Le tunnel relierait Punta Paloma, sur la côte espagnole, à Malabata, à l’est de Tanger. © DR
Relancé après des années d’attente, le projet du tunnel sous le détroit de Gibraltar capte de nouveau l’attention internationale. Cette liaison souterraine, évaluée à 6 milliards d’euros, aspire à unir l’Espagne et le Maroc, deux pays séparés par seulement 14 kilomètres de mer. Initié en 1979, ce projet a traversé diverses phases de stagnation, mais les pourparlers entre Madrid et Rabat ont insufflé un nouvel espoir, promettant des retombées économiques pour l’Europe et l’Afrique.
Lire aussi : Maroc-Espagne : le projet de tunnel ferroviaire sous-marin suscite un intérêt mondial
Un projet relancé pour unir l’Europe et l’Afrique
La vision d’une connexion permanente entre les deux continents a émergé à la fin des années 70, mais a été freinée par de multiples défis techniques et financiers. Toutefois, en avril 2023, lors de la 43ᵉ réunion de la Commission hispano-marocaine, un plan d’action triennal a été adopté pour réévaluer la faisabilité du tunnel. Cette initiative a été fortement soutenue lors de la visite du ministre espagnol des Transports, Oscar Puente, au Maroc en mars 2024, où des discussions fructueuses ont eu lieu avec son homologue marocain, Nizar Baraka.
Conçu principalement pour le trafic ferroviaire de passagers et de fret, le tunnel envisagé, d’une profondeur maximale de 300 mètres, comprendra deux tubes à voie unique de 7,9 mètres de diamètre chacun, ainsi qu’un tunnel de service de 6 mètres de diamètre. Une fois opérationnel, il est prévu que le tunnel de Gibraltar facilite le passage de plus de 12 millions de passagers et le transport de 13 millions de tonnes de marchandises annuellement. Il relierait Punta Paloma, sur la côte espagnole, à Malabata, à l’est de Tanger.
En réduisant le temps de trajet entre Madrid et Casablanca de 12 heures à seulement cinq heures et demie, le tunnel promet un impact sur le tourisme et l’économie. Il promet aussi une amélioration substantielle dans les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne. Cette infrastructure d’envergure mondiale symbolise un pont entre les cultures et les économies, ouvrant la voie à une nouvelle ère de coopération transcontinentale.
SECEGSA renforce les préparatifs sismiques pour le tunnel de Gibraltar
Dans une avancée pour l’interconnexion transcontinentale, la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar S.A. (SECEGSA) intensifie les préparatifs pour le projet. Conçu pour coïncider avec la Coupe du monde 2030, ce projet de tunnel promet de révolutionner les voyages et le transport de marchandises entre les deux continents.
Pour assurer la sécurité et la viabilité de ce tunnel de 42 kilomètres, SECEGSA a lancé un appel d’offres international pour l’acquisition de quatre sismomètres sous-marins OBS (Ocean Bottom Seismometer). Ces instruments, évalués à près de 487.872 euros, joueront un rôle important en surveillant les mouvements sismiques au fond de la mer, capables de fonctionner à des profondeurs allant jusqu’à 6.000 mètres.
La campagne de recherche sismotectonique de six mois permettra de mesurer l’activité sismique intense de la région, assurant ainsi la conception d’une infrastructure résiliente capable de supporter les tremblements de terre. Les propositions pour cet équipement doivent être soumises avant le 2 octobre.
Lire aussi : Tunnel sous le détroit de Gibraltar : un rêve réalisable ?
Moteur de coopération et développement économique
La conception du tunnel sous le détroit de Gibraltar promet une fusion sans précédent des réseaux ferroviaires de l’Espagne et du Maroc, facilitant un échange continu de biens et de voyageurs entre les deux continents. Ce projet, au-delà de sa fonction primaire de liaison de transport, est perçu comme un catalyseur pour le développement économique régional, capable d’attirer des investissements substantiels et de stimuler les industries logistique et touristique.
Cette infrastructure ambitieuse s’inscrit comme un pilier dans le renforcement des relations entre l’Espagne et le Maroc et symbolise un nouvel élan de coopération transcontinentale. Avec la Coupe du monde 2030 à l’horizon, co-organisée par le Maroc, l’Espagne, et le Portugal, le tunnel acquiert une dimension stratégique. Les responsables des deux pays sont confiants dans leur capacité à mettre le tunnel en service avant cet événement global, optimisant ainsi l’accueil et la mobilité de millions de supporters internationaux.
Défis techniques et financiers pour le tunnel
Toutefois, malgré l’optimisme ambiant, le projet doit surmonter de multiples défis de taille. La construction d’un tunnel sous-marin de cette envergure exige des technologies avancées et des techniques d’ingénierie sophistiquées pour garantir la sécurité et la durabilité de la structure. En effet, celui-ci plonge à une profondeur de 300 à 400 mètres, près de quatre fois celle de l’Eurotunnel qui relie l’Angleterre à la France, avec des profondeurs variant entre 40 et 75 mètres. Les défis financiers ne sont pas moindres, avec un budget estimé à 6 milliards d’euros, devant être couvert par des alliances public-privé, des emprunts internationaux et potentiellement des subventions européennes. Par ailleurs, il est impératif de mener des études d’impact environnemental approfondies pour limiter les répercussions écologiques de telles constructions.
L’aboutissement de ce projet dépendra fortement de l’engagement politique continu et de la coopération entre les gouvernements espagnol et marocain. Malgré les signes positifs récents et l’enthousiasme manifesté par les dirigeants des deux pays, la réussite de ce tunnel transcontinentale nécessitera une coordination infaillible et un contrôle méticuleux à chaque étape du projet.
Production industrielle, énergétique et minière, qu’en est-il ?
Économie - Penchons-nous sur la dernière note diffusée par le HCP, relative à l’indice de la production industrielle, énergétique et minière.
Sabrina El Faiz - 13 décembre 2024Les lauréats de l’élection du Service client de l’année Maroc 2024 dévoilés
Économie - La huitième édition de l’Élection du service client de l’année Maroc a révélé ses lauréats lors d’une cérémonie à Casablanca, en présence de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.
Farah Nadifi - 13 décembre 20243e Rail Industry Summit : le Maroc au cœur de l’innovation ferroviaire
Économie - Cet événement a réuni plus de 700 participants et 200 entreprises, issues de 14 pays, autour de l’industrie ferroviaire.
Rédaction LeBrief - 13 décembre 2024La DTFE place 8,8 MMDH d’excédents de trésorerie
Économie- La direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) a effectué trois placements d’excédents de trésorerie pour un total de 8,8 MMDH.
Mbaye Gueye - 13 décembre 2024Lancement des concertations pour définir la feuille de route du commerce extérieur 2025-2026
Économie - Le siège de la Wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra a accueilli, jeudi, une réunion de concertation régionale sur l'élaboration de la feuille de route pour le commerce extérieur du Maroc pour la période 2025-2026.
Farah Nadifi - 13 décembre 2024La bourse de Casablanca signe un partenariat avec l’Ethiopian securities exchange
Économie - La bourse de Casablanca et l’Ethiopian securities exchange ont signé un accord de coopération stratégique visant à renforcer leurs liens et à accélérer le développement des marchés des capitaux en Afrique.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024PWC Maroc dévoile les priorités des directeurs financiers en 2025
Économie - L’étude révèle que pour 2025, le pilotage de la performance va devenir la priorité principale des directions financières, passant de la deuxième à la première place dans leur agenda stratégique.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Services marchands non financiers : 48% des patrons anticipent une hausse de l’activité au T4-2024 (HCP)
Économie - Selon le HCP, les chefs d’entreprises du secteur des services marchands non financiers (SMNF) affichent des anticipations pour le quatrième trimestre 2024.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Le déficit budgétaire s’alourdit
J.R.Y - 14 septembre 2020Mbarka Bouaida fait le point sur les réalisations dans la province de Sidi Ifni
Économie - « Cette réhabilitation va aussi améliorer l’attractivité du port, et ainsi attirer davantage d’investisseurs », Mbarka Bouaida.
Rédaction LeBrief - 5 novembre 2024Les oasis : une richesse fragile à préserver
Économie - Les oasis abritent un patrimoine culturel et naturel inestimable maiss subissent une pression croissante, en raison de la baisse des ressources en eau.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Tourisme : Marrakech affiche déjà presque complet pour le Nouvel An
Économie - La plupart des grands hôtels de la ville ocre affichent déjà des taux de réservation qui se rapprochent des 70%.
Manal Ben El Hantati - 28 novembre 2022Nadia Fettah présente une vision ambitieuse pour la finance en Afrique
Économie - À l’occasion du AFIS 2024 tenu à Casablanca, Nadia Fettah a esquissé une feuille de route pour faire de la finance un levier de développement durable en Afrique.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024