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Variole du singe : l’OMS déclare une urgence sanitaire internationale

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Variole du singe © DR

C’est officiel. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la variole du singe « urgence de santé publique de portée internationale ». À ce jour, plus de 16.000 cas et cinq décès ont été signalés dans 75 pays et territoires. L’agence onusienne a, donc, décidé de déclencher le plus haut niveau d’alerte pour freiner la propagation du virus.

Plusieurs mois après la détection du premier cas de la variole du singe en Europe, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une alerte internationale. «J’ai décidé de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, lors d’un point de presse. Il a même précisé que le risque dans le monde était relativement modéré, à l’exception de l’Europe, où il est élevé.

Au Maroc, le premier cas a été enregistré le 2 juin, et ce, après l’allègement des restrictions liées à l’entrée au territoire national. Depuis, le ministère de la Santé et de la Protection sociale n’a partagé aucune nouvelle sur la guérison de cette personne. Cette maladie n’a pas de remède spécifique, mais la majorité des cas infectés guérissent au bout de trois à quatre semaines.

Lire aussi : Variole du singe : faut-il craindre une nouvelle épidémie ?

Quelle est la démarche adoptée par l’OMS ?

Le directeur général de l’OMS a annoncé que «l’épidémie n’a cessé de croître et il y a maintenant plus de 16.000 cas signalés dans 75 pays et territoires, et cinq décès». Cette nouvelle a bouleversé le monde entier. La rapidité de propagation a également interpellé le comité de suivi de l’agence onusienne. «Nous avons une épidémie qui s’est propagée rapidement dans le monde, par de nouveaux modes de transmission, dont nous ne savons pas grand-chose, et qui répond aux critères du Règlement sanitaire international», précise-t-il.

L’organisation a établi une série de recommandations pour quatre groupes de pays. Le premier groupe concerne des pays qui n’ont pas signalé de cas depuis plus de 21 jours, ou ceux n’ayant recensé aucun cas. L’OMS leur recommande d’établir et d’intensifier la surveillance épidémiologique, ainsi que de lancer des campagnes de sensibilisation pour expliquer les voies de transmission du virus et les mesures de prévention et de protection associées. Aussi, elle suggère de mettre en place des interventions afin d’éviter la stigmatisation et la discrimination à l’encontre de la population susceptible d’être affectée.

Concernant le deuxième groupe, il s’agit des pays qui ont récemment signalé des cas infectés via une transmission interhumaine. Elle recommande à cette catégorie de mettre en œuvre des actions d’intervention pour stopper la propagation. Par ailleurs, elle demande à étendre les ressources financières, techniques et humaines, ainsi que de sensibiliser à sa transmission.

L’isolation, l’utilisation ciblée de vaccins de deuxième ou troisième génération contre le virus et l’utilisation ciblée de vaccins pour la prophylaxie pré-exposition chez les personnes à risque sont aussi préconisées par l’OMS.

Pour les troisième et quatrième groupes, il s’agit, respectivement, des pays où la transmission de la maladie entre les animaux et les humains est soupçonnée et des pays ayant les capacités de fabrication de vaccins, de diagnostic et de produits thérapeutiques. D’abord, l’organisation leur suggère de mener des enquêtes et des études de cas détaillées et d’activer une coordination « One Health » collaborative ou d’autres mécanismes. Le dernier groupe est appelé de son côté à augmenter la fabrication de vaccins en collaboration avec l’OMS.

Maroc : silence radio

L’annonce officielle de l’OMS n’a pas été commentée par le Royaume. Après la publication du protocole d’accompagnement des malades, le ministère de la Santé n’a partagé aucune information sur l’évolution du cas confirmé.

Pour rappel, Khalid Aït Taleb, ministre de tutelle, avait annoncé que les malades sont accompagnés en suivant un plan de quatre phases. Celles-ci reposent sur la formation des professionnels de santé, la mise en place d’un processus de diagnostic de la maladie au sein des laboratoires, la prise en charge des cas suspects et l’isolement des personnes infectées.

Enfin, les personnes atteintes ou qui présentent des symptômes doivent éviter de voyager, jusqu’à ce qu’ils guérissent complètement. L’OMS a fait l’exception pour les personnes qui doivent avoir des soins médicaux urgents à l’étranger ou pour fuir des situations qui mettent leur vie en danger.

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