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La commission parlementaire a approuvé la loi-cadre à une large majorité. 25 ont voté en faveur de la nouvelle loi, tandis que deux ont voté contre. Il y a également eu trois abstentions.
La commission était toutefois divisée sur deux dispositions controversées. Un certain nombre de parlementaires se sont abstenus de voter pour l’article 2 et l’article 31, qui n’ont été approuvés respectivement que par 12 et 11 voix.
L’article 2 précise que les matières scientifiques et techniques peuvent désormais être enseignées dans des langues étrangères par le biais d’une pédagogie appelée « Alternance linguistique ». C’est un « choix éducatif progressif utilisé dans l’éducation multilingue, dans le but de diversifier l’enseignement des langues ».
Cependant, la loi souligne que cette nouvelle méthode doit être suivie « en donnant la priorité aux deux langues officielles du Maroc, l’arabe et le tamazight (berbère) ».
L’article 2 ajoute que cette réforme « s’effectuera par l’enseignement de certaines matières, notamment scientifiques ou techniques, ou de chapitres de certaines matières dans une ou plusieurs langues étrangères ».
Par ailleurs, l’article 31 concerne l’enseignement du tamazight à l’école. Il stipule qu’à la fin de leurs études secondaires, les élèves doivent avoir maîtrisé l’arabe et le tamazight en plus de deux langues étrangères.
La loi prévoit également que « toutes les écoles étrangères basées au Maroc sont tenues d’enseigner l’arabe et le tamazight aux enfants marocains inscrits dans leurs classes ». Les étudiants étrangers ne sont pas concernés par cette mesure.
Choix de la langue dans les écoles
La nouvelle loi-cadre promeut l’éducation plurilingue. Le choix de la langue étrangère et son intégration dans le programme scolaire relèvent de la compétence de chaque école.
L’enseignement des langues autres que l’arabe a soulevé plusieurs controverses. De nombreuses écoles enseignent déjà des matières scientifiques en français. Pour certaines personnes, l’alternance linguistique complique l’enseignement supérieur qui se fait principalement en français.
En janvier 2015, le Conseil supérieur de l’éducation a envisagé de donner la priorité à l’enseignement de l’anglais comme langue étrangère, avant le français.
Pour certains, l’anglais est une langue « internationale » qui leur donnera un avantage concurrentiel.
« L’anglais devient de plus en plus indispensable dans les écoles supérieures et les universités », a déclaré Samir Benmakhlouf, PDG de la London Academy Casablanca, au journal Le Matin en février dernier.
« L’apprentissage de cette langue est crucial, car la majorité des conférences internationales et des revues scientifiques sont en anglais », a-t-il ajouté. « Sur le marché du travail, c’est la composante linguistique qui fait la différence entre deux candidats qui sont autrement pareils », a-t-il expliqué.
Le ministre de l’Éducation, Said Amzazi, a déclaré que l’approbation de la loi-cadre était un « moment historique ».
C’est la première fois que le secteur de l’éducation se dote de sa propre loi, ce qui constitue un grand pas vers « l’évolution » du système éducatif marocain, a affirmé Amzazi à la (MAP).
La loi-cadre vise principalement à promouvoir l’égalité d’accès à l’éducation au profit de tous les enfants marocains.
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