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Zoom sur les défis économiques du Maroc, selon l’OCDE

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Mercredi, Aziz Akhannouch, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, et de Mathias Cormann, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ont discuté des conclusions de la première étude économique du Maroc réalisée par l’OCDE. Ce rapport dresse plusieurs fragilités de l’économie marocaine, telles que la faible performance des recettes fiscales, la productivité stagnante et l’ampleur de l’économie informelle. Voici les points essentiels à retenir.

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L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié sa première étude économique dédiée au Maroc. Ce rapport, qui s’inscrit dans la deuxième phase du Programme-Pays de l’OCDE pour le Maroc, a pour objectif d’évaluer la situation économique actuelle du pays. Cette étude dresse un tableau global de l’économie nationale, tout en mettant en lumière les réformes prioritaires et les lacunes à combler pour atteindre les objectifs fixés par le Nouveau modèle de développement (NMD).

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Une économie en reprise, mais…

Selon le rapport de l’OCDE, l’économie nationale a montré des signes de reprise, notamment après les crises successives de la pandémie de la Covid-19, la crise énergétique et le tremblement de terre d’Al Haouz en 2023. La croissance du PIB a rebondi, atteignant 3,4% en 2023, grâce à des politiques budgétaires et monétaires prudentes, un redressement de la production agricole et une augmentation du tourisme. Toutefois, cette reprise reste inférieure à son potentiel à long terme. Le PIB par habitant du Maroc, bien qu’en amélioration, demeure en dessous de celui des pays membres de l’OCDE et des autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).

Les efforts du gouvernement pour stabiliser l’économie, notamment par la réduction du déficit budgétaire et l’amélioration des finances publiques, sont perçus comme des initiatives positives. Néanmoins, l’OCDE souligne la nécessité de mettre en place une nouvelle règle budgétaire axée sur un objectif de dette à moyen terme et une meilleure gestion des dépenses publiques. Le ratio de la dette publique, proche de 70% du PIB, reste une source de préoccupation, bien que des plans pour réduire ce ratio d’ici à 2026 soient déjà en place.

Quant à l’inflation, bien qu’en baisse depuis son pic en 2023, reste un facteur de risque, notamment en raison de la volatilité des prix alimentaires et énergétiques. À cet égard, le rapport préconise une transition vers un régime de ciblage de l’inflation et un régime de change plus flexible pour renforcer la stabilité macroéconomique à long terme.

Renforcer la productivité et l’investissement privé

L’un des principaux défis identifiés par l’OCDE est la faible productivité du travail au Maroc. L’écart de productivité avec les pays de l’OCDE et certains pays émergents reste important, et l’économie marocaine peine à intégrer pleinement ses ressources humaines, notamment les jeunes et les femmes. Le marché du travail est caractérisé par un taux élevé de chômage des jeunes, une participation féminine faible et une prépondérance du secteur informel, qui englobe environ deux tiers des emplois au Maroc.

En effet, le rapport souligne l’importance d’encourager davantage l’investissement privé, qui reste faible par rapport à l’investissement public. La nouvelle Charte de l’investissement est saluée comme une étape majeure pour attirer des investissements de qualité, notamment dans des secteurs à haute valeur ajoutée. L’OCDE recommande toutefois d’évaluer de manière approfondie les incitations économiques proposées par cette charte, afin de garantir un développement équilibré entre les industries nouvelles et celles déjà établies.

Le rapport met également en lumière le rôle crucial des entreprises publiques, qui continuent d’occuper une place importante dans l’économie. Il appelle à une dissociation plus claire des activités commerciales et non commerciales de ces entreprises pour garantir une concurrence équitable. De plus, l’OCDE insiste sur la nécessité de renforcer la lutte contre la corruption et de réduire les pratiques d’économie informelle qui nuisent à la compétitivité du secteur privé.

Ces réformes indispensables pour une croissance inclusive

Afin d’assurer une croissance durable, le rapport de l’OCDE dresse plusieurs réformes structurelles. Tout d’abord, le système éducatif doit être repensé pour mieux répondre aux besoins du marché du travail. Le Maroc a réalisé des progrès dans l’amélioration de l’alphabétisation et de l’accès à l’éducation, mais les résultats scolaires demeurent faibles par rapport aux normes internationales, et de nombreux jeunes quittent encore le système éducatif prématurément. La formation professionnelle, souvent perçue comme insuffisante, doit être renforcée pour améliorer l’employabilité des jeunes et combler le fossé entre l’offre et la demande de compétences.

En outre, l’informalité constitue également un frein au développement économique. Pour intégrer davantage de travailleurs dans l’économie formelle, l’OCDE recommande une réduction des cotisations sociales pour les bas salaires et une réforme de la législation du travail pour rendre le marché du travail plus flexible. De plus, la mise en place d’un nouveau registre social unifié, combinée à l’extension de la couverture maladie, pourrait contribuer à améliorer la protection sociale des travailleurs tout en réduisant l’économie informelle.

Sur le plan environnemental, l’OCDE note l’urgence de renforcer les politiques climatiques, notamment pour faire face aux défis posés par la pénurie d’eau, un problème exacerbé par les sécheresses répétées. Le Maroc s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, mais pour ce faire, des réformes doivent être mises en œuvre, notamment la taxation des émissions de carbone et une augmentation progressive des redevances sur l’eau.

Enfin, le rapport de l’OCDE évoque l’urgence de mieux gérer les ressources en eau. Face aux sécheresses récurrentes et à la demande croissante, le Royaume se trouve en situation de stress hydrique sévère. Pour y remédier, l’OCDE recommande une réforme progressive des politiques de tarification de l’eau afin de mieux refléter sa rareté et son coût de distribution, tout en prenant en compte les impacts sociaux sur les populations les plus vulnérables.

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