Sur cette photo, prise tard le 9 mai et publiée le 10 mai 2022 par le service d’urgence de l’Etat ukrainien, des pompiers éteignent l’incendie après qu’un missile russe a frappé le centre commercial d’Odessa, en Ukraine. © AFP
- Au 76e jour de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, et selon le point quotidien des renseignements britanniques sur la situation en Ukraine, la Russie aurait sous-estimé la résistance ukrainienne, tandis que Vladimir Poutine voulait annoncer une victoire le 9 mai à l’occasion des commémorations de la victoire sur l’Allemagne nazie. La cheffe du renseignement américain, Avril Haines, a annoncé que Vladimir Poutine «ne s’arrêtera pas au Donbass et compte sur l’essoufflement du soutien des pays» occidentaux à Kiev. Elle a également avancé que son objectif était de porter la guerre jusqu’en Transnistrie, région séparatiste de Moldavie.
- Toutefois, les Russes «continuent de préparer des opérations offensives dans les régions de Lyman et Sievierodonetsk», dans le Donbass (Est), a annoncé l’état-major ukrainien mardi matin sur Facebook, ajoutant que les tirs d’artillerie et les frappes aériennes se poursuivaient sur l’aciérie d’Azovstal à Marioupol. «La possibilité d’un sabotage de l’industrie chimique ukrainienne avec de nouvelles accusations d’unités des forces armées ukrainiennes n’est pas exclue», a précisé l’état-major.
- Dans le port d’Odessa, le président du Conseil européen, Charles Michel, a été contraint de se mettre à l’abri pendant une frappe alors qu’il effectuait une visite surprise de soutien. La ville a été frappée, lundi soir, par sept missiles, détruisant des bâtiments, mettant le feu à un centre commercial et tuant une personne, a dit son conseil municipal.
- «Plus d’un millier» de militaires ukrainiens, dont «des centaines de blessés», se trouvent toujours dans l’aciérie d’Azovstal assiégée par les troupes russes, à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, a annoncé, mardi, à l’AFP, la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. «Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente», a-t-elle précisé.
- Les autorités ont retrouvé les corps de 44 civils dans les décombres d’un bâtiment détruit par la Russie en mars dernier à Izioum, a annoncé Oleh Synehoubov, le chef de l’administration régionale de Kharkiv, mardi sur Telegram. Il a déclaré que le bâtiment de cinq étages s’était effondré avec les civils à l’intérieur. «C’est un autre horrible crime de guerre des occupants russes contre la population civile !», a-t-il ajouté. Selon l’ONU, des milliers de civils ont été tués en Ukraine depuis le début de la guerre. «Au total, à ce jour, nous avons corroboré 7 061 victimes civiles, dont 3 381 tuées et 3 680 blessées dans tout le pays depuis le début de l’attaque armée de la Fédération de Russie. Les chiffres réels sont plus élevés et nous nous efforçons de corroborer chaque incident», a précisé, dans un communiqué, la cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies dans le pays. Chaque mort civile est une tragédie. Selon les circonstances, la mort d’un seul civil ou d’une personne hors de combat peut constituer un crime de guerre, car il s’agit de personnes protégées par le droit international humanitaire. De tels meurtres peuvent également violer le droit à la vie en vertu du droit international des droits de l’homme.
- Des Ukrainiens ont été «envoyés contre leur gré en Russie», a déclaré, lundi, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Selon une responsable du gouvernement ukrainien, Lioudmyla Denissova, «plus de 1,19 million de nos citoyens, y compris plus de 200 000 enfants, ont été déportés vers la Fédération de Russie». L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé mardi que plus de 8 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de l’Ukraine à la date du 3 mai, plus de deux mois après l’invasion du pays par la Russie. Au total, l’OIM estime que 13,686 millions de personnes ont été forcées de fuir leur lieu de résidence, dont 8,029 millions ont été s’installer ailleurs en Ukraine, le restant ayant fui le pays.
- Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU organise ce jeudi à la demande de Kiev, soutenue par par 15 autres États membres du Conseil – dont la France, la Gambie, le Japon, le Mexique, les États-Unis et la Pologne – et par plus de 35 pays observateurs, dont la Bulgarie, la Hongrie, la Suisse et la Turquie, une session extraordinaire sur «la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine» depuis l’invasion par la Russie. Moscou ne participera pas à ce que Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a qualifié de «nouvelle démarche antirusse de l’“Occident collectif”». «La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d’une session extraordinaire», a-t-elle déclaré. «Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés», a-t-elle déploré.
- Le président russe, Vladimir Poutine, célébrant la victoire de 1945 sur le nazisme, a affirmé, lundi, que son pays ne faisait que se «défendre» contre une «menace inacceptable» à ses frontières.
- Arrivé à Alger lundi soir, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, effectue aujourd’hui une visite en Algérie. Il doit s’entretenir avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et être reçu par le président, Abdelmadjid Tebboune, selon des médias. Cette visite coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie. Le 18 avril, le président russe, Vladimir Poutine, s’était entretenu au téléphone avec son homologue algérien pour évoquer notamment «la coordination au sein de l’OPEP, ainsi que la situation en Ukraine», selon l’agence de presse officielle russe TASS.
- «Ne jamais céder à la tentation ni de l’humiliation ni de l’esprit de revanche», a répété Emmanuel Macron, lundi 9 mai, avant de se rendre à Berlin pour le premier déplacement à l’étranger de son second quinquennat. Le chef de l’État français s’exprimait à l’occasion de la clôture, au Parlement européen de Strasbourg, de la conférence sur l’avenir de l’Europe. Il a saisi l’occasion pour prendre ses distances avec les voix qui, aux États-Unis, suggèrent de profiter de la guerre en Ukraine pour affaiblir durablement la Russie, de manière à prévenir tout projet belliqueux de sa part.
- Le président des États-Unis, Joe Biden, a réactivé, lundi, une loi permettant d’accélérer l’envoi à l’Ukraine d’équipement militaire, l’Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022, «basé sur un programme de la seconde guerre mondiale destiné à aider l’Europe à résister à Hitler», selon la Maison Blanche.
- C’est le début d’une semaine marathon, dans le nord de l’Europe, qui devrait déboucher, dans les prochains jours, sur la demande d’adhésion de la Finlande à l’OTAN et probablement celle de la Suède, dans la foulée. Le président Sauli Niinistö doit annoncer sa position, jeudi 12 mai. «La commission estime que l’OTAN est la meilleure alternative pour la sécurité de la Finlande», a déclaré le président de la commission parlementaire de la défense, Petteri Orpo. La première ministre, Sanna Marin, fera de même d’ici le 14 mai. Selon un sondage publié lundi 9 mai, 76 % des Finlandais soutiennent, désormais, une candidature de leur pays à l’organisation transatlantique.
- L’économie ukrainienne devrait se contracter de près de 30% cette année du fait de l’invasion de la Russie, selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). C’est pire que la réduction de 20% prévue par la banque en mars, peu après l’invasion, rapporte l’AFP. Mais la banque s’attend à ce que l’économie ukrainienne rebondisse de 25% en 2023, contre une prévision antérieure de 23%. Elle prévoit que l’économie russe se contractera de 10% cette année et affichera une croissance nulle l’année prochaine.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré, lundi soir, que le commerce était interrompu aux ports ukrainiens et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin au blocage russe, afin de permettre les livraisons de blé et éviter une crise alimentaire mondiale. «Pour la première fois depuis des décennies et des décennies, ici à Odessa il n’y a pas de mouvements réguliers de la flotte marchande, il n’y a pas de travail portuaire routinier (…). Cela ne s’est probablement jamais produit à Odessa depuis la seconde guerre mondiale», a expliqué Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo. Il ne s’agit pas d’un coup dur pour l’Ukraine seulement. Sans nos exportations agricoles, des dizaines de pays dans différentes parties du monde sont déjà au bord d’une pénurie alimentaire. Et avec le temps, la situation pourrait franchement devenir effrayante.
- La guerre en Ukraine et la pandémie risquent de laisser des séquelles durables dans les pays émergents : 60% des 70 pays à bas revenu risquent désormais un défaut de paiement. Cette fragilité s’est accrue avec l’invasion russe de l’Ukraine, qui a ralenti la croissance mondiale et alimenté la flambée des prix du pétrole, du gaz, du blé ou encore de l’huile. L’assèchement des dépenses publiques, conjugué à la flambée des prix des produits alimentaires et de l’énergie, accroît les risques d’instabilité. Un risque d’autant plus élevé que les ménages sont sortis appauvris de la crise liée au Covid-19, contrairement aux pays riches où les mesures de soutien et de chômage partiel ont gonflé l’épargne.
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