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Variole du singe : comment contrer cette nouvelle crise sanitaire ?

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Variole du singe © DR

La variole du singe continue de préoccuper l’opinion publique. Cette maladie s’est déjà propagée dans plusieurs pays du monde, à savoir le Royaume-Uni, la Suisse, les États-Unis, l’Autriche, le Canada et la France. Au Maroc, le ministère de la Santé avait annoncé, lundi 23 mai, trois cas suspects de la variole du singe. Bonne nouvelle ! Les résultats des analyses effectuées sur eux sont négatifs. Faut-il s’inquiéter de cette maladie ? Quels sont ses symptômes ? Comment se transmet-elle ? Quels sont les gestes barrières à adopter pour éviter toute contamination ? Réponses du docteur Tayeb Hamdi.

Depuis le début du mois de mai, plusieurs cas de variole du singe ont été détectés dans plusieurs pays, dont l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne et le Canada.

Au Maroc, les trois cas suspects de cette variole, signalée lundi 23 mai par les autorités sanitaires, ont été déclarés négatifs par le ministère de la Santé. Une nouvelle qui vient apporter un vent de soulagement sur les Marocains. Notons que ces cas ont été identifiés à Casablanca, Béni Mellal et Aïn Harrouda.

Dans une interview accordée à LeBrief, docteur Dr Tayeb Hamdi (T.H), médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, nous explique tout sur cette maladie, ses symptômes, ses modes de transmission et comment s’en protéger.

LeBrief : Quels sont les symptômes de la variole du singe ?

Dr T.H : La variole du singe est une maladie virale qui se transmet de l’animal à l’Homme et de l’Homme à l’Homme.

Après avoir attrapé le virus, il y a une période d’incubation qui va de six à treize jours (ça peut aller de 5 à 21 jours). Après cette période, il y a le début des symptômes.

Les premiers signes qui apparaissent sont semblables à la grippe puisque c’est un virus respiratoire (fièvre, maux de tête, céphalées, douleurs articulaires, douleurs musculaires et fatigue).

Après trois à cinq jours, il y a apparition de lésions sur la peau (lésions cutanées) sous forme de papules, macules, vésicules ou pustules, et de petites poches pleines de liquide (transparent ou jaune). Des lésions qui ressemblent à la varicelle et à la variole qui a été éradiquée dans les années 80.  Mais, les symptômes de la variole du singe sont plus légers et moins graves.

LeBrief : Les symptômes sont-ils dangereux ?

Dr T.H : Non, généralement cela ne pose aucun problème. Ce sont des lésions qui ne laissent pas de cicatrices, contrairement à la variole.

Après deux à quatre semaines, il y a guérison totale et, généralement, spontanée sans traitement spécifique. Bien sûr, il faut isoler le patient qui reste confiné chez lui pour qu’il n’y ait pas de contact avec autrui. Il faut également prendre soin des lésions cutanées pour qu’elles ne s’infectent pas.

Généralement, la variole du singe ne pose pas de problèmes chez les adultes en bonne santé. Le patient se rétablit après deux à quatre semaines.

Néanmoins, la maladie peut causer des complications chez les très jeunes enfants et chez les personnes immunodéprimées, notamment celles qui ont des problèmes d’immunité. Dans ce cas là, la variole du singe peut entrainer une encéphalite (inflammation au niveau du cerveau), provoquer des infections graves au niveau des yeux et parfois même causer la mort.

LeBrief : Quels sont ses modes de transmission ?

Dr T.H : La variole du singe se transmet principalement de l’animal infecté à l’Homme. Pour la transmission entre humains, elle est généralement lente. Elle se fait essentiellement par des contacts prolongés et très intimes avec le malade en touchant ses lésions de peau. La maladie peut aussi se transmettre par voie respiratoire à travers des gouttelettes.

Par ailleurs, le virus peut aussi se transmettre à travers les affaires personnelles en contact avec une personne infectée.

LeBrief : Faut-il s’en inquiéter ?

Dr T.H : Il ne faut pas du tout s’inquiéter de cette maladie. Par contre, ce qui préoccupe le plus les autorités de santé dans le monde c’est l’explosion -d’un seul coup- des cas détectés alors que d’habitude, on enregistre un cas par an en dehors des régions qui sont spécifiques à la variole et en Afrique. On peut ainsi émettre des hypothèses pour expliquer ce déchainement de cas.

Premièrement, peut-être que le virus a muté, mais c’est très peu probable. Deuxièmement, ça peut s’expliquer par l’affaiblissement de l’immunité, mais ça reste aussi très peu probable. Troisièmement, on peut soupçonner des conditions environnementales ou humaines qui ont fait que ce virus devienne plus transmissible, c’est aussi moins probable. Reste la piste hautement probable, celle des événements « super-propagateurs » (infection d’un nombre disproportionné de personne par rapport à une moyenne connue).

Néanmoins, il faut rester vigilant. Quand on dit que c’est peu probable que le virus ait muté, ça ne veut pas dire un risque zéro.  Je pense que dans les quelques semaines à venir (deux à trois mois maximum), on va assister à l’extinction de ces cas et à l’arrêt de la propagation de ce virus en dehors de son lieu d’origine.

LeBrief : Quels gestes et mesures à adopter pour éviter la contamination ?

Dr T.H : D’abord, il faut éviter de se rapprocher des personnes suspectes qui manifestent des symptômes d’infection. Il faut aussi privilégier les espaces ouverts et ne pas partager les affaires personnelles avec autrui surtout les personnes infectées.

Chaque individu qui présente des symptômes doit consulter au plus vite un médecin. La personne atteinte, quant à elle, doit s’isoler.

LeBrief : Existe-t-il un traitement ou un vaccin pour combattre cette maladie ?

Dr T.H : Il n’y a plus de production de vaccins contre la variole humaine depuis les années 1980, puisqu’il n’y avait pas de cas détectés dans le monde depuis. Ces vaccins étaient efficaces même contre la variole du singe.

Actuellement, il y a des vaccins de troisième génération qui sont mieux tolérés que les vaccins classiques, mais ils ne sont pas destinés à une utilisation large puisqu’ils sont dédiés principalement aux personnes à haut risque.

À vrai dire, il n’y a pas un traitement particulier pour combattre cette maladie puisqu’on s’en rétablit spontanément. Cependant, il y a un antiviral qui peut être utilisé chez certains patients qui présentent des facteurs de risque. Je tiens à souligner que la maladie nécessite uniquement un traitement symptomatique contre la fièvre et les maux de tête. Il est également préconisé de nettoyer les lésions, se reposer et s’isoler.

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