Le chèque de garantie, ce « moyen de paiement » qui, suite à un arrangement entre les parties, ne doit pas être encaisséou ne doit l’être qu’à une date déterminée. En pratique, cet arrangement quivise à prémunir les fournisseurs contre l’incertitude financière du client, équivaut à une caution ou une avance. Cette pratique, bien qu’illégale, est largement répandue dans le commerce. Elle a été récemment ramenée au cœur du débat en raison de l’implicationdes cliniques privées pour prendre en charge les malades atteints de la Covid-19. Ces établissements, accusés de tirer profit de la crise, exigent le dépôt d’un chèque de garantie d’au moins 60.000 dirhams avant l’hospitalisation même des malades.
Les citoyens ont fait entendre leur voix sur les réseaux sociaux, dénonçant l’usage courant de cette pratique par les structures de soins privées. Cette polémique avait engendré la réaction de Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé. Ce dernier avait rappelé que sur le plan juridique, conformément à l’article 75 de la loi 131.13 relative à l’exercice de la médecine, «il est interdit pour la clinique, en cas de tiers payant, de demander aux personnes assurées ou à leurs ayants droit une garantie en espèces, par chèque ou tout autre moyen de paiement en dehors de la part restant à leur charge». Et d’ajouter que cette pratique est le résultat «de l’absence d’un système électronique permettant d’avoir accès aux données dont disposent les compagnies d’assurance pour savoir si le patient est assuré par une société ou non». Notons que dans le but de donner suite à l’indignation et aux plaintes des Marocains, le ministère de la Santé a mis à leur disposition un portail de réclamations baptisé Allo Chikayati. L’objectif est de sanctionner en cas d’infraction les contrevenants via l’Ordre des médecins, dans l’attente de trouver une solution viable face aux pratiques illégales de certaines cliniques privées.
En revanche, le Professeur Redouane Semlali, Président de l’Association nationale des cliniques privées (ANCP), s’est exprimé en faveur de cet instrument de garantie de paiement lors d’une sortie médiatique«certes, c’est un acte interdit par la loimais qui fluidifie beaucoup l’admission des malades dans des situations gravissimes», ajoutant que «les directeurs des cliniques essaient toujours de trouver une solution avec le patient ou sa famille pour liquider le dossier». Toutefois, interviewé par la MAP, Abdelaziz Arji, expert-comptable, auditeur et commissaire aux comptes, fournit une alternative à cette méthode. Cet expert-comptable et fondateur du cabinet Eurodefi-Audit a suggéré qu’il convient «d’éviter aux cliniques d’être en contact avec l’argent en exigeant que le paiement soit fait par le biais d’un tiers de confiance (tel que la Caisse de dépôt et de gestion)». Selon lui, cette solution de rechange permettrait de «garantir les droits de la clinique, du patient, mais également de l’administration fiscale» mais il faudrait pour cela que l’ANCPadhère préalablement à cette proposition.
Les chèques à titre de garantie:qu’en dit la loi ?
Le chèque est exclusivement un instrument de paiement qui répond à une règlementation très stricte. Celui qui émet le chèque donne l’ordre à sa banque de payer au bénéficiaire la somme indiquée. En remettant un chèque au bénéficiaire, celui qui l’a signés’engage irrévocablement à payer quelle que soit la situation. Or le chèque est un instrument de paiement obéissant à des conditions de formes très rigoureuses. Cela signifie que le bénéficiaire peut le remettre à l’encaissement dès qu’il l’a entre ses mains. Ainsi, ce qui demeure difficile en matière dechèque de garantie, dont la notion n’existe juridiquement pas, c’est de prouver qu’un chèque a été donné à titre de garantie. En cas de défaut de paiement, l’émetteur est fortement sanctionné.
Selon l’article 544 du Code pénal, quiconque émet ou accepte un chèque à la condition qu’il ne soit pas encaissé immédiatement, mais conservé à titre de garantie, est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans de prison et une amende de 500 à 5.000 dirhams. Le chèque de garantie est simple, mais fragile, et présente donc des risques.
Le Code du commerceévoque ce type de chèque dans l’article 316. Ce texte prévoit que toute personne qui, en connaissance de cause, accepte de recevoir ou d’endosser un chèque à la condition qu’il ne soit pas encaissé immédiatement et qu’il soit conservé à titre de garantie encourt un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 2.000 à 10.000 dirhams sans que cette amende puisse être inférieure à 25% du montant du chèque.
Le Maroc participe à la 14e conférence des ministres arabes de l’Education
Société - La 14e Conférence des ministres arabes de l'Éducation, initiée par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (ALECSO), a débuté à Doha avec la participation de plusieurs pays, dont le Maroc.
Mbaye Gueye - 5 janvier 2025Alerte météo : fortes averses et chutes de neige prévues de dimanche à lundi
Société - La Direction générale de la météorologie (DGM) a émis un bulletin d'alerte de niveau « orange », annonçant de fortes averses orageuses et des chutes de neige.
Mbaye Gueye - 4 janvier 2025Taxis au Maroc : petit ou grand problème ?
Dossier - Qu’ils soient rouges, bleus ou blancs, le Maroc voit noir quand il s’agit de ses taxis ! Un secteur en perdition ?
Sabrina El Faiz - 4 janvier 2025Tétouan : un élan solidaire pour les malades du cancer
Société - Les 11 et 12 janvier prochains, Tétouan accueillera des journées de sensibilisation organisées par l’association « Le cancer, nous sommes tous concernés ».
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025Latefa Ahrrare nommée au conseil de l’ANEAQ
Société - La nomination de Latefa Ahrarare au conseil de l'ANEAQ fait polémique
Mouna Aghlal - 3 janvier 2025Al Haouz : des entrepreneurs escroquent les sinistrés
Société - Des entrepreneurs profitent de la crédulité des sinistrés d'Al Haouz pour les arnaquer.
Mouna Aghlal - 3 janvier 2025Etudes à l’étranger : assouplissement des mesures de changes
Société - L'Office des changes a publié la circulaire relative aux mesures d'assouplissement du régime de voyages pour études à l'étranger.
Rédaction LeBrief - 3 janvier 2025Casablanca: 100 Dhs d’amendes pour les pollueurs
Société La commune de Casablanca prépare le lancement d’une "police de la propreté" pour lutter contre l'incivisme de certains citoyens.
Mouna Aghlal - 3 janvier 2025Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024