Vacanciers tués à Saïdia : entre faits contestés, actions judiciaires et dénonciations
Un jet-ski © DR
Des vacanciers franco-marocains en jet-skis, naviguant près de Saïdia, ont été pris pour cible par des garde-côtes algériens. Bien qu’Alger reconnaisse « l’incident », elle avance que les actions dangereuses des jet-skis ont motivé l’intervention. De leur côté, les proches des victimes envisagent de porter plainte en France, invoquant des accusations sévères. Le CNDH, quant à lui, s’élève contre cet acte, y voyant une transgression manifeste du droit international.
Au total, ils étaient quatre. Bilal Qissi, Franco-marocain, fait partie des deux victimes. Son corps a été découvert par un pêcheur et a été inhumé la semaine dernière. Quant à Abdelali Mchiouer, Marocain résidant en France, son sort est encore indéterminé et sa famille attend toujours la dépouille afin de l’inhumer. Pour sa part, le Franco-marocain Ismaïl Snabi a été condamné en Algérie à 18 mois de prison pour des raisons encore non élucidées, alors que Mohamed Qissi, également citoyen français d’origine marocaine, reste le seul rescapé de cette tragédie.
Témoignage exclusif du grand frère de Bilal Qissi qui était présent lorsque la marine algérienne a tiré dans le dos de son frère et son ami. https://t.co/5dXwIip2kF pic.twitter.com/pTDiLIZMEo
— MM ۞ (@MoorishMovement) August 31, 2023
La version d’Alger
Alger a attendu cinq jours pour sortir de son silence. Dans une déclaration officielle, le ministère de la Défense a admis, dimanche, la responsabilité du meurtre des deux individus, identifiés comme un Franco-Marocain et un Marocain vivant en France, tués dans les eaux territoriales algériennes le 29 août. Un fait confirmé par le ministère lui-même.
Toutefois, la version des faits présentée par le ministère algérien de la Défense diffère sensiblement des autres récits. Selon le compte rendu détaillé du ministère, une unité des garde-côtes effectuait une patrouille de sécurité dans leurs eaux territoriales lorsqu’elle a repéré trois jet-skis. Ces derniers auraient pénétré illégalement et sans autorisation dans la zone maritime sous juridiction algérienne.
Conformément aux procédures habituelles, les garde-côtes ont émis des avertissements sonores en direction des jet-skis et leur ont demandé à plusieurs reprises de s’arrêter. Au lieu de se conformer aux directives, les individus sur les jet-skis auraient opté pour l’évasion, employant des manœuvres que les autorités ont qualifiées de dangereuses. Cette version des faits, présentée par le ministère, cherche à fournir un contexte à l’assassinat des vacanciers, bien qu’elle diffère des autres témoignages et rapports relatifs à l’événement.
Précisions du #MDN concernant les trois jet-skis ayant franchi clandestinement les eaux territoriales algériennes 🇩🇿
🔗https://t.co/ZPFkbNgzft pic.twitter.com/Mot2SGJgKm— ALGÉRIE PRESSE SERVICE | وكالة الأنباء الجزائرية (@APS_Algerie) September 3, 2023
Une plainte à Paris
Les représentants des familles des victimes ont dévoilé, dimanche, leur intention de déposer une plainte officielle en France. Selon l’avocat Hakim Chergui, qui s’est entretenu avec l’AFP, cette plainte, prévue pour être déposée aujourd’hui ou demain, englobera les chefs d’accusation «d’assassinat aggravé», «tentative d’assassinat aggravé», «détournement de navire» et «non-assistance à personne en danger».
Dans un communiqué émanant de l’équipe juridique, ils ont clairement exprimé leur position sur la situation diplomatique tendue entre le Maroc et l’Algérie, affirmant que la récente rupture des relations diplomatiques, décidée par l’Algérie le 24 août 2021, ne peut en aucun cas servir de justification pour de tels actes criminels ni garantir l’impunité à leurs auteurs. Les avocats soulignent aussi que face à l’absence de réponse des autorités algériennes concernant ce drame survenu sur leur territoire, ils se voient dans l’obligation de se tourner vers le système judiciaire français. Leur objectif est de faire toute la lumière sur ce qui s’est passé, désignant les faits de « cruauté inqualifiable ».
Le CNDH dénonce une violation du droit à la vie
Autre réaction, celle du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a exprimé sa profonde préoccupation et sa condamnation. Selon le Conseil que préside Amina Bouayach, cet acte représente, non seulement une «violation manifeste du droit fondamental à la vie», mais aussi une «atteinte sérieuse à l’intégrité physique» d’une autre victime qui, suite à cela, reste actuellement hospitalisée à Oujda.
Après avoir minutieusement examiné les informations préliminaires disponibles et croisé diverses sources, le CNDH a fermement condamné l’emploi par les garde-côtes algériens de balles réelles contre des citoyens non armés dans la partie orientale des eaux territoriales de la mer Méditerranée, estimant que les garde-côtes algériens auraient dû adopter une approche basée sur des protocoles internationalement reconnus, qui privilégient le sauvetage et l’assistance des personnes en détresse en mer.
Le CNDH, tout en soulignant l’importance primordiale de sauver des vies humaines en mer, se demande pourquoi des forces armées ont ressenti le besoin d’utiliser des balles réelles contre des individus non armés qui ne représentaient pas de menace immédiate, rappelant dans ce sens que le respect de la vie humaine en mer est un pilier du droit international, un principe qui ne peut être compromis ni négligé.
Enfin, le Conseil condamne cet acte comme une transgression flagrante des normes internationales qui garantissent la protection de la vie et la sécurité des individus en mer.
Rappelons que le parquet d’Oujda a ordonné, vendredi dernier, une enquête toujours en cours afin d’élucider les circonstances de cet assassinat. De nombreuses personnes, principalement membres des familles et proches des victimes, ont d’ores et déjà été entendues.
Recensement 2024 : 36,8 millions d’habitants au Maroc
Société - Le Maroc officialise les chiffres du recensement 2024 : le pays compte désormais 36,8 millions d’habitants.
Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024Texte intégral du discours royal
Société - Le roi Mohammed VI a adressé un discours à son peuple fidèle à l'occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte.
Mbaye Gueye - 6 novembre 2024Ministère de l’Intérieur : 91 % des infractions et crimes ont été élucidés (rapport)
Société - Le rapport du ministère de l'Intérieur a révélé que 91% des infractions et des crimes ont été élucidés.
Mbaye Gueye - 5 novembre 2024Bourses : un soutien insuffisant pour les étudiants
Société - Les bourses d'études, reçues trimestriellement, demeurent insuffisantes pour couvrir les dépenses mensuelles des étudiants.
Ilyasse Rhamir - 4 novembre 2024Offensive anti-drogue en 2024
Société - Grâce à une série d’interventions d’envergure, les autorités ont saisi plusieurs centaines de tonnes de drogues.
Ilyasse Rhamir - 4 novembre 2024Un réseau de piratage de chinois démantelé à Casablanca
Société - Un réseau chinois de piratage de communications téléphoniques a été démantelé à Ain Harrouda par la gendarmerie royale de Casablanca.
Mbaye Gueye - 4 novembre 2024Santé : les professionnels en grève les 7 et 8 novembre
Société - La Coordination syndicale nationale du secteur de la santé a annoncé l'organisation d'une grève nationale de deux jours.
Rédaction LeBrief - 4 novembre 2024La France inaugure son nouveau consulat général à Tanger
Société - Le consulat est installé dans un bâtiment chargé d’histoire, ancienne résidence des consuls généraux jusqu’en 2021.
Mbaye Gueye - 29 novembre 2024Innovation et sécurité : Tanger au cœur des réseaux intelligents
Société - Les villes de Tanger et Chefchaouen accueilleront, les 10 et 11 avril, la 8e édition de la Conférence internationale dédiée aux réseaux, aux systèmes intelligents et à la sécurité.
Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025NASA : la chanson spatiale d’Ariana Grande, un remix très spécial
Khansaa Bahra - 10 septembre 2019Sécurité alimentaire : quel bilan pour le Maroc ?
Khadija Shaqi - 17 octobre 2022Réforme de la Moudawana : à quoi faut-il s’attendre ?
Société - En 2004, la Moudawana apparaissait comme étant le début d’une révolution juridique et social, améliorant le droit des femmes.
Hajar Toufik - 8 novembre 2022Le gouvernement intensifie ses efforts pour assurer un État social en 2024
Société - L'année 2024 est décisive dans le renforcement de l'État social, faisant suite à une année centrée sur la reprise post-Covid-19
Chaima Aberni - 12 janvier 2024TikTok au Maroc : vers un dialogue pour protéger les valeurs culturelles
Société - Le Maroc intensifie ses efforts pour encadrer la diffusion de contenus négatifs sur la plateforme sociale TikTok
Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024
Bonjour
Ce n est pas un incident. Ce n est pas un accident..
C est un assassinat.
Priere de corriger le terme dans votre article.
merci