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TRIBUNE
Fondateur de Hale Bedding
Artisanat, le 101 de l’export
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Avec une légitimité historique et une valeur perçue qui n’est plus à prouver, l’artisanat marocain a un potentiel réel de se positionner en secteur clé de l’économie nationale.
Disposant d’une base solide et des circonstances en faveur de son développement, à savoir une monnaie stable, une main d’œuvre qualifiée et des marchés étrangers « à volume », le match est à notre avantage, encore faut-il procéder à quelques ajustements.
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La synergie entre les différents acteurs de l’écosystème :
C’est une relation tripartite et complémentaire : d’un côté, l’artiste créateur va apporter une valeur intellectuelle, de l’autre, l’artisan gardien du savoir-faire ancestral complète cette boucle avec un apport technique, l’entrepreneur, quant à lui, porte la responsabilité de garantir la valeur mercantile, ou autrement dit, l’appréciation du produit à sa juste valeur en prenant en considération les différentes étapes du processus créatif et de production.
Si ces parties prenantes évoluent avec la même trame de fond : la culture, il est primordial de maintenir une synergie sans confusion des rôles : l’entrepreneur est seul responsable de la visibilité et du marketing du made in Morocco, pendant que l’artiste est immergé dans son processus de création. L’entrepreneur est tenu de trouver le market fit pour le produit.
L’artisan, quant à lui, pierre angulaire de cette relation, est dans une logique de perfectionnement perpétuelle. L’entrepreneur est tenu de lui donner les moyens en le confrontant à la demande internationale et à ses standards élevés, mais aussi en garantissant le sourcing.
Une valeur perçue au-delà du prix :
Nous l’avons observé dans des secteurs d’activité comme le haut de gamme. Le consommateur mondial est à la recherche de véritables expériences avec la marque. Il va s’intéresser aux matières premières, à l’histoire du produit, à celle de l’artisan. C’est autant d’éléments à mettre en avant, des critères auquel vient s’ajouter depuis un certain temps des critères responsables tels l’empreinte carbone, le commerce équitable et inclusif… etc.
Une chaîne de valeurs alternative :
Là encore, agilité et flexibilité sont maîtres mots. Le marché de l’artisanat est étroitement lié à celui du luxe, ce dernier est impacté par la capacité à personnaliser les produits qui sont élevés au rang de « biens », le tissu industriel doit donc faire preuve d’une grande capacité d’adaptation pour s’aligner avec les standards du haut de gamme et se défaire d’une logique industrielle de masse.
IDE, diaspora et main-d’œuvre :
La diaspora marocaine est un atout de poids sur plusieurs niveaux, d’un point de vue investissement, avec des mouvements migratoires nord-sud, des mouvements de « retours » en raison de la progression de l’extrême droite en Europe. Beaucoup de ces Marocains sont ouverts à l’entrepreneuriat.
La diaspora présente également un potentiel de talents, des ingénieurs et techniciens capables d’accélérer l’industrialisation du secteur.
L’intégration du secteur :
Pour finir, le secteur gagnerait à être intégré à d’autres activités pour augmenter leur valeur marchande, le textile par exemple, l’ameublement ou encore l’hôtellerie.
Il s’agit d’un échange gagnant pour l’ensemble des partenaires, cela permettra à d’autres secteurs d’activité d’avoir une proposition de valeur plus élevée et ouvrirait d’autres marchés (pas assez exploités) à l’artisanat.