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Ukraine-Russie : le point sur la situation au 20 avril

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    • Mercredi matin, Serguiy Volyna, un commandant de la 36e brigade de la marine nationale retranché dans le complexe sidérurgique d’Azovsta, à Marioupol – port stratégique du sud-est de l’Ukraine, dont Moscou pourrait très prochainement prendre le contrôle – a lancé un appel au secours : «Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures (…). Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider». Le ministère de la défense russe avait appelé, mardi, toute l’armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée».
    • Volodymyr Zelensky redoute que les opérations en cours ne soient qu’un prélude à de plus grandes violences. «Les Russes n’ont pas encore mobilisé tous leurs moyens et ça peut être tactique», a estimé mercredi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une interview accordée à BFM-TV. «Je ne peux pas certifier aujourd’hui que c’est déjà l’offensive à grande échelle qui a commencé», a dit le chef d’État, dont l’interview sera diffusée en intégralité cet après-midi.
    • Un accord a été trouvé avec la Russie sur un couloir humanitaire pour évacuer depuis la ville portuaire des femmes, enfants et personnes âgées vers la ville ukrainienne de Zaporijia, au sud du pays, a indiqué une responsable ukrainienne. Mardi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait renouvelé son appel à une évacuation des civils encore présents. L’Ukraine espère envoyer 90 bus dans la ville assiégée pour évacuer environ 6 000 femmes, enfants et personnes âgées, a fait savoir le maire de la ville, Vadym Boïtchenko. Environ 100 000 civils sont encore à Marioupol, et des dizaines de milliers ont été tués dans le siège russe de la ville, a-t-il ajouté.
    • Les combats dans toute la région est de l’Ukraine se sont intensifiés depuis lundi soir. Après une série de frappes revendiquées par Moscou mardi, le ministère de la défense ukrainien a fait état ce matin de «tentatives d’assaut» sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv (nord-est), ainsi que sur Roubijne et Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk (est). «La bataille pour le Donbass» est, selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, une «nouvelle phase» de la guerre. Les combats «sont incessants» dans plusieurs villes, a déclaré de son côté le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serhi Haïdaï, appelant les habitants à fuir.
    • L’armée russe a annoncé, mercredi, le premier tir d’essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée. «C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive», a déclaré Vladimir Poutine, lors d’une annonce diffusée à la télévision.
    • Selon les renseignements et le ministère de la défense britanniques, «la présence militaire russe à la frontière orientale de l’Ukraine continue de se renforcer, tandis que les combats dans le Donbass s’intensifient, les forces russes cherchant à percer les défenses ukrainiennes». Le front ouvert dans le nord-est de l’Ukraine en début d’invasion, pour atteindre Kiev, n’est cependant pas en reste. Si «l’activité aérienne russe dans le nord de l’Ukraine devrait rester faible, (…) il existe toujours un risque de frappes de précision contre des cibles prioritaires dans toute l’Ukraine», poursuit le ministère de la défense britannique.
    • L’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l’air, a fait savoir, mardi, le Pentagone, qui n’a pas précisé leur nombre ni les pays ayant fourni les appareils. Il s’agit vraisemblablement de MIG-29 de fabrication russe, que Kiev réclamait depuis le début du conflit et dont disposent une poignée de pays d’Europe de l’Est. La Norvège a donné une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine, selon le gouvernement. Ces déclarations témoignent d’un changement d’attitude des Occidentaux, qui ont pendant plus d’un mois refusé de fournir à l’Ukraine des armements lourds pour éviter toute escalade du conflit.
    • Plus de cinq millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion russe le 24 février, selon de nouveaux chiffres publiés mercredi par l’ONU sur la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le HCR a fait savoir que, outre les départ du pays, plus de sept millions de personnes avaient été déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, soit une proportion importante : avant la guerre, l’Ukraine comptait 44 millions d’habitants.
    • «L’histoire n’oubliera pas les crimes de guerre» en Ukraine, a promis mercredi le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Borodianka, près de Kiev, où des civils ont été victimes de «massacres» commis par les Russes, selon les autorités ukrainiennes. Il a de plus affirmé lors d’une conférence de presse commune avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : «Vous n’êtes pas seuls, nous sommes avec vous et nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l’Ukraine gagne la guerre», assurant que Vladimir Poutine ne «réussira[it] pas» à diviser l’UE. À ses côtés, Volodymyr Zelensky a de nouveau déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’Union était «une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple».
    • Lors d’une réunion virtuelle, les États-Unis et l’Union européenne sont parvenus à «un large consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l’adoption de nouvelles sanctions», a déclaré le gouvernement italien. Les alliés sont aussi tombés d’accord sur la nécessité «d’accroître l’isolement international de Moscou».
    • Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a jugé que le président russe, Vladimir Poutine, portait la responsabilité des «crimes de guerre» en Ukraine qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.
    • Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, les pays européens qui ne faisaient pas partie de l’OTAN semblent de plus en plus prêts à franchir le pas. Le Parlement finlandais commence ainsi aujourd’hui à débattre d’une adhésion à l’Alliance atlantique pour mieux se protéger contre une éventuelle agression de son voisin russe. Avec une candidature désormais «très probable» dans les semaines qui viennent, malgré les messages de dissuasion envoyés par Moscou. Le débat est suivi de près par la Suède voisine, qui envisage elle aussi de rejoindre l’OTAN.
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