Accueil / Articles Afrique

ZLECAf : l’essor du commerce transfrontalier nécessite la levée des barrières non tarifaires

Temps de lecture
Le continent africain © DR

Le Policy Center for the New South (PCNS) a publié récemment un Policy paper autour des défis, opportunités, impacts et facteurs de succès de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Le document révèle l’importance de la réduction progressive des barrières non tarifaires pour le commerce intra-africain. Il affirme que l’élimination de ces barrières, qui entravent le libre échange entre les pays membres, aura un impact positif sur le bien-être et le PIB. Éclairage.

C’est un Policy paper qui met en exergue l’importance de l’élimination des barrières non tarifaires pour le commerce transfrontalier dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Présenté par Policy Center for the New South (PCNS), ce document politique s’intitule « Défis, opportunités, impacts et facteurs de succès de la ZLECAf » et est co-rédigé par Moubarack Lo et Amaye Sy.

Lire aussi : ONU : Antonio Pedro est le nouveau secrétaire exécutif adjoint de la CEA

 

Qu’est-ce qu’une barrière non tarifaire ?

Une barrière non tarifaire est une mesure commerciale autre que les droits de douane imposée par un pays afin de décourager ou de restreindre les importations de certains produits sur son territoire. Le but est de protéger son marché de la concurrence extérieure.

Il s’agit donc de tous les autres obstacles mis à l’entrée de marchandises étrangères. Ce peut être des limitations quantitatives (contingentements ou quotas), comme la fixation de l’importation de tel ou tel produit à une quantité maximum, pour une période donnée. Ce peut être aussi des barrières moins visibles comme le fait d’imposer des normes sanitaires spécifiques pour les produits importés ou des normes techniques. On peut aussi imposer des formalités administratives complexes et coûteuses qui ont pour effet de décourager les importations.

Lire aussi : Développement : l’Africa50, appelée à jouer pleinement son rôle

 

Barrières non tarifaires : une entrave pour le libre-échange intra-africain

Selon le Policy paper, l’élimination progressive des barrières non tarifaires constitue un défi que les gouvernements africains doivent relever pour stimuler l’impact de la ZLECAf sur le développement.

Aussi, la persistance des barrières non tarifaires qui ont étouffé le commerce transfrontalier dans le passé pourrait continuer à constituer un obstacle «majeur» pendant la mise en œuvre de l’accord commercial, estiment les auteurs du document.

L’élimination des droits de douane sur le commerce intra-régional augmenterait le commerce dans la région d’environ 15% à 25% à moyen terme, alors que la réduction de moitié des barrières non tarifaires ferait «plus que doubler» ces effets, explique la même source.

Et de soutenir que les modèles montrent également que les baisses tarifaires ont un effet «limité» sur le bien-être et que seule la réduction simultanée des obstacles tarifaires et non tarifaires peut avoir des effets «bénéfiques notables» sur le bien-être et le produit intérieur brut (PIB).

Lire aussi : Union africaine : après 20 ans d’existence, quid des réalisations et défis du bloc

 

La ZlECAf, une opportunité majeure et un défi de taille

La ZLECAf est une opportunité majeure pour l’Afrique, mais sa mise en œuvre sera «un défi de taille», indique le Policy paper. Ce dernier identifie un large éventail de facteurs capables d’assurer une mise en œuvre réussie de la ZLECAf.

Outre l’élimination progressive des barrières non tarifaires, il sera de plus en plus important, lors de la mise en œuvre de la ZLECAf, de combler le déficit d’infrastructures. Celui-ci a constitué un obstacle majeur à la croissance économique et à l’expansion du commerce intra-africain, note encore le document.

À long terme et pour tirer pleinement parti des opportunités économiques de la ZLECAf, les décideurs politiques devront adopter des politiques de soutien pour encourager la transformation structurelle, relève la même source.

De plus, dans un grand marché comme la ZLECAf, un système d’information sur le commerce qui fournit aux décideurs, importateurs, exportateurs, détaillants et investisseurs des données détaillées actualisées est crucial, insistent les deux auteurs. Ils précisent également que l’accès au financement du commerce ou au financement bancaire pour créer ou développer des entreprises sera nécessaire pour promouvoir l’agenda de la ZLECAf.

Enfin, plusieurs études d’impact ont été menées sur les effets économiques de la ZLECAf. Elles font toutes état d’une croissance substantielle des flux commerciaux intra-africains et d’effets positifs sur le PIB et le bien-être des pays membres, rappelle le Policy paper.

Pour rappel, la ZLECAf repose sur l’Accord de libre-échange continental africain. Négocié par l’Union africaine (UA) et signé par une quarantaine de pays de ses 54 États membres (dont le Maroc) le 21 mars 2018, l’accord n’a cessé d’intégrer de nouveaux pays. Ainsi, cet accord contraint initialement les membres à supprimer les droits de douane de 90% des marchandises. Donc, il permet un libre accès aux produits de base, biens et services en Afrique.

Recommandé pour vous

Retrait des pays de l’AES de la Cedeao : six mois pour un éventuel retour

Afrique, Économie - Lors du 66e sommet de la Cedeao, les chefs d’État et de gouvernement ont acté le départ des pays membres de l’AES.

Kosmos et Tullow : une fusion pour consolider le secteur gazier africain

Afrique, Économie - Tullow Oil, autrefois leader de l’exploration en Afrique, connaît une forte dégradation de ses ambitions.

La Chine exempte 33 pays africains des droits de douane

Afrique, Économie - La Chine a annoncé un traitement tarifaire nul sur 100% de ses importations en provenance des pays les moins avancés (PMA) avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques.

Cemac : Paul Biya invite ses pairs à une réunion d’urgence sur la dette

Afrique, Économie - Paul Biya a invité ses homologues Cemac à une réunion extraordinaire à Yaoundé, la capitale camerounaise.

La Côte d’Ivoire a levé plus de 774 millions de dollars sur le marché régional

Afrique, Économie - En deux opérations distinctes, la Côte d’Ivoire a levé plus de 774 millions de dollars (483 milliards FCFA) sur le marché des titres publics.

AIF 2024 : la BAD milite pour un partenariat innovant pour le développement de l’Afrique

Afrique, Économie - Avec le soutien de partenaires internationaux, la BAD mobilise des financements innovants pour renforcer la résilience climatique et accélérer le développement durable en Afrique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire