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US-Africa Business Summit : les États-Unis et l’Afrique veulent construire l’avenir ensemble

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La 14e édition de l’US Africa Business Summit à Marrakech © MAP

Le coup d’envoi de la 14ᵉ édition du sommet des affaires USA-Afrique a été donné hier, mercredi 20 juillet. Une importante délégation gouvernementale américaine, des ministres africains et des décideurs des plus grandes multinationales américaines et des milieux d’affaires africains se sont donnés rendez-vous à Marrakech pour établir de nouveaux partenariats, explorer de nouvelles opportunités et collaborer davantage. Détails.

Marrakech abrite le US-Africa Business Summit, un sommet afro-américain qui doit durer trois jours. Placé sous le haut patronage du roi Mohammed VI, ce forum est organisé par le Corporate Council on Africa (Conseil des entreprises pour l’Afrique-CCA). Il est axé sur le thème «construire ensemble l’avenir». Réunissant des dirigeants politiques et des investisseurs, l’événement démontre la volonté du Maroc de diversifier son spectre de coopération en matière d’investissement.

La cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la participation du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, ainsi que du président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. Elle a été surtout marquée par la projection d’un message vidéo de la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris.

Lire aussi : Maroc Afrique : ouverture de la 14eme édition du sommet des affaires USA-Afrique

Une consécration du rôle du Royaume

Dans une allocution à l’ouverture de ce sommet, Nasser Bourita a expliqué que ce conclave, tenu au Maroc, est porteur de multiples significations et traduit l’attachement solide du Royaume à son appartenance naturelle à l’Afrique et son souci d’accompagner la stabilité et le développement économique et durable du continent. Il est pour lui «la consécration du Maroc en tant que porte d’entrée vers l’Afrique et trait d’union avec ses partenaires mondiaux, comme l’Europe, les États-Unis et l’Amérique du Sud».

«Ce sommet illustre la maturité du partenariat stratégique maroco-américain qui, grâce à son développement au niveau bilatéral, contribue de manière directe et efficace à la sécurité et à la stabilité dans d’autres espaces géographiques, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient», ajoute-t-il. Le chef de la diplomatie a aussi souligné l’importance du secteur privé et des institutions de développement et d’investissement en tant que levier principal de ce partenariat entre l’Afrique et les États-Unis, dans le domaine du commerce, des investissements et des affaires.

Selon lui, il est temps pour l’Afrique de récolter les fruits de ses innombrables potentialités et des compétences de sa jeunesse dynamique. «Le continent doit jouer son rôle central et naturel sur la scène internationale et dans les évolutions majeures qui s’opèrent au niveau mondial», a-t-il insisté. À la fin, Nasser Bourita s’est dit convaincu que les relations afro-américaines disposent actuellement de toutes les perspectives et potentialités à même de leur permettre d’apporter une contribution qualitative à l’essor commun du continent.

Une série d’entretiens pour Akhannouch

En marge du US-Africa business Summit, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s’est entretenu avec plusieurs hauts cadres. L’objectif est de consolider les partenariats et surtout d’attirer les potentiels investisseurs et financements pour les différents chantiers structurels lancés par le Royaume.

Avec Akinwumi Adesina, président de la BAD, Akhannouch a abordé plusieurs sujets, notamment le partenariat entre le Maroc et la BAD ainsi que les moyens de le renforcer et de le développer. Ils ont également échangé sur les défis auxquels sont confrontées les économies mondiales. Le chef de l’exécutif a ainsi rappelé que le gouvernement a maintenu, malgré la conjoncture économique mondiale, la poursuite des réformes structurelles selon l’agenda convenu. Aussi, il continue à soutenir les programmes sociaux dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale.

Aziz Akhannouch s’est aussi entretenu avec Alice Albright, présidente de Millennium Challenge Corporation (MCC), accompagnée de la délégation officielle des États-Unis participant au sommet. La réunion a porté sur les différents aspects du partenariat et de la coopération entre le Maroc et l’instance américaine. Les deux parties ont étudié les voies et les mécanismes d’accompagnement de la dernière phase du programme « Millennium Challenge », qui se conclut au mois de mars 2023.

Lire aussi : Marrakech : Akhannouch s’entretient avec le président de la BAD

Quels sont les enjeux ?

Le CCA, principale organisation américaine privée axée sur l’Afrique, vise à travers ce sommet à promouvoir les opportunités d’affaires et d’investissements entre les États-Unis et les pays africains, dans le but de nouer des partenariats dans une approche gagnant-gagnant.

Aussi, l’US-Africa Business Summit sera l’occasion d’établir des partenariats d’affaires tripartites États-Unis–Maroc-Afrique orientés vers l’avenir. C’est l’un des enjeux majeurs de ce rendez-vous, qui représente également une opportunité de consolider le positionnement stratégique du Maroc comme hub pour l’Afrique et partenaire économique de référence pour les États-Unis.

Ce sommet vient également renforcer le partenariat économique États-Unis-Afrique dans un contexte de relance post-Covid et de tensions géopolitiques, tout en sachant que les échanges commerciaux entre les deux parties ont connu une forte chute, passant de 142 à 64 milliards de dollars, entre 2008 et 2021, soit moins que le rival chinois qui a porté les siens à 64 milliards.

Des «milliards de dollars» pour l’Afrique

Signe de l’importance de cet événement, c’est la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui en a donné le coup d’envoi par visioconférence. La numéro 2 de Joe Biden a annoncé la date d’un prochain événement de taille : un sommet USA-Afrique en décembre à Washington pour discuter de défis allant de la sécurité alimentaire au changement climatique.

La première femme élue à la vice-présidence des États-Unis a surtout mis en avant l’engagement de son pays à contribuer à la promotion d’une croissance économique «inclusive et durable» en Afrique.

«Depuis octobre dernier, les États-Unis ont promis plus de 7 milliards de dollars d’aide humanitaire et de sécurité alimentaire à l’Afrique, avec pour objectif de développer les flux de capitaux et promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat et d’innovation, à travers le continent», a-t-elle souligné, tout en assurant que l’Afrique dispose d’abondantes ressources renouvelables, telles que l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire, qui constituent une énorme opportunité à saisir et qui peuvent être transformées en une énergie très compétitive pour couvrir les besoins du continent, mais aussi pour être exportées.

Ce conclave, qui se poursuit jusqu’à demain, vendredi 22 juillet, est marqué par l’organisation de dialogues de haut niveau, de sessions plénières, de panels, de tables rondes et de side-events autour des priorités du continent en matière de sécurité alimentaire, de santé, d’agriculture, de transition énergétique, de nouvelles technologies, d’infrastructures et d’intégration des écosystèmes industriels.

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