Accueil / Économie

Une économie résiliente en dépit du ralentissement de la croissance

Temps de lecture

Image d'illustration. © DR

Les résultats économiques du premier trimestre 2024, dressés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), montrent une baisse du rythme de croissance, mettant en lumière des performances contrastées entre les différents secteurs. Ce ralentissement économique s’explique par une conjoncture mondiale difficile, impactant divers domaines d’activité de manière inégale. Les détails.

Le secteur agricole a particulièrement souffert, avec une diminution de la production, due à des conditions climatiques défavorables et à des problèmes structurels non résolus. Cette baisse a lourdement pesé sur la croissance globale, exacerbant les vulnérabilités existantes dans les zones rurales et parmi les agriculteurs. En revanche, certains secteurs ont affiché des performances positives, atténuant quelque peu l’impact négatif sur l’économie nationale. En dépit de ces défis, l’économie nationale a su maintenir une certaine stabilité, principalement grâce à une maîtrise de l’inflation.

Lire aussi : Croissance au Maroc : les prévisions optimistes de la BERD

T1-2024 : ralentissement de la croissance économique

L’arrêté des comptes nationaux du premier trimestre 2024 met en lumière un net ralentissement de la croissance économique nationale, laquelle s’établit à 2,5% contre 3,9% au même trimestre de l’année précédente. Ce ralentissement est en grande partie attribuable à une diminution de 5% de l’activité agricole, contrastant avec une augmentation de 2,1% observée l’année précédente. La pêche a cependant connu une croissance notable de 10%, inversant une tendance négative de 4,8% enregistrée précédemment.

En parallèle, le secteur secondaire a enregistré une hausse de 3,6%, stimulée par une croissance impressionnante de l’industrie d’extraction à 17,7%, une amélioration notable par rapport à une baisse de 12,1% l’année passée. Les secteurs de l’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets ont également connu une augmentation de 3%, contre une baisse de 3% l’année précédente. Le bâtiment et les travaux publics ont progressé de 2,5%, compensant une baisse de 3% auparavant. Cependant, l’industrie manufacturière a ralenti, avec une croissance limitée à 2,1% contre 3% l’année précédente.

Le secteur tertiaire, bien que toujours en croissance, a vu son taux d’augmentation ralentir, passant de 6% à 3%. Les services financiers et assurances ont crû de 3,9% contre 7,3% l’année précédente, tandis que les services de recherche et développement et rendus aux entreprises ont enregistré une croissance de 3,6% par rapport à 4,3% précédemment. Les transports et l’entreposage ont augmenté de 3,4% contre 8,7%, et les services éducatifs, de santé et d’action sociale ont progressé de 2,9% contre 4,2%. Les services immobiliers, l’hébergement et la restauration, ainsi que l’information et la communication ont également montré des signes de ralentissement. Cependant, certains secteurs ont vu des hausses, notamment les services rendus par l’administration publique et la sécurité sociale, augmentant de 3,4%, et le commerce et la réparation de véhicules, qui ont progressé de 2,7%.

Lire aussi : Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?

Maîtrise de l’inflation et demande intérieure

Malgré ce ralentissement général, l’économie nationale a réussi à maintenir une inflation maîtrisée. Aux prix courants, le PIB a augmenté de 3,8%, avec une hausse du niveau général des prix limitée à 1,3%. Ce contexte d’inflation maîtrisée s’accompagne d’une nette amélioration de la demande intérieure. Celle-ci a augmenté de 3,6% au premier trimestre 2024, contre 0,3% à la même période l’année précédente.

Les dépenses de consommation finale des ménages ont crû de 3%, contre 0,9% l’année précédente, contribuant à la croissance économique à hauteur de 1,9 point contre 0,6 point précédemment. La consommation finale des administrations publiques a également progressé, bien que son taux de croissance ait ralenti de 4,5% à 3,9%, contribuant à la croissance de 0,7 point contre 0,9 point auparavant. L’investissement brut a enregistré une hausse notable de 4,6%, contre une baisse de 5% au premier trimestre 2023, contribuant positivement à la croissance à hauteur de 1 point contre une contribution négative de 1,2 point l’année précédente.

Les échanges extérieurs de biens et services ont toutefois eu une contribution négative à la croissance, avec une hausse des importations de 9,5% contre 7,8% l’année précédente, et une augmentation des exportations de 7,3% contre 18,6%. Les importations ont ainsi eu une contribution négative de 4,1 points à la croissance, contre une contribution négative de 3,7 points l’année précédente, tandis que les exportations ont contribué à hauteur de 3 points, contre 7,4 points précédemment. Ce contexte a mené à une contribution négative nette des échanges extérieurs de 1,1 point à la croissance, contre une contribution positive de 3,6 points au premier trimestre 2023.

Enfin, en termes de financement, l’économie nationale a vu une amélioration de sa capacité de financement, malgré une baisse des taux d’épargne et d’investissement. Le taux d’épargne nationale est passé de 25,6% du PIB à 24,3%, et l’investissement brut a diminué de 25,5% à 23,7%. Cependant, la capacité de financement, qui est la différence entre l’épargne et l’investissement, s’est améliorée. Elle est passée de 0,1% du PIB au premier trimestre 2023 à 0,6% au même trimestre de 2024. Cette augmentation indique une gestion plus efficace des ressources économiques, même dans un contexte de ralentissement de la croissance économique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Béni Mellal-Khénifra : plus de 83 mille établissements économiques en activité (HCP)

Économie - Les résultats de la cartographie des établissements économiques réalisée par le HCP a montré que la région Béni Mellal-Khénifra compte 83.999 entités.

Mbaye Gueye - 3 janvier 2025

Fruits, légumes et viandes : quels prix en ce début 2025 ?

Économie - Les légumes, souvent considérés comme basiques de l’alimentation, révèlent des différences marquées entre eux.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2025

Bourse : performances et perspectives pour 2025

Économie - 2024 a été une année charnière pour la Bourse de Casablanca, marquée par des performances contrastées parmi les entreprises cotées.

Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025

Industrie marocaine : production en recul, ventes en hausse

Économie - L’activité industrielle marocaine aurait connu, en novembre 2024, une diminution de la production et une progression des ventes comparativement au mois précédent.

Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025

Plus de 10 millions de tonnes de céréales importées en 2024

Économie - La FNCL révèle la tendance des importations de céréales, ainsi que les principaux partenaires commerciaux du Maroc.

Mouna Aghlal - 3 janvier 2025

Crédit agricole du Maroc : l’AMMC enregistre le document de référence pour 2023, S1-2024 et T3-2024

Économie - L'AMMC a enregistré, lundi le document de référence pour l’année 2023, ainsi que pour le premier semestre (S1) et le troisième trimestre (T3) de 2024 du Crédit agricole du Maroc (CAM)

Mbaye Gueye - 3 janvier 2025

Commerce extérieur : import en baisse, export en hausse au T3-2024

Économie - L'indice des valeurs unitaires à l'importation a enregistré une baisse, tandis que celui des exportations a connu une hausse.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2025

Rabat-Salé-Kénitra : 9.100 entreprises créées en 10 mois

Économie - En 2024, la région de Rabat-Salé-Kénitra s’est distinguée par la création de 9.121 nouvelles entreprises durant les dix premiers mois de l’année.

Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025
Voir plus

Économie nationale en 2023 : quelles perspectives de reprise ?

Économie - Quelles sont donc les perspectives de reprise de l'économie nationale dans un contexte d'incertitudes ?

Manal Ben El Hantati - 23 janvier 2023

Hydrogène vert : le Maroc s’engage dans la transition énergétique

Économie - Nizar Baraka a souligné le potentiel du secteur portuaire dans la transition vers des alternatives utilisant l'hydrogène vert.

Chaima Aberni - 15 janvier 2024

Adoption de la 1ère partie du PLF 2025 par la Chambre des conseillers

Économie - La Chambre des conseillers a adopté, à la majorité, la 1ère partie du PLF 2025 lors d'une séance plénière tenue le 5 décembre 2024, en présence de Fouzi Lekjaa.

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Prix des carburants : une fin d’année stable

Économie - La fin de l’année 2024 semble marquée par une stabilité appréciable des prix des carburants causé par des fluctuations limitées des cours internationaux du pétrole raffiné.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Viande rouge : le Maroc s’approvisionne en Espagne

Économie - La flambée des prix de la viande rouge au Maroc pousse les acteurs économiques et les autorités à s'approvisionner en Espagne pour endiguer cette crise persistante.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive

Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire