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Ukraine-Russie : le point sur la situation au 28 avril

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    • L’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine, assumé depuis quelques jours par un nombre croissant de pays occidentaux, est un nouveau tournant dans le conflit, qui a démarré le 24 février. Alors que, durant la première phase de la guerre, le soutien des Européens et des Américains s’est limité – du moins publiquement – à l’envoi de carburant, d’équipements de protection, de munitions, d’armes antichars et antiaériennes, et ce, à cause du risque d’être considérés comme cobelligérants, une bascule s’est opérée, ces derniers jours, vers des équipements plus offensifs, comme des obusiers, des chars, des véhicules blindés et des hélicoptères. Le Royaume-Uni a appelé, mercredi, les alliés de l’Ukraine à faire preuve de «courage» en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre en Ukraine était «notre guerre» et la victoire de Kiev un «impératif stratégique pour nous tous».
    • Les livraisons d’armes à l’Ukraine «menacent la sécurité» européenne, a estimé, jeudi, le Kremlin, après un nouvel appel de la ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss, à livrer davantage d’armes lourdes et d’avions à Kiev. «Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
    • Vladimir Poutine a de nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure, promettant une riposte «rapide et foudroyante», lors d’un discours prononcé devant le Parlement russe. Moscou s’efforce en attendant de cibler l’aide militaire occidentale, ainsi que les ponts et voies ferrées en Ukraine servant à l’acheminer.
    • La Russie a par ailleurs condamné, jeudi, des «actes terroristes» après les incidents dans la région séparatiste moldave de Transnistrie, secouée, cette semaine, par une série d’explosions puis des tirs visant un village hébergeant un dépôt de munitions russe. «Nous sommes alarmés par l’escalade des tensions» dans la région, a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova lors d’un point de presse, ajoutant que Moscou «considère ces événements comme des actes terroristes visant à déstabiliser la situation». Moscou «condamne fermement les tentatives d’impliquer la Transnistrie dans les événements en Ukraine», a-t-elle complété, appelant Tiraspol – la capitale du territoire séparatiste – et Chisinau à «effectuer une recherche constructive de solutions».
    • À Marioupol, le commandant de la 36e brigade des marines a lancé un nouvel appel à l’aide, affirmant que se trouvaient avec lui, barricadés dans le complexe métallurgique d’Azovstal, 600 soldats blessés et des centaines de civils. L’ONU a pour sa part annoncé ce jeudi «préparer» une tentative d’évacuation du port assiégé, sans toutefois communiquer plus de détails.
    • Dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha. Ce sont les premières mises en examen annoncées par l’Ukraine pour des crimes présumés commis à Boutcha : «Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, appartenant à la 35e armée russe, ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre», écrit le procureur dans un communiqué qui est accompagné des photos des militaires mis en cause. Selon l’enquête, les militaires russes ont, pendant leur occupation de Boutcha en mars, «pris en otage des civils qui ne participaient pas aux hostilités et n’étaient pas armés. Les occupants ne leur ont donné ni à manger ni à boire», a détaillé le procureur. Cette mise en examen est la première depuis que les corps de personnes portant des vêtements civils ont été découverts gisant dans une rue de Boutcha le 2 avril, suscitant une condamnation et un émoi à travers le monde. Les Ukrainiens ont accusé les Russes de crimes de guerre, mais Moscou a démenti toute responsabilité et parlé de corps «mis en scène» par Kiev.
    • Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé, jeudi, Moscou à coopérer sur de possibles crimes de guerre. «Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d’avoir une enquête complète et d’établir les responsabilités», a déclaré le chef de l’ONU à Boutcha. «J’appelle la Russie à accepter de coopérer avec la [Cour pénale internationale]», a-t-il ajouté. L’ONU avait récemment documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire», de 50 civils, après une mission dans la ville le 9 avril. À Borodianka, autre commune proche de Kiev, Guterres a qualifié la guerre d’«absurdité au XXIe siècle», devant des habitations en ruines.
    • Les pays de l’Union européenne (UE) ont à ce jour saisi plus de 30 milliards de dollars d’avoirs russes, dont près de sept milliards en biens de luxe appartenant aux oligarques (yachts, œuvres d’art, immobilier et hélicoptères), a précisé la Maison Blanche. Les États-Unis ont, quant à eux, «sanctionné et bloqué des navires et avions pour une valeur de plus d’un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de dollars d’avoirs d’élites russes sur des comptes américains». Et, ce mois-ci, l’Espagne a accédé à une requête américaine visant à saisir un superyacht, d’une valeur de 90 millions de dollars, appartenant au milliardaire russe Viktor Vekselberg, un allié du président Vladimir Poutine.
    • La Maison-Blanche a proposé jeudi que les avoirs des oligarques russes saisis soient utilisés pour compenser les dégâts infligés à l’Ukraine par l’invasion russe. La liquidation de ces avoirs «kleptocratiques» permettrait d’en transférer le produit à Kiev «pour compenser le préjudice [causé à l’Ukraine] par l’agression russe», précise l’exécutif américain dans un communiqué. Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale vis-à-vis de Moscou, et doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev, qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain, Joe Biden.
    • Environ 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février, selon des chiffres du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) publiés, jeudi. Si le flux s’est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l’ONU s’attend à ce qu’il y ait trois millions de plus de réfugiés d’ici la fin de l’année. Selon le HCR, au 27 avril, 5.372.854 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe, soit 55.635 de plus que le 26 avril.
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