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L’état-major des forces armées ukrainiennes avait annoncé dimanche soir son retrait de la ville de Lyssytchansk, au cœur de combats acharnés ces dernières semaines, reconnaissant la «supériorité» des troupes russes sur le terrain. Après la prise de cette ville stratégique du Donbass, la Russie a annoncé la «libération de la république populaire de Louhansk», et ses forces armées semblent désormais concentrer leurs efforts sur Sloviansk et Kramatorsk, deux villes majeures plus à l’ouest. Le président russe, Vladimir Poutine, a souligné, lundi, que ses forces allaient poursuivre leur offensive dans l’est de l’Ukraine. Les forces russes «doivent mener à bien leurs missions conformément aux plans déjà approuvés», a déclaré le président russe. «J’espère que dans leurs secteurs tout se passera comme cela s’est passé à Louhansk», a-t-il ajouté. Selon le gouverneur de l’oblast de Louhansk, Serhi Haïdaï, Environ 8 000 civils se trouvent toujours dans la ville occupée de Sievierodonetsk et environ 10 000 à Lyssytchansk nouvellement occupée. «Dans la région de Bilohorivka, les combats se poursuivent. Nous maintenons la défense d’une petite partie de la région de Louhansk afin que notre armée ait le temps de construire des défenses», a-t-il déclaré.
Dix personnes, dont deux enfants, ont péri dimanche dans des frappes russes, à Sloviansk, ville d’environ 100 000 habitants avant la guerre, et dans les environs, a informé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. Alors que la ligne de front russe n’est plus qu’à quelques kilomètres de cette ville, les autorités ukrainiennes appellent désormais les habitants à quitter la zone. Les forces ukrainiennes tentent de s’appuyer sur une ligne de défense entre Siversk, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lyssytchansk, et Bakhmout, afin de protéger Sloviansk et Kramatorsk.
Le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, et le président du Parlement, Ruslan Stefanchuk, sont arrivés en Suisse, ce dimanche, pour la conférence de Lugano, planifiée bien avant que la Russie envahisse l’Ukraine. Ils doivent y rencontrer notamment la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, pour poser les bases du «plan Marshall» pour l’Ukraine, alors même qu’il n’y a pas de fin en vue à la guerre. Le premier ministre ukrainien a estimé le coût de la reconstruction de l’Ukraine à au moins 750 milliards de dollars. «Qui doit payer pour le plan de reconstruction, qui est d’ores et déjà estimé à 750 milliards de dollars ?», a demandé Denys Chmygal, avant de répondre qu’une «source clé» de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou.
Pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, la reconstruction de l’Ukraine est «la tâche commune de tout le monde démocratique» et «la contribution la plus importante à la paix dans le monde». Ursula von der Leyen, a lancé un vigoureux «Slava Ukraïni» (traduisez «Gloire à l’Ukraine !») pour conclure un discours dans lequel elle a insisté sur la reconstruction d’une Ukraine meilleure que celle qui préexistait à la guerre : «L’Ukraine peut émerger de tout cela sur la voie d’un pays plus fort, plus moderne, avec un système judiciaire et des institutions plus solides, avec des succès dans la lutte contre la corruption, mais aussi une économie plus verte, plus numérique et plus résiliente», a-t-elle affirmé. Si l’Union européenne (UE) aide l’Ukraine à gagner la guerre, «nous devons aussi nous assurer que l’Ukraine gagnera la paix qui va venir sans aucun doute», a-t-elle souligné.
La présidente de la Commission européenne a par la suite annoncé que l’UE créera une structure chargée de coordonner les efforts de reconstruction de l’Ukraine après la guerre avec la Russie. Cette plateforme permettra de définir les besoins d’investissement, de coordonner les actions et de rassembler les financements nécessaires, a-t-elle expliqué. La future plateforme permettra de rassembler les États, les institutions, le secteur privé et la société civile. Elle fonctionnera en lien avec des organisations internationales comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement (BEI). «Depuis le début de la guerre, l’Union européenne a mobilisé environ 6,2 milliards d’euros de soutiens financiers. Et il y en aura d’autres. Nous nous engagerons de manière importante dans la reconstruction à moyen et long termes», a-t-elle souligné.
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