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Ukraine-Russie : le point sur la situation au 14 mars

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  • Au 19e jour de la guerre en Ukraine, l’armée russe continue de bombarder sans relâche plusieurs villes, provoquant une série de crises humanitaires, mais sans avancer véritablement sur le terrain. La Russie «n’exclut pas la possibilité de prendre le contrôle total des grandes villes qui sont déjà encerclées». Vladimir Poutine a ordonné jusqu’ici «au ministère de la Défense de ne pas lancer un assaut rapide sur les grands centres urbains, y compris Kiev», afin d’éviter de lourdes pertes civiles. Il a, enfin, répété que l’invasion russe, qualifiée officiellement «d’opération militaire spéciale» par le Kremlin, se déroulait comme prévu.
  • Le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a demandé au Conseil de l’Europe «l’expulsion immédiate» de la Russie de cette organisation paneuropéenne de défense des droits humains. Le chef du gouvernement ukrainien s’exprimant par visioconférence depuis Kiev lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), a appelé les parlementaires des 46 États membres du Conseil présents à «unir [les] efforts pour défendre l’Ukraine, mais aussi pour défendre toute l’Europe». «Il est temps d’arrêter cette agression avant qu’il y ait une catastrophe nucléaire ou que toute l’Europe soit en feu», a-t-il mis en garde, exigeant «de sécuriser le ciel au-dessus de l’Ukraine». Le comité des ministres de l’organisation, son «exécutif», où siègent les ambassadeurs de ses États membres, doit se réunir jeudi matin pour en décider.

  • Les autorités russes ont affirmé lundi qu’au moins 20 personnes, dont des enfants, avaient été tuées par un missile ukrainien dans la ville séparatiste prorusse de Donetsk, accusant Kiev d’un «crime de guerre». Selon Moscou, l’armée ukrainienne a tiré un missile «Totchka-U» contre une zone résidentielle à Donetsk, grande ville industrielle et «capitale» autoproclamée du territoire séparatiste prorusse éponyme. L’armée ukrainienne a, quant à elle, fermement démenti ces faits. «Il s’agit définitivement d’un missile russe ou d’un autre type de munition», a déclaré le porte-parole de l’armée ukrainienne Leonid Matioukine lors d’un point-presse. Un précédent bilan, donné en matinée par le «ministère» local de la santé, avait fait état de 16 morts et 23 blessés. Aucun bilan n’a pu être vérifié par l’Agence-France presse de source indépendante.
  • À Kiev et dans sa région, où les bombardements russes ont continué, avec encore plus d’intensité, pendant la nuit, un conseiller du président ukrainien reconnaît que la «ville est en état de siège». À Marioupol, assiégée et bombardée depuis plusieurs jours, la situation est «quasi désespérée», selon Médecins sans frontières, et les habitants espèrent un convoi d’aide humanitaire qui devrait arriver sur place lundi après-midi. À Mykolaïv, autre ville portuaire de la mer Noire, les bombardements ont aussi continué pendant la nuit. Les troupes russes se rapprochent de cette ville, mais leur objectif reste Odessa, pour couper l’accès ukrainien à la mer. Sur cette dernière, la Russie a resserré son étreinte, si l’on en croit le ministère britannique de la Défense, qui a tweeté que les forces navales russes avaient «établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire». Plus à l’ouest, dans une autre grande ville industrielle, Dnipro, jusque-là considéré comme un refuge pour les civils arrivant de Kharkiv ou Zaporojie, les sirènes d’alerte ont retenti lundi matin pendant cinq heures, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe. Les combats gagnent également l’ouest du pays, jusqu’ici relativement calme, avec des frappes dans la nuit de samedi à dimanche sur la base militaire de Yavoriv, proche de la Pologne, pays membre de l’OTAN et de l’Union européenne, et proche de Lviv, ville refuge de milliers de déplacés.
  • «Environ 1.300» militaires ukrainiens ont été tués depuis le 24 février, a annoncé samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi qu’au moins 596 civils, selon le décompte dimanche de l’ONU, qui souligne que ce bilan est probablement très inférieur à la réalité. En vingt-quatre heures, quelque 100.000 personnes sont venues grossir les rangs des réfugiés qui ont fui les combats, portant leur nombre à près de 2,7 millions, selon un décompte publié dimanche par les Nations unies.
  • Le New York Times a avancé, dimanche, en citant anonymement des responsables américains, que la Russie avait demandé à la Chine son aide économique et militaire pour mener la guerre et contourner les sanctions occidentales. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a averti Pékin qu’il y aurait des conséquences en cas d’assistance chinoise en faveur de Moscou, qui dément avoir demandé l’aide de la Chine. Jake Sullivan a rencontré à ce sujet, lundi à Rome, Yang Jiechi, le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie. La rencontre ne sera suivie d’aucune déclaration à la presse.
  • Une nouvelle session de discussions par visioconférence entre la Russie et l’Ukraine s’est tenue lundi matin, et reprendra mardi après une «pause technique» ce lundi, pour permettre «des travaux supplémentaires des sous-groupes de travail et la clarification» de certains termes, a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien, précisant que les «négociations continu[ai]ent». L’Ukraine avait affirmé, en amont de la rencontre, qu’elle exigerait une nouvelle fois une trêve immédiate dans les combats et le retrait des forces russes, près de trois semaines après le début de l’invasion. Il y a cette fois une lueur d’espoir, après l’échec des trois premières sessions en Biélorussie puis de la rencontre jeudi, en Turquie, entre les ministres des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kuleba.
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