UEMOA : une croissance dynamique mais peu inclusive
Siège de l'Uemoa © DR
Il était dit que l’inflation serait un sujet majeur en 2022. Ya drap, comme on dirait en argot à Abidjan. La hausse des prix atteint 19% au Ghana et ressort à 6,5% en Afrique du Sud, dépassant pour la première fois depuis 2017 la borne haute de la fourchette cible de la Reserve Bank of South Africa (3 à 6%). Au Maroc l’inflation à été de 5,9% en mai sur un an avec une prévision pour l’ensemble de l’année revue à la hausse par la banque centrale, soit 5,3% contre 4,7% initialement.
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Dans la zone UEMOA, la moyenne est de 6,4% au 1er trimestre selon les données actualisées par la BCEAO. Cette vue d’ensemble masque une envolée de 10,3% des prix au Burkina Faso, 8,2% au Mali et au Togo. En revanche, les prix ont augmenté deux fois moins vite au Bénin ou encore en Côte d’Ivoire. Malgré les tensions inflationnistes, la croissance est restée dynamique dans l’Union à 5,9% grâce à la demande intérieure et à l’investissement. La contribution du commerce extérieur reste négative en raison de l’accélération des importations. Les économies les plus dynamiques au cours des trois premiers mois de l’année ont été le Bénin (6,9%), le Niger (6,9%), la Côte d’Ivoire (6,6%). Le Sénégal est crédité de 5%. La production n’a augmenté que de 4,3% en Guinée Bissau et 3% au Mali.
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Pas d’impact positif sur le chômage
Envié dans d’autres régions du monde, le rythme de croissance de l’Union ne permet toutefois pas, dans le contexte local, de réduire le chômage. Le taux de chômage s’est détérioré de 2,5 points par rapport au 4ème trimestre 2021 pour atteindre 15,9%. Les conditions se sont davantage dégradées pour les femmes (+4,5 point à 17%) que pour les hommes (+1 point à 14%). Selon l’âge, il a baissé de 6,7 points chez les 15-24 ans mais reste à un niveau préoccupant de 19,3%. Le taux de chômage à augmenté de 2 points parmi les 25-34 ans et de 5,1 points chez les 35-64 ans.
Le déficit budgétaire s’allège
Le début d’année encourageant dans l’Union a soutenu les recettes budgétaires qui ont progressé de 6,7%, dont une hausse de 10% des recettes fiscales. Les dépenses, elles, ont augmenté de 4,7%. Au terme du trimestre, le déficit budgétaire s’est allégé de 7,6% par rapport à la même période en 2021. Il représente 3,6% du PIB contre 4,5% une année auparavant.