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Plus de 500 experts venus des quatre coins du monde ont participé à la deuxième édition du « World Power-to-X Summit », qui s’est tenue du 22 au 24 juin à Marrakech.
Organisé par l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et le Cluster GreenH2, ce conclave a été l’occasion de discuter des enjeux, des opportunités ainsi que des défis à relever pour créer un marché de l’hydrogène vert.
Les intervenants se sont aussi attardés sur les stratégies innovantes liées à ce marché et ont scellé des partenariats pour une nouvelle ère énergétique propre.
Lire aussi : Hydrogène vert, vecteur de transition énergétique et de croissance durable
Le Maroc adopte une stratégie énergétique ambitieuse
Selon Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, le Royaume a adopté une stratégie énergétique ambitieuse. Cette dernière est principalement fondée sur les énergies renouvelables, le développement de l’efficacité énergétique et le renforcement des capacités régionales.
Cette stratégie vise trois objectifs : la durabilité, la flexibilité et la compétitivité, a noté la ministre, le 23 juin à Marrakech.
Elle a affirmé que le Maroc a un «avantage concurrentiel indéniable» en matière de la production du kWh (unité traditionnelle de mesure utilisée pour quantifier la consommation d’énergie électrique), le plus compétitif et le plus sobre en carbone.
Leïla Benali a également souligné le rôle «de plus en plus central» des régulateurs, notamment l’Association des régulateurs de l’énergie du bassin méditerranéen. Cette dernière regroupe 27 opérateurs de 22 pays de l’Union européenne, des Balkans et d’Afrique du Nord. La ministre a appelé les régulateurs de l’énergie des pays du bassin méditerranéen à mettre en place une régulation cohérente. Celle-ci assurera l’accélération de la transition énergétique, résoudra les problématiques de sécurisation des approvisionnements et facilitera la réalisation des objectifs du développement durable.
Et de relever que la régulation «devrait pousser à plus d’intégration et d’optimisation des marchés».
Hydrogène vert, un maillon clé de la transition énergétique
Le directeur général par intérim de l’IRESEN et secrétaire général du Cluster Green H2, Samir Rachidi, a affirmé que l’hydrogène est un maillon clé de la transition énergétique et un vecteur d’énergie à fort potentiel. Il s’inscrit à la fois dans des enjeux de développement économique et de développement durable.
Il a souligné que le Maroc dispose de nombreux atouts pour développer une filière hydrogène dynamique. «Le chiffre d’affaires potentiel de cette filière et de son export est estimé à des centaines de milliards de dollars dans les 15 prochaines années», a-t-il fait savoir.
«Cela constitue clairement une grande opportunité pour le Maroc qui a été reconnu parmi les six pays au plus fort potentiel au niveau mondial», a indiqué le responsable.
Et d’ajouter que la production de l’hydrogène vert au Maroc, «en plus de favoriser notre croissance économique, contribuera à la décarbonation de notre industrie et nous permettra de cofinancer notre transition et notre sécurité énergétique».
Lire aussi : Hydrogène : l’énergie pour sauver le climat ?
De grands pas dans le désengagement des combustibles fossiles
Le président de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), Hicham El Habti, a relevé que la communauté internationale a fait de grands pas dans le désengagement des combustibles fossiles, en adoptant des sources d’énergie renouvelable.
Il a indiqué qu’en 2021, l’Agence internationale de l’énergie a estimé que le solaire, l’éolien, l’hydrogène et d’autres énergies renouvelables représenteront un record de 30% de la production mondiale d’énergie.
«C’est là que l’utilisation de l’hydrogène, dans un cadre Power to X, peut s’avérer véritablement révolutionnaire», a estimé le responsable.
Hicham El Habti a expliqué que le Maroc a, depuis le milieu des années 2000, établi sa position de leader africain et mondial dans la production d’énergie propre.
En outre, il a noté que les secteurs public, privé et de recherche recourent déjà au « Power to Hydrogen ». À titre d’exemple, ce dernier a cité le lancement l’année dernière, du Cluster Green H2 avec l’ambition de faire du Maroc un leader mondial dans l’industrialisation et le développement de l’hydrogène vert.
Lire aussi : Hydrogène vert : la BERD encense le Maroc
Hydrogène vert, une opportunité à saisir pour accélérer le développement
L’hydrogène vert représente une réelle opportunité pour accélérer le développement économique du Maroc et du continent africain. C’est ce qu’a souligné le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
Il a rappelé que le Royaume s’est engagé, très tôt, dans la voie du développement durable et a entrepris de nombreux chantiers structurants pour opérer sa transition énergétique et écologique. Ambition : atteindre 52% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2030.
Le responsable a fait savoir que la décarbonation de l’industrie est aujourd’hui une priorité pour les opérateurs économiques, et ce, pour deux raisons principales. D’une part, à cause de l’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières européennes. D’autre part, au vu de la forte augmentation que connaissent récemment les prix des énergies fossiles.
Chakib Alj a aussi rappelé que le Maroc est placé par le World Energy Council Germany, comme l’un des cinq pays à plus fort potentiel pour la production et l’exportation de molécules vertes (ammoniac, méthanol, etc.). «Le Royaume pourrait capter jusqu’à 4% du marché mondial de l’hydrogène, soit près de 3 milliards de dollars», a-t-il estimé.
Lire aussi : La CGEM réclame un écosystème dédié à l’hydrogène vert
Conclusion de partenariats autour de l’hydrogène vert
Lors de ce conclave, plusieurs conventions ont été signées entre les différentes parties prenantes, à savoir :
- Convention entre le Cluster Green H2, le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et la CGEM pour favoriser la coopération bilatérale et la réalisation de partenariat entre les milieux d’affaires de France et du Maroc dans le domaine de l’hydrogène et de ses dérivés ;
- Convention entre l’IRESEN et le Centre d’hydrogène du Sultanat d’Oman pour initier une collaboration de recherches appliquées et de formation sur la chaîne de valeur de l’hydrogène ;
- Convention entre le Green energy park (GEP), la Société marocaine de stockage (SOMAS), l’Université Ibn Tofail (UIT) et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), pour collaborer dans le cadre du projet de recherche MELHY « Etude de faisabilité de stockage de l’hydrogène dans les cavités salines » ;
- Convention entre l’IRESEN et l’Agence nationale des ports (ANP) pour l’accompagnement et l’assistance technique dans le domaine de l’hydrogène vert et de ses dérivés ;
- Convention entre l’IRESEN et le Centre régional d’investissement (CRI) de Guelmim Oued-Noun par rapport à l’hydrogène vert et ses dérivés ;
- Convention entre l’IRESEN et « HALDOR TOPSOE », firme d’ingénierie spécialisée dans les catalyseurs, pour coopérer dans le domaine de la recherche appliquée et de l’innovation dans la filière Power to X.
Lire aussi : « World Power-to-X Summit » : de nouveaux partenariats autour de l’hydrogène vert
Enfin, il faut préciser que le « World Power-to-X Summit » est une plateforme de discussion autour de la nouvelle ère d’énergie propre basée sur l’hydrogène vert. Ce sommet cherche à agréger les efforts et à apporter des réponses concrètes aux différents défis liés au développement des nouvelles énergies dans le Royaume.
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