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Hausse du prix du pain : qu’en est-il réellement ?

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Image d'illustration © DR

Alors que le gouvernement avait déclaré allouer 50 millions de DH par mois pour maintenir le prix du pain à 1,20 DH, la Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries (FMBP) est montée au créneau pour préciser que les boulangers ne percevaient pas de subventions directes de la part de l’État. Une journée d’étude est prévue jeudi prochain entre les deux parties pour trouver des solutions face à la hausse des prix, affectant le coût de production du pain.

Au cours d’un point presse tenu à l’issue d’une réunion du Conseil de gouvernement le 10 février dernier, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, avait suscité la gronde des boulangers, en déclarant que l’État dépensait environ 50 millions de DH (MDH)par mois pour maintenir le prix de pain à 1,20 DH.

La Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries (FMBP) s’était alors fendue d’un communiqué quelques jours plus tard, afin de démentir cette information. «Nous avons publié ce communiqué, car la déclaration du gouvernement était un peu ambiguë, et laissait penser que l’aide de 50 millions de DHétait accordée aux boulangers, ce qui est faux», explique Noureddine Lafif, président du conseil fédéral de la FMBP. «L’aide du gouvernement est une aide à l’importation, sur les grains de blé et les céréales. Nous avons voulu clarifier les choses et préciser qu’il n’y avait pas d’aide directe aux patrons boulangers».

Dans un nouveau communiqué publié ce mardi, le ministère de l’Économie et des Finances est venu confirmer que la subvention apportée n’était pas versée directement au secteur des boulangeries et pâtisseries. Les mesures prises par le gouvernement sont notamment la «subvention des prix de la farine nationale pour le blé tendre, le sucre et le gaz butane, en plus de la suspension des droits de douane sur les importations de blé tendre, dur et moulu», peut-on lire dans le communiqué. Le gouvernement continue toutefois de soutenir que ces mesures «ont permis de maintenir les prix de la farine de blé tendre à leurs niveaux actuels et ainsi de stabiliser le pain ordinaire à base de farine de blé tendre».

À lire aussi :Hausse des prix à la consommation, un nouveau défi mondial

Pas de hausse prévue du prix du pain ordinaire pour le moment

Un accord datant de 1989, concluentre les pouvoirs publics et la FMBP, plafonne le prix du pain ordinaire aux alentours de 1,20 DH. Selon les représentants du syndicat boulanger, la hausse de prix n’est pas au programme pour l’instant.

«Nous n’avons pas pris de décision qui vise à augmenter le prix du pain, surtout en ce moment oùil y a beaucoup d’agitation populaire en raison de la hausse des prix. Nous n’avons pas la volonté de créer plus de dommages», assure Noureddine Lafif, qui affirme cependant que le gouvernement «doit prendre en considération les autres matières premières qui rentrent dans la production du pain et de la pâtisserie, telle que la levure, l’huile, ou l’électricité. Il n’y a pas que la farine pour fabriquer du pain, tous les prix augmentent, et le coût de production du pain s’en trouve nécessairement affecté».

Une journée d’étude programmée

Pour discuter des problématiques liées à la hausse des prix des matières premières impactant le secteur de la boulangerie et de la pâtisserie, une journée d’étude est organisée ce jeudi par le groupe parlementaire socialiste à la Chambre des représentants. Elle réunira des membres du syndicat boulanger ainsi que desreprésentants du ministère de l’Agriculture. Elle a pour objectif de restructurer le secteur à travers la mise en place de plusieurs mesures de soutien et d’accompagnement pour les entreprises.

«On espère que ça incitera le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour résoudre les contraintes que vivent les chefs boulangers», explique le président du conseil fédéral de la FMBP.

Parmi les revendications, l’instauration de «contrats-programmes» pour aider les boulangers à développer leur entreprise, les révisions des cotisations de la CNSS, ou encore la mise en place d’un tarif industriel et préférentiel sur l’eau et l’électricité.

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