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Visas pour l’UE : les Marocains n’en peuvent plus

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Image d’illustration. © DR

Trop c’est trop ! Chaque année, c’est la même rengaine. En période estivale, les demandes de visas se multiplient et la lenteur des administrations leur étant dédiées prennent un temps incroyablement long pour traiter chaque dossier. Plusieurs étapes à suivre, des frais à payer… pour obtenir un refus affligeant. Les Marocains n’en peuvent plus !

Ça suffit ! À croire que chaque année, des milliers de Marocains payent une demande de visa pour remplir les caisses européennes. En 2023, ce ne sont pas moins de 704.000 demandes de visa déposées par des ressortissants africains qui ont été rejetées ! Soit une perte conséquente de 56,3 millions d’euros. Les demandes marocaines représentent 8,3% du total des demandes de visa rejetées.

Lire aussi : Visas Schengen rejetés : près de 11 millions de perte pour les Marocains

Les délais de visa pour voyager en Espagne ont atteint des sommets inacceptables. Et les Marocains, fatigués par cette situation récurrente, exigent des explications et des compensations pour les pertes financières subies. Chaque été, la même scène se répète : un afflux massif de demandes de visa pour les pays de l’espace Schengen, notamment l’Espagne, entraîne des retards significatifs dans le traitement des dossiers. Cette année ne fait pas exception. Mais la patience des Marocains, elle, semble s’amenuiser, rapporte le journal espagnol La Razon. La colère gronde notamment à Tanger, où de nombreux habitants dénoncent des délais de traitement dépassant les 60 jours, bien au-delà des normes légales établies.

L’origine de ce problème se trouverait, selon la même source, chez l’entreprise «BLS», chargée de la réception des demandes de visa pour l’Espagne. Selon des rapports locaux, cette société ne répond pas aux demandes de manière opportune et légale. Ce qui cause des pertes économiques substantielles pour les demandeurs.

L’impact de ces retards

Les conséquences de ces retards sont multiples et souvent lourdes. Outre le stress et la déception, les demandeurs se retrouvent face à des coûts financiers directs : frais de dossier, frais de déplacement pour les rendez-vous, et parfois même des frais de santé pour ceux qui doivent se rendre à l’étranger pour des traitements médicaux.

Mais les pertes ne s’arrêtent pas là. De nombreux Marocains voient leurs projets de voyage reportés ou annulés. Ce qui entraîne des dépenses supplémentaires pour les modifications de réservation ou les annulations de vol. Plus grave encore, certains perdent des opportunités d’emploi ou des places dans des programmes éducatifs en Espagne. Ce qui met en péril leur avenir professionnel et académique.

Lire aussi : Tourisme : des internautes appellent à imposer le visa aux Français

L’indignation ne cesse de croître. Les demandeurs de visa demandent des comptes. Ils réclament non seulement une accélération du processus, mais aussi des explications claires de la part des autorités et de «BLS» sur les raisons de ces retards. La pression monte, les appels à l’action se multiplient, et de nombreux observateurs estiment qu’une intervention rapide est nécessaire pour assainir ce secteur.

Cette crise des visas à Tanger est symptomatique d’un problème plus vaste qui affecte de nombreux Marocains cherchant à voyager en Europe. La bureaucratie, les inefficacités et parfois même la suspicion à l’égard des demandeurs compliquent souvent un processus déjà stressant et coûteux. Les citoyens demandent des réformes structurelles pour rendre le système plus transparent, équitable et respectueux des délais légaux.

Une politique migratoire restrictive

Une mission d’évaluation de la politique française des visas a mis en lumière, en 2023, une politique migratoire restrictive générant incompréhension et mécontentement. C’est particulièrement le cas dans certains pays africains. Paul Hermelin, l’expert chargé de cette mission, a observé une insatisfaction générale parmi les demandeurs de visa, toutes nationalités confondues.

La politique actuelle sur l’immigration, influencée par le climat politique, a conduit à une forte augmentation des refus de visa. En 2021, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait énormément réduit les visas pour les Marocains, Algériens et Tunisiens, en réponse à leur refus de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière en France, entraînant des records de refus.

Bien que la crise diplomatique se soit atténuée, le Maroc et l’Algérie demeurent parmi les pays avec les plus grands montants perdus en visas refusés.

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