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Trump de retour : quel impact sur le Maroc ?

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Le candidat républicain à l’élection américaine 2024, Donald Trump. © Patrick T. Fallon / AFP

À l’aube du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les regards se tournent vers l’impact que ce second mandat pourrait avoir sur le Maroc et ses ambitions géopolitiques. Avec une politique étrangère audacieuse et une relation particulière avec le Proche-Orient, le président américain pourrait bien redéfinir les dynamiques diplomatiques et économiques au Maroc. Quelles sont les implications de ce retour pour le Royaume ? Et comment le dossier du Sahara pourrait-il évoluer sous sa présidence ? Découvrez les analyses de Driss Aissaoui, analyste politique et économique, sur un futur qui pourrait être riche en rebondissements.

L’élection de Donald Trump en 2024 grâce à une victoire écrasante dans les élections américaines, a ouvert la voie à un retour de l’ancien président à la Maison Blanche. Cette situation suscite de nombreux débats dans les milieux politiques internationaux. Pour le Maroc, ce tournant pourrait avoir des répercussions particulièrement significatives notamment en ce qui concerne la question du Sahara et la dynamique géopolitique au Proche-Orient. Driss Aissaoui, analyste politique et économique, nous éclaire sur la position de Trump à l’égard du royaume chérifien ainsi que sur ses ambitions pour la région et ses relations internationales.

Trump peut-il faire avancer le dossier du Sahara ?

La reconnaissance de la marocanité du Sahara par Donald Trump lors de son premier mandat est sans doute l’une de ses décisions les plus marquantes. En 2020, l’ancien président des États-Unis a officiellement reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes, une mesure saluée par le gouvernement marocain et qui a permis de redéfinir les contours diplomatiques du dossier. Cette décision a non seulement renforcé la position du Maroc sur la scène internationale mais a également encouragé d’autres pays à suivre l’exemple des États-Unis en reconnaissant cette souveraineté.

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Driss Aissaoui souligne que cette reconnaissance a eu un effet domino, surtout dans le monde arabe, avec plusieurs pays arabes et européens qui ont pris des positions similaires. Selon lui, le Maroc a su habilement capitaliser sur cette reconnaissance pour consolider ses relations diplomatiques tout en poursuivant la promotion de sa position à l’ONU sur la question du Sahara. L’analyste estime également que d’autres pays dont la Grande-Bretagne, pourraient suivre cette voie dans les mois à venir et consolider davantage la légitimité du Maroc dans ce dossier sensible.

Un retour avec des perspectives de changement

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’analyste prédit une continuation et une intensification de la politique américaine favorable au Maroc. Trump n’a, en effet, jamais modifié sa position sur le Sahara et il semble déterminé à maintenir une politique de soutien au Royaume. L’appui à la marocanité du Sahara semble être un axe de politique étrangère qu’il compte poursuivre et la diplomatie américaine sous sa houlette devrait continuer à encourager cette dynamique positive pour le Maroc.

L’une des grandes forces de Trump, selon Aissaoui, réside dans sa capacité à agir rapidement et de manière décisive. Le retour de Trump à la présidence est perçu comme une opportunité pour le Maroc d’accélérer les développements liés au Sahara et de renforcer ses alliances stratégiques notamment dans les domaines économiques et militaires.

Un soutien renforcé à Israël et une diplomatie audacieuse

L’un des aspects les plus notables de la présidence de Donald Trump a été son alignement avec Israël. Cette politique ne devrait pas changer avec son retour à la Maison Blanche. Trump a pris des décisions historiques comme le déplacement de l’ambassade des États-Unis à Al Qods, ce qui a renforcé les liens entre les États-Unis et Israël. Selon Driss Aissaoui, Trump pourrait continuer sur cette lancée en soutenant fermement Israël tout en jouant un rôle clé dans le rééquilibrage des relations au Proche-Orient.

Cependant, l’analyste souligne que Trump reste un homme imprévisible et difficile à manœuvrer. Il a la capacité de nouer des relations avec des régimes apparemment incompatibles, comme il l’a démontré dans ses échanges avec la Chine ou la Corée du Nord. Cette approche pragmatique pourrait également se traduire par des initiatives inédites dans la région, où Trump pourrait chercher à tirer parti de ses relations avec les puissances arabes et israéliennes pour renforcer l’influence des États-Unis au Proche-Orient.

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Aissaoui prévient néanmoins que, bien que Trump soit un dirigeant audacieux, sa politique pourrait aussi s’accompagner de certaines frictions avec les alliés traditionnels des États-Unis, surtout en Europe. Cependant, sa politique étrangère pourrait être favorable au Maroc dont les intérêts au Proche-Orient et en Afrique du Nord s’alignent souvent avec ceux des États-Unis.

La Chine et la Corée du Nord dans le jeu

Une caractéristique marquante de la présidence de Trump a été sa capacité à redéfinir la diplomatie américaine en multipliant les dialogues avec des pays considérés comme des adversaires stratégiques. L’analyste souligne que Trump a su engager des discussions avec des nations comme la Chine et la Corée du Nord, des puissances avec lesquelles les États-Unis entretenaient des relations tendues. Cette volonté de renouer le dialogue avec des régimes autoritaires pourrait, selon Aissaoui, avoir des répercussions sur la diplomatie au Proche-Orient et en Afrique, y compris pour le Maroc.

Dans cette dynamique, le Maroc pourrait bénéficier de la stratégie de Trump qui consiste à renforcer les relations bilatérales avec des puissances globales tout en poursuivant des objectifs régionaux. Le Royaume, avec sa position géostratégique en Afrique et au Proche-Orient, pourrait jouer un rôle clé dans la facilitation des relations entre les États-Unis, la Chine, et d’autres acteurs de la scène internationale.

Le “Millennium Challenge Account” est un exemple de réussite

Sous la présidence de Trump, le Maroc a également bénéficié d’un soutien économique important avec l’obtention d’un financement par le biais du “Millennium Challenge Account” (MCA). Ce programme a permis au royaume d’accéder à près de 500 millions de dollars. Aissaoui note que cet investissement a été utilisé pour financer des projets clés dans l’éducation et la formation professionnelle, ainsi que dans la réforme foncière à travers la mise en valeur des terres collectives.

Cette aide montre à quel point la relation entre les États-Unis et le Maroc peut être bénéfique pour les deux nations. Aissaoui estime que de telles initiatives pourraient se multiplier sous le second mandat de Trump, d’autant plus que ce dernier se distingue par une approche pragmatique du développement et de la coopération internationale.

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Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ouvre un nouveau chapitre dans les relations internationales avec des implications profondes pour le Maroc et le Proche-Orient. L’analyste Driss Aissaoui estime que le Maroc pourrait continuer à bénéficier du soutien américain dans son dossier du Sahara, un soutien qui s’est déjà matérialisé par des reconnaissances diplomatiques importantes. Cependant, il met également en garde contre l’imprévisibilité de Trump dont la politique pourrait être marquée par des actions extrêmes ou inattendues tant sur le plan intérieur qu’international.

En fin de compte, le Royaume du Maroc, en cultivant ses relations avec les États-Unis et en jouant de sa position stratégique, pourrait voir ses intérêts renforcés dans cette nouvelle phase de la politique américaine. La diplomatie du Royaume, combinée à une vision claire et pragmatique de ses priorités, pourrait ainsi continuer à prospérer sous l’influence de Donald Trump, qui semble déterminé à renforcer la position de son pays tout en poursuivant des objectifs globaux ambitieux.

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