Première réunion de suivi de "l’Appel de Tanger" © DR
Les premiers ministres et les chefs africains de différents départements se sont réunis à Marrakech le 28 janvier. L’objectif de cette rencontre : exclure la « pseudo République arabe sahraouie démocratique » (Rasd) de l’Union africaine (UA). Les signataires de « l’Appel solennel à l’expulsion de la pseudo-rasd de l’Union africaine », dit « Appel de Tanger », ont ainsi adopté, à l’unanimité, un projet de « Livre blanc ». Ce document juridique et politique de référence offrent aux pays adhérents les arguments nécessaires pour justifier l’importance de l’expulsion du Polisario de l’UA.
De plus, trois nouvelles personnalités ont rejoint la liste des signataires de l’Appel de Tanger. Il s’agit de trois anciens ministres des Affaires étrangères : Lamin Kaba Badjo, de la République de Gambie, Lesego Makgothi, du Royaume du Lesotho et Patrick Rajoelina, de la République de Madagascar.
La ville de Marrakech au 🇲🇦#Maroc a abrité, samedi 28 janvier, la première réunion de suivi de “l’Appel de Tanger.” Cette réunion s’est achevée par l’adoption d’un “Livre Blanc” matérialisant la vision d’une Afrique unie et d’un panafricanisme renouvelé. pic.twitter.com/ariFTVRxWn
— #AFRICA24 (@AFRICA24TV) January 29, 2023
Il convient de préciser que les premiers signataires ont immédiatement formé un groupe de contact. Ce dernier vise à soutenir le Maroc dans le dossier du Sahara. En outre, il ambitionne de rencontrer d’autres responsables pour justifier la légitimité de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. De plus, un travail a été accompli en amont à travers l’organisation de cinq séminaires sous-régionaux. Ils ont eu lieu à Nouakchott, Dakar, Accra, Dar es-Salam et Kinshasa, entre mai et octobre 2022.
Par ailleurs, l’ancien chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu, a souligné que «pour le parallélisme des formes, il faut que l’organisation africaine qui a admis un État qui n’existe pas assume ses responsabilités pour corriger l’erreur commise».
Les arguments du « Livre blanc »
Le « Livre blanc » adopté est intitulé « l’Union africaine et la question du Sahara : produit final d’une réflexion intellectuelle, panafricaine, approfondie et inclusive ». Ainsi, les leaders africains ont estimé que «cette exclusion, légitime sur le plan légal, ne doit pas être considéré comme un objectif inaccessible, car elle s’inscrit dans une dynamique favorable, continentale et internationale (…) elle représente un prérequis nécessaire pour le retour de l’impartialité et de la crédibilité de l’Organisation panafricaine sur la question du Sahara».
(1/2) À Marrakech 🇲🇦, s'est tenue la 1ère réunion de suivi de "l'Appel de Tanger", signée le 4 Novembre 2022 en marge des MEDays. Réunissant 20 ministres africains sur l'exclusion de la "RASD" de l'@_AfricanUnion, cette réunion s'est achevée par l'adoption d'un "Livre Blanc". pic.twitter.com/xWMvxxefgK
— Khadija Boujanoui (@Khadboujanoui) January 28, 2023
Parmi les principaux arguments présentés dans le livre blanc, on cite :
- La « pseudo-rasd » n’est pas une entité étatique puisqu’elle ne possède aucun des attributs qui qualifient un État ;
- La « pseudo-rasd » est installée sur le territoire algérien et est soumise à la souveraineté de l’Algérie ;
- La « pseudo-rasd » est une entité non étatique qui ne dispose pas d’une responsabilité juridique internationale ;
- L’admission de la « pseudo-rasd » à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a été forcée ;
- La présence de la “pseudo-rasd” au sein de l’OUA puis de l’UA a éloigné l’organisation du traitement du différend régional concernant le Sahara ;
- La Décision 693 (XXXI) prise par l’UA lors du Sommet de Nouakchott en juillet 2018 atteste l’exclusivité du processus onusien dans la recherche d’une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» ;
- La « pseudo-rasd » n’apporte aucune valeur ajoutée à l’UA et elle est une source de division plutôt que d’unité ;
- La présence au sein de l’UA de la « pseudo-rasd » illustre la vulnérabilité institutionnelle de l’Organisation. Elle représente un frein incontestable à l’intégration économique, régionale et continentale.
Enfin, la bataille pour l’expulsion du Polisario de l’UA s’annonce rude. En revanche, les arguments politiques et juridiques ne manquent pas pour la remporter. La cohésion des États africains se renforce de plus en plus pour éliminer cette entité séparatiste.
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