018, la pandémie de la Covid-19 a joué un rôle important dans la sensibilisation autour de l’importance de ces échanges. «La Covid-19 a démontré que l’Afrique est trop dépendante de l’importationde produits de base, trop dépendante des chaînes d’approvisionnement mondiales. Lorsque les chaînes d’approvisionnement mondiales sont perturbées, nous savons que l’Afrique est fortement impactée», déclare Wamkele Mene, secrétaire général de la Zlecaf.

Une chose est sûre, l’Afrique est un continent pauvre oùplusieurs pays continuent à vivre sous le seuil de la pauvreté, cependant, les ressources naturelles y coulent à flots. Le continent compte une grande quantité d’or, de diamant, d’uranium, de phosphore, de pétrole, de charbon, de coton, de cacao et de gaz…, etc. Ces dernières sont généralement profitables à l’Europe et l’Asie. Mais désormais, c’est une toute autre histoire, l’Afrique entre en jeu et compte asseoir ses richesses.

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