Wafa Assurance : le grand gâchis de Ramsès Arroub (3/6)
Tribune
Nabil AdelAncien cadre de Wafa Assurance
[email protected]
Le propre de l’innovation est la destruction créatrice, en remplaçant un ordre établi avec ses règles et ses habitudes par de nouvelles choses auxquelles personne n’est encore habitué. Les innovateurs doivent non seulement accepter le risque de voir leur innovation rejetée par la société, mais ils doivent, en outre, faire face à un environnement préparé à tuer dans l’œuf tout écart par rapport à l’ordinaire. Dans les précédentes tribunes de cette série consacrée au bilan de M. Arroub à la tête de Wafa Assurance, nous avons passé successivement en revue l’évolution des résultats de la compagnie sous ses deux mandats et le virage stratégique qu’il a raté dans l’assurance automobile.
Un accouchement dans la douleur
Quand Wafa Bank et Wafa Assurance introduisirent l’idée de distribuer des produits d’assurances via les agences bancaires, il n’y avait aucun cadre légal pour régir l’opération. À l’époque, les banques n’étant pas habilitées à distribuer des produits d’assurances, le groupe Wafa contourna cette vacance juridique en passant par le bureau direct de Wafa Assurance pour souscrire des contrats d’assurances à sa clientèle. Il a fallu attendre l’année 2003 et l’entrée en vigueur du code des assurances pour reconnaître la bancassurance, la limitant toutefois aux assurances de personnes. C’est grâce à des leaders comme les dirigeants du groupe Wafa que la bancassurance devint une réalité au Maroc.
Ce réseau de distribution, qui a généré pour Wafa Assurance un chiffre d’affaires de 3,6 milliards de DH en 2021, commença dans un simple bureau de trois collaborateurs au sein de Wafa Bank au début des années 90. Toutefois, le véritable décollage de la bancassurance s’opéra quand Wafa Assurance fut pleinement intégrée à Attijariwafa Bank, et ce, à partir de l’année 2005. Même si l’activité n’affichait pas des niveaux élevés de rentabilité, mais ce fut un fabuleux moteur de croissance pour la compagnie et certainement le facteur déterminant qui lui a permis de monter à la première place du podium du secteur.
Cette success-story est attribuée à trois facteurs principaux. Le premier fut l’excellente gestion de la relation entre la Banque (Wafa Bank, puis Attijariwafa Bank) et Wafa Assurance, aussi bien en formation, encadrement, marketing, et surtout en motivation des vendeurs. Le deuxième facteur fut la grande stabilité des cadres de la direction bancassurance et la quasi-autonomie dont ils jouissaient dans la conduite de leurs affaires, ce qui leur a permis de bien connaître le réseau et de tisser avec les responsables d’agences des relations de confiance. La présence des dirigeants de la banque au sein des organes de gouvernance de Wafa Assurance fut certainement un élément accélérateur. Le dernier facteur est sans le doute le plus important, à savoir l’important effort en matière d’innovation et d’extension continue de la gamme de produits en retraite (Age d’or), en éducation (Cap Majorité), en assurance du solde débiteur d’un compte (Sécuricompte), en épargne (Attaoufir Eddahabi) et en prévoyance.
À cette belle gamme de produits, ne manquaient que l’assurance en unités de comptes (épargne valorisée en actifs et non dirhams), et l’assurance décès non adossée à un crédit bancaire ; les deux devant être mises sur le marché en 2008.
Et puis arriva la succession !
Depuis son arrivée à la tête de la compagnie, celle-ci n’enregistra aucune innovation majeure en bancassurance. L’assurance en unités de comptes ne fut lancée qu’en 2014, soit l’année de départ de M. Arroub, et l’assurance décès non adossée à un crédit ne vit, à notre connaissance, jamais le jour. Outre la panne sèche en matière d’innovation que requiert tout développement en assurances Vie, car celles-ci ne deviennent rentables qu’à partir d’un certain volume d’encours, c’est le management catastrophique des ressources humaines en charge de cette direction qui acheva cette belle réussite.
À titre d’illustration, la personne grâce à laquelle la bancassurance est ce qu’elle est aujourd’hui à Wafa Assurance n’échappa aux fourches caudines du nouveau top management qu’après intervention du management d’Attijariwafa Bank qui en connaissait la valeur. Celui qui devait lui succéder, un ancien cadre de la banque, ne tint que quelques mois à sa place, avant de jeter l’éponge et demander à réintégrer Attijariwafa Bank. Curieusement, son nom figure toujours sur le site de la bourse de Casablanca, en tant que directeur général délégué, aux côtés d’une autre collaboratrice partie il y a longtemps en retraite. Les résultats de cette stérilité dans la création de nouveaux produits et dans les difficultés de gestion des ressources humaines et du réseau, ne tardèrent pas à éclater, éteignant pour longtemps ce fabuleux moteur de croissance qu’était la branche Vie, via le canal bancaire.
En 2007, Wafa Assurance trônait confortablement à la tête des opérateurs du secteur dans la branche Vie (tous réseaux de distribution confondus : bancassurance, agents, courtiers et bureaux directs), avec une grande avance sur son challenger immédiat. Elle culmina à 40,3% de parts de marché en 2008. Puis commença la dégringolade, dès la fin de la première année de mandat du nouveau président. À son départ en 2014, la compagnie avait déjà perdu 750 points de base en parts de marché, réduisant ainsi considérablement l’écart avec le challenger. La filiale du premier groupe bancaire maghrébin n’arrivait même plus à maintenir des positions pourtant aisément défendables, compte tenu de la force de frappe du réseau bancaire d’Attijariwafa Bank. La seule bonne nouvelle est qu’elle demeurait toujours première du secteur.
À son retour en 2018, les contreperformances se poursuivirent, mais cette fois-ci avec la mauvaise nouvelle de la perte du leadership en 2019 au profit de Taamine Chaabi profitant du réseau de la Banque Populaire. C’est une place que la compagnie occupait depuis 2006 !
Étonnement, pendant l’absence de M. Arroub entre 2014 et 2018, les performances dans la branche Vie se redressèrent sensiblement, et ce, à l’instar de ce qu’on a pu observer en analysant la croissance et la rentabilité globales de la compagnie, ou quand nous avions zoomé sur la branche Automobile. Pendant son premier mandat, Wafa Assurance affichait une croissance inférieure à celle du challenger. À son départ, la compagnie se redressa et recommença à croitre plus vite que le challenger. À partir de 2018, la compagnie renoua avec un nouveau cycle de croissance inférieure à celle de ses principaux concurrents.
La compagnie, qui affichait une part de marché de 40,3% en 2008, doit maintenant se contenter d’une part de 21,8% en 2021, soit la perte de 15 ans de performance commerciale.
Si l’on s’en tient uniquement au canal de la bancassurance, la filiale d’Attijariwafa Bank (premier réseau de distribution bancaire au Maroc) est non seulement loin derrière le leader (41,4% de part de marché contre 22,3%), mais elle est désormais à égalité avec le challenger. Ce dernier appartient pourtant à un groupe qui compte nettement moins d’agences bancaires.
Flash-back. En 2018, Wafa Assurance contrôlait 33,9% de parts de marchés en bancassurance contre 22,3% en 2021. Ce chiffre était de 46,7% en 2008 !
Comment qualifier le bilan d’un manager qui connait la division par deux des parts de marché de la principale source de croissance (branche Vie) de la compagnie qu’il dirige ? ou encore la relégation de la deuxième à la cinquième place dans la branche Automobile où elle dégage l’essentiel de son profit ? Quelle appréciation faire du bilan d’un dirigeant dont les cycles de contreperformance, aussi bien en croissance qu’en bénéfices, coïncident avec ses mandats, et que le redressement ne s’opère que durant son absence ?
Et surtout comment expliquer son incapacité à faire rayonner la compagnie au-delà du Maroc bien qu’il fasse partie d’un groupe bancaire et industriel de premier plan ? Des acteurs beaucoup moins bien dotés l’ont fait brillamment.
Dans la même série :
Wafa Assurance : le sombre tableau de Ramsès Arroub (1/6)
Wafa Assurance : le virage raté par Ramsès Arroub (2/6)
Wafa Assurance : le grand gâchis de Ramsès Arroub (3/6)
Wafa Assurance : les opportunités manquées par Ramsès Arroub (4/6)
Wafa Assurance : le dommage irréparable de Ramsès Arroub (5/6)
Wafa Assurance : la destruction méthodique de Ramsès Arroub (6/6)
Le projet de loi de finances 2025 : une vision stratégique pour le développement durable du Maroc
La note présente une image claire du parcours de développement que le Royaume a connu au cours des 25 dernières années sous la conduite de Sa Majesté le roi Mohammed VI, que Dieu le protège. Elle souligne l’importance de ce parcours dans la réalisation de la transformation qualitative que l’économie nationale a connue, et dans la mise en place des fondements d’un modèle de développement unique qui allie volonté et réalisme, et qui repose sur trois piliers principaux et interdépendants…
Par, Yassine Kahli , Conseiller juridique et chercheur en sciences juridiquesL’eau, la législation et le développement au Maroc : une nouvelle ère pour la gestion des ressources hydriques
Le Maroc fait face à des défis hydriques croissants dus aux changements climatiques, à la croissance démographique rapide, et à l’expansion urbaine et industrielle. Ces défis ont poussé le pays à adopter des textes législatifs et réglementaires stricts pour protéger cette ressource précieuse. Dans ce contexte, la « Police de l’eau » a été créée dans le cadre des efforts visant à surveiller et à protéger le domaine public hydraulique. La Loi sur l’eau n° 36.15 constitue la pierre angulaire de la…
Par, Yassine Kahli , Conseiller juridique et chercheur en sciences juridiquesUne «année blanche» dans le secteur oléicole et des agriculteurs au bord de la faillite
Les agriculteurs des provinces d’Al Haouz et El Kelâa des Sraghna ont constaté le retard de floraison des oliviers sur leurs domaines, mettant en garde contre les répercussions négatives de cette affaire sur la récolte des oliviers, lors de la saison en cours, surtout après la hausse sans précédent des prix de ce produit vital au cours de la saison dernière. Dans le même contexte, l’Association régionale des producteurs d’olives de la région Marrakech-Safi a adressé une lettre à ce…
Par, Mohamed Slim , Président du Centre marocain de l'Information, l'Environnement et des Énergies VertesLes comptes en banque
L’activité bancaire ne peut être exercée en dehors et sans respect des textes législatifs et règlementaires régissant l’activité des établissements de crédit et organismes assimilés. Ces textes législatifs et règlementaires ont fait l’objet d’un recueil établi par Bank Al-Maghrib, se composant par les lois, décrets et arrêtés ministériels, ainsi que les circulaires, décisions règlementaires, directives, et les recommandations. A cet effet, la relation entre les établissements de crédit et leur clientèle, est régie par la nouvelle loi bancaire n°103.12 relative…
Par, Rifai Mostafa , Spécialiste en droit bancaireLe pouvoir transformateur du leadership inclusif : la clé pour des organisations innovantes et performantes
Le leadership inclusif se caractérise par la capacité d’un leader à reconnaître et à valoriser la diversité des perspectives et des talents au sein de son équipe. Cela implique de promouvoir un environnement de travail où chaque membre se sent respecté et encouragé à partager ses idées. Les leaders inclusifs sont attentifs aux besoins de leurs équipes et s’efforcent de créer une culture d’ouverture et de collaboration. Cette approche n’est pas seulement éthique, elle est également bénéfique pour l’organisation dans…
Par, Rais Fatimazahra , Professeur chercheur en Marketing à l’Institut supérieur d’Ingénieries et des Affaires de Fès- EDVANTIS Higher Eductaion GroupArtisanat, le 101 de l’export
La synergie entre les différents acteurs de l’écosystème : C’est une relation tripartite et complémentaire : d’un côté, l’artiste créateur va apporter une valeur intellectuelle, de l’autre, l’artisan gardien du savoir-faire ancestral complète cette boucle avec un apport technique, l’entrepreneur, quant à lui, porte la responsabilité de garantir la valeur mercantile, ou autrement dit, l’appréciation du produit à sa juste valeur en prenant en considération les différentes étapes du processus créatif et de production. Si ces parties prenantes évoluent avec…
Par, Younes Louafy , Fondateur de Hale BeddingLes dérives du féminisme moderne : quand la lutte pour l’égalité s’éloigne de ses fondements
Le féminisme trouve ses origines dans la lutte noble pour les droits des femmes, notamment pour le droit de vote, l’accès à l’éducation et l’autonomie financière. Son émergence coïncide avec la révolution industrielle et l’abolition de l’esclavage dans de nombreux pays. Ces deux évolutions ont transformé profondément les structures sociales et économiques, engendrant un besoin croissant de main-d’œuvre, ce qui a progressivement remis en question les rôles traditionnels assignés aux femmes au sein de la famille et de la société.…
Par, Pr. Nabil Adel , Enseignant chercheurPromouvoir le coaching professionnel au Maroc, un challenge depuis 2 décennies…
La conduite du changement et l’accompagnement des transformations au sein d’environnements étant de plus en plus incertains et dynamiques, nous assistons depuis quelques années à un recours progressif aux métiers de l’accompagnement et plus spécialement au coaching. Cet afflux n’est à ce jour cadré ni au niveau des praticiens du coaching ni au niveau des clients de « cette prestation de service ». A ce stade, il est opportun de souligner l’importance de deux notions fondamentales dans un processus de…
Par, Manal DAHOUNI SEFIANI , Présidente ICF Maroc Chapter et Founder & Managing Partner du Cabinet PPC- Path & Purpose ConsultingÉchange de données financières relatives aux MRE avec les pays d’immigration : le gouvernement va-t-il enfin expliquer et s’expliquer !?
Avec l’inscription du projet de loi numéro 77-19 à l’ordre du jour du 18 juillet 2023 de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, le débat sur les échanges automatiques de renseignements relatifs aux comptes financiers avec les pays de l’OCDE, refait surface au Maroc, suscitant une très vive inquiétude, soulevant à nouveau un vent de panique, voir même instaurant une psychose parmi la communauté des citoyens marocains résidant à l’étranger ( citoyens MRE) ayant des comptes…
Par, Abdelkrim Belguendouz , Universitaire à Rabat, chercheur en migrationWafa Assurance : la destruction méthodique de Ramsès Arroub (6/6)
L’une des particularités du secteur des assurances, est la diversité des canaux de distribution et leur degré d’(in)dépendance vis-à-vis de la compagnie. Le rôle d’intermédiaire d’assurances a toujours consisté en le rapprochement entre les clients éparpillés d’une compagnie d’assurances et ses services centraux ou régionaux. Contrairement aux banques qui distribuent leurs produits via leurs propres agences et employant leurs propres salariés, les intermédiaires d’assurances sont des tiers pour les assureurs et sont donc rémunérés à la commission. Ainsi, qu’il s’agisse…
Par, Nabil Adel , Ancien cadre de Wafa Assurance[email protected]
Une «année blanche» dans le secteur oléicole et des agriculteurs au bord de la faillite
Les agriculteurs des provinces d’Al Haouz et El Kelâa des Sraghna ont constaté le retard de floraison des oliviers sur leurs domaines, mettant en garde contre les répercussions négatives de cette affaire sur la récolte des oliviers, lors de la saison en cours, surtout après la hausse sans précédent des prix de ce produit vital au cours de la saison dernière. Dans le même contexte, l’Association régionale des producteurs d’olives de la région Marrakech-Safi a adressé une lettre à ce…
Par, Mohamed Slim , Président du Centre marocain de l'Information, l'Environnement et des Énergies VertesLe digital est une vraie chance pour les RP !
Plus que jamais, ce canal enrichit les relations presse (RP) et c’est tant mieux ! Le digital est devenu aujourd’hui indissociable des RP. Outils de communication, d’information, de rapprochement, de mobilisation, de partage, de remède à la solitude… Les réseaux sociaux sont aussi rapidement devenus des outils de promotion pour les marques. L’enjeu des RP est d’accompagner les marques dans l’usage de ces espaces publics, de façon réfléchie et stratégique, pour créer de l’influence. Aujourd’hui, les communicants composent avec de nouveaux acteurs des RP…
Par, Dounia Sekkat, Jihane Bram, Mohamed Belfass , Directeurs associés de Com&TalkCovid-19 : les quatre grands alliés des variants
Brevets, inégalité, hésitation et relâchements Avec l’émergence successive de nouveaux variants, sommes-nous en train de perdre une guerre ? Les mesures barrières individuelles et collectives, adaptées selon les dernières découvertes scientifiques rapides et la vaccination développée en moins d’une année, ont pourtant pu sauver des vies et relancer l’économie et la vie sociale là où elles ont été appliquées. Elles nous avaient ouvert la voie de la victoire. La vaccination devrait être complète, large et rapide, pour qu’elle puisse être efficace, protéger les…
Par, Tayeb Hamdi , Médecin chercheur en politiques et systèmes de santéL’IA et l’avenir de l’emploi : comment l’IA a transformé le métier du recruteur
En effet, l’intelligence artificielle a révolutionné divers secteurs, et les ressources humaines ne font pas exception. Au fil des ans, les stratégies de recrutement basées sur l’IA sont devenues de plus en plus populaires, permettant à de nombreuses entreprises de rationaliser leurs processus d’embauche et d’améliorer la qualité de leurs recrutements. À l’ère numérique contemporaine, l’adoption des technologies de l’information dans les processus de recrutement constitue une stratégie indispensable pour les entreprises aspirant à conserver leur compétitivité et à s’adapter…
Par, Meryem Harmaz , Enseignante chercheure/ ISGA-FES EDVANTIS groupeSir Siir Siiir !
Ce chant raisonne dans ma tête depuis deux semaines et continue… Après une Coupe du monde plutôt frustrante en Russie, ou j’ai assisté à deux matchs (contre l’Iran et le Portugal), j’avais décidé cette fois de ne pas partir au Qatar de peur de vivre une nouvelle désillusion. Puis le Maroc se qualifie, les étoiles se sont alignées littéralement pour que je me retrouve à Doha pour voir le 8e de finale face à l’Espagne. Je suis parti…
Par, Amine Khayatei Houssaini , CEO chez Kwiks et expert en recrutementL’eau, la législation et le développement au Maroc : une nouvelle ère pour la gestion des ressources hydriques
Le Maroc fait face à des défis hydriques croissants dus aux changements climatiques, à la croissance démographique rapide, et à l’expansion urbaine et industrielle. Ces défis ont poussé le pays à adopter des textes législatifs et réglementaires stricts pour protéger cette ressource précieuse. Dans ce contexte, la « Police de l’eau » a été créée dans le cadre des efforts visant à surveiller et à protéger le domaine public hydraulique. La Loi sur l’eau n° 36.15 constitue la pierre angulaire de la…
Par, Yassine Kahli , Conseiller juridique et chercheur en sciences juridiques