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Dans les localités autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia la peur se répand. De nombreux habitants craignent une nouvelle catastrophe comme celle de Tchernobyl.
Dans son village de Vychtchetarassivka, à une poignée de kilomètres de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Anastasia Roudenko s’emploie à faire reconnaître le rôle des radiations dans le décès de son époux. Viktor Roudenko a travaillé comme «liquidateur», après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Il est mort en 2014, d’un cancer de la vessie, conséquence selon elle des radiations.
L’Ukraine reste profondément marquée par l’explosion en 1986 d’un réacteur de la centrale de Tchernobyl, provoquant le plus important accident nucléaire civil de l’histoire et dégageant un nuage radioactif qui s’est propagé sur toute l’Europe.
En quatre ans, 600.000 «liquidateurs» ont été dépêchés sur les lieux avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l’incendie et nettoyer les territoires alentour. Le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat. L’ONU ne reconnaît qu’une trentaine de morts chez les opérateurs et pompiers tués par des radiations aiguës juste après l’explosion, quand l’ONG antinucléaire Greenpeace a évalué en 2006 à 100.000 le nombre de décès.
Évoquant les bombardements sur le terrain de la centrale de l’autre côté du fleuve, visibles de chez elle, Anastasia Roudenko affirme que «les gens disent qu’il y a des fuites, mais ils évitent de l’avouer publiquement».
Depuis le 5 août, Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de bombardements. Les frappes ont atterri une fois près d’un bâtiment de stockage radioactif, et ont une autre fois provoqué l’arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.
L’Ukraine affirme que Moscou lance des attaques et stocke armes et soldats près de la centrale, profitant de l’impossibilité pour l’armée ukrainienne de riposter. «Nous pourrions connaître le même sort que les habitants de Tchernobyl», se désole la veuve de 63 ans. «Il ne se passe rien de bon et nous ne savons pas comment ça va se terminer».
En Ukraine, les combats autour de la centrale nucléaire ravivent les souvenirs de Tchernobyl #AFP pic.twitter.com/PE0jDpOsTQ
— Agence France-Presse (@afpfr) August 14, 2022
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