Comment stimuler l’épargne salariale ?
Tribune
Saïd AmaghdirDirecteur associé chez Finance Value et Président de la commission Financement, Investissement TPE-PME chez le Club des dirigeants
C’est un sujet entamé depuis 2007. Les premiers produits qu’on a essayé de lancer pour mobiliser l’épargne publique à ce jour ont des résultats timides. La preuve c’est qu’en termes de statistiques, c’est très pauvre dans le sens où les indicateurs clés de Bank Al-Maghrib ne les citent même pas. Idem si vous faites juste un tour au niveau des banques, le produit n’est pas vendable, il n’est pas présenté à la vente. Il faut vraiment demander pour qu’on puisse avoir quelques réponses timides.
Par principe, il faut qu’on arrive à une exonération en amont, c’est-à-dire offrir une réduction de l’Impôt sur le revenu (IR) pour les salariés essentiellement, qui souhaitent constituer une épargne.
Dernièrement, le plafond a été relevé à deux millions de dirhams surtout pour le Plan d’épargne en actions. Cependant, ce relèvement du plafond n’a pas vraiment mobilisé cette épargne, pour la simple raison qu’il faut qu’on revienne à la base. Les trois produits que sont le Plan d’épargne en actions (PEA), le Plan d’épargne en entreprise et le Plan d’épargne en éducation ont été lancés dans un but bien précis. L’objectif c’était effectivement de mobiliser l’épargne à l’instar des grandes places financières à l’étranger. Qui dit mobiliser, dit contrepartie. Par principe, il faut qu’on arrive à une exonération en amont, c’est-à-dire offrir une réduction de l’Impôt sur le revenu (IR) pour les salariés essentiellement, qui souhaitent constituer une épargne progressive, une épargne spontanée ou programmée sur une longue durée. Il faut donner à ces salariés-épargnants une carotte fiscale à l’entrée. Autrement dit, quelqu’un qui paie un IR de 38%, il paiera sur la partie qu’il a investie ou qu’il a allouée à l’épargne la moitié (50%). C’est un avantage donc à l’entrée juste pour stimuler cette réflexion vers le PEA. À l’instar de ce que nous faisons pour la retraite. Aujourd’hui, la retraite bénéficie d’une exonération à 100%.
le PEA est un produit qui concurrence les Dépôts à terme (DAT) et les Comptes sur carnet
Le PEA reste donc le parent pauvre des produits d’épargne parce qu’il n’est porté par aucun organisme qui souhaite vraiment le développer… Pouvons-nous compter sur les banques pour ça ? Certainement pas puisque le PEA est un produit qui concurrence les Dépôts à terme (DAT) et les Comptes sur carnet. Il ne faut donc pas compter trop sur les banques pour commercialiser le PEA parce qu’il concurrence leurs sources de dépôt. Finalement, le PEA va orienter l’épargne qui est récupérée dans les DAT et les comptes sur carnet vers le marché des capitaux et vers la désintermédiation financière alors que les banques défendent l’intermédiation financière. Le premier problème auquel est confronté le développement du PEA est donc un problème de réseau de distribution.
Le deuxième problème, c’est qu’au niveau de l’avantage fiscal en amont, on est confronté à un lobbying des assurances parce que les assureurs considèrent que seule l’épargne retraite peut bénéficier de cet avantage et par conséquent, s’il y a un autre produit, il faut absolument qu’ils trouvent un autre intérêt.
Le fisc a donné une exonération sur la plus-value au bout de cinq ans. En termes de chiffres pour le PEA, on parlait à un certain moment de 30 millions de dirhams investis dans ce véhicule alors qu’on s’attendait au moins à 50 ou 100 milliards de dirhams. Aujourd’hui, les DAT et les Comptes sur carnet n’offrent plus un rendement intéressant donc le recours à des produits comme le PEA est intéressant avec une première exonération à l’entrée comme si on réalisait une performance de 19%.
Ce qui reste pour développer ce produit, ce sont les sociétés de bourse et les sociétés de gestion d’actifs parce qu’elles sont effectivement intéressées par ce type de support parce que finalement le cache qui sera collecté sera orienté vers la bourse via l’achat d’actions ou vers les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Or, ces sociétés de bourse et ces sociétés de gestion ne sont que des filiales de banques. Le problème du réseau de distribution n’est pas donc pas réglé.
le canal digital permettra aux sociétés de bourse et aux sociétés de gestion de commercialiser des plans d’épargne
Il faut donc réfléchir à un autre moyen de distribution différent du canal traditionnel assurances ou banques parce que ce sont de nouveaux produits qui ont un objectif important : la mobilisation de l’épargne salariale.
Comment peut-on réussir à développer l’épargne salariale dans le futur ? Il y a la piste de la digitalisation. C’est une piste qui a du sens dans la mesure où le canal digital permettra aux sociétés de bourse et aux sociétés de gestion de commercialiser des plans d’épargne via ce nouveau réseau avec un accompagnement du fisc.
Si on réfléchit de manière générale, qu’est-ce qu’on veut dire par l’inclusion financière et par l’éducation financière, etc. ? L’inclusion financière c’est de permettre à un nombre important de Marocains d’avoir des comptes, d’avoir la possibilité d’épargner, d’avoir un accès à un marché financier ou un marché bancaire de manière globale. Il faut donc réfléchir ensemble à comment structurer et organiser tout cela et ne pas laisser uniquement les banques agir dans ce secteur. Il n’y a pas que les banques et les assurances, il y a également le troisième canal à savoir le marché des capitaux qui doit avoir son propre réseau, avoir des objectifs et des indicateurs clés en termes de collecte et d’inclusion financière.
Pour ce qui est l’éducation financière, elle reste de manière globale la responsabilité de tout le monde, tous les intervenants doivent contribuer à l’éducation en finance que ce soit les banques, les assurances, le marché des capitaux. Certaines sociétés de gestion ont démarré ça récemment. Idem pour la Bourse de Casablanca, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et la banque centrale qui a déjà une fondation pour l’éducation financière, mais il faut à un certain moment organiser tout ça et non pas que chaque intervenant travaille de son côté. Il faut une stratégie claire.
Enfin, on note malheureusement la disparition de ce que nous appelons « le salon de l’épargne ». Cet événement a disparu au Maroc depuis belle lurette, ça fait quand même des années qu’on n’organise plus ça alors qu’en Europe c’est un rendez-vous annuel. C’est une manifestation qui permet de présenter les produits, ça permet de voir quelles sont les banques et les compagnies d’assurance les plus dynamiques qui offrent des services nouveaux et non pas des services qui datent des années 80-90. Ça permet aussi de voir ce qui est proposé sur le marché comme gammes de produits et les opportunités… C’est un salon qu’il faut tenir même de manière virtuelle dans les moments difficiles comme en cette période de coronavirus à l’instar du Luxembourg, de Londres, etc. Il faut un rendez-vous annuel de l’épargne de manière globale et voir avec le fisc s’il souhaite mobiliser l’épargne salariale…
On a entendu beaucoup de discours sur le hub financier de l’Afrique, sur Casablanca qui veut hisser au rang de première place financière africaine… Tout cela il faut le mériter et pour le mériter, il faut que l’on soit bon dans tous les segments.
Le digital est une vraie chance pour les RP !
Plus que jamais, ce canal enrichit les relations presse (RP) et c’est tant mieux ! Le digital est devenu aujourd’hui indissociable des RP. Outils de communication, d’information, de rapprochement, de mobilisation, de partage, de remède à la solitude… Les réseaux sociaux sont aussi rapidement devenus des outils de promotion pour les marques. L’enjeu des RP est d’accompagner les marques dans l’usage de ces espaces publics, de façon réfléchie et stratégique, pour créer de l’influence. Aujourd’hui, les communicants composent avec de nouveaux acteurs des RP…
Par, Dounia Sekkat, Jihane Bram, Mohamed Belfass , Directeurs associés de Com&TalkLe jeûne intermittent expliqué par Dr Valérie Alighieri
Ces dernières années on a vu se développer une pratique appelée «jeûne intermittent». Il s’agit d’espacer les repas de plusieurs heures et de rester sans se nourrir en ne consommant que des boissons non sucrées telles que l’eau, le thé, le café durant ce laps de temps. Par exemple, pour le jeûne intermittent de type 16:8 qui est le plus pratiqué, on aura 16 heures sans repas avec juste de l’eau. Durant les huit heures restantes, il sera permis de consommer…
Par, Docteur Valérie Alighieri , médecin généraliste, nutritionniste et diabétologueLe recrutement dans 10 ans, venez, on l’imagine !
Si l’on regardait comment fonctionne chaque embauche à la loupe, voici les tâches à effectuer pendant un recrutement : La qualification du besoin : c’est une partie qui n’est pas encore en mesure d’être automatisée. Il faut toujours une intervention humaine pour bien saisir les attentes du client. Car au-delà des compétences, la partie soft skills ne peut être jugée que par un humain ; du moins pour le moment. Le sourcing : Cette partie a connu une vraie…
Par, Amine Khayatei Houssaini , CEO chez Kwiks, expert en recrutementSecteurs porteurs et opportunités d’investissement au Maroc
Depuis une vingtaine d’années, le Maroc, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, a lancé d’importantes stratégies et plans sectoriels. Il s’agit par exemple du plan Azur, de la Vision 2020 pour le tourisme, du Plan Maroc Vert pour l’agriculture, du Plan Halieutis 2020 pour l’industrie de la pêche, de Maroc Export Plus pour le commerce, du Pacte national pour l’Émergence industrielle (2009-2015) et du Nouveau Plan d’Accélération industrielle, 2014-2020. Ces stratégies comprenaient des exonérations fiscales et d’autres incitations financières, la…
Par, Pr Mohamed Karim , Chef du Département d’économie et de gestion à la Faculté de droit de Salé et Expert auprès des institutions internationalesLa gériatrie, une spécialité médicale qui prend soin des personnes âgées
Comme nous pouvons le constater, nous vivons de plus en plus âgés, mais le véritable enjeu est de vieillir en restant robuste et en bonne santé. Un des rôles essentiels du médecin gériatre est de prévenir ou d’identifier les maladies qui touchent les personnes âgées de 75 ans et plus ! La prévention en médecine est préférable au traitement curatif Plus on avance dans l’âge et plus le risque de développer certains problèmes de santé est grand. Le corps vieillit,…
Par, ,Pourquoi consulter un médecin nutritionniste ?
Le motif de consultation chez un nutritionniste ne se limite pas à un désir de perte de poids. La nutrition est une science qui étudie le rapport des aliments avec votre santé. Ainsi votre régime alimentaire a un impact sur votre organisme, il peut aussi bien avoir un rôle préventif sur la maladie qu’avoir un impact négatif sur votre santé. Donc le rôle du médecin nutritionniste est de vous prescrire un régime adapté soit en prévention soit pour stabiliser ou traiter la…
Par, Docteur Valérie Alighieri , médecin généraliste, nutritionniste et diabétologueQuelques problèmes d’application de la kafala en France
Suite au dossier récemment publié par LeBrief sous le titre « Kafala : une procédure obsolète », il m’est apparu intéressant de contribuer au débat en soulevant quelques problèmes d’application de la kafala en France. Il convient d’emblée de préciser que le contenu du texte qui suit, rédigé par mes soins alors que j’officiais au service notarial du Consulat général du Maroc à Pontoise en France et où je m’occupais également de la gestion des dossiers de la kafala, a déjà…
Par, Khalid Hamza , Ex-cadre du ministère de la Justice à la retraiteUSA : une élection ordinaire avec des records extraordinaires
L’élection américaine de 2020 aura été par plusieurs points l’élection de tous les records. L’âge des candidats d’abord, mais aussi le nombre d’électeurs, les voix d’écart, le score réalisé par les deux partis, même l’âge de la First Lady, 69 ans, première dame la plus âgée à entrer à la Maison-Blanche. Sans oublier Kamala Harris, qui en elle-même incarne deux symboles forts : première femme et première personne issue des minorités à être portée à la vice-présidence des États-Unis d’Amérique. Et avec…
Par, Hafid Boutaleb , Expert en relations internationalesMRE : un an après le discours royal du 20 août 2022, quel suivi gouvernemental ?
Une interpellation royale multidimensionnelle Ouvrant un grand chantier de réformes et de restructuration du champ institutionnel MRE, dont l’institution parlementaire dans ses deux chambres, où les citoyens MRE ne sont pas (encore) dûment et démocratiquement représentés particulièrement à la Chambre des députés, en raison d’un «plafond de verre» (Mustapha Sehimi, Quid.ma, 15 août 2023), ce discours a sifflé la fin de la récréation en appelant à questionner le bilan, la composition et la pertinence des institutions, des législations et de…
Par, Pr Abdelkrim Belguendouz , chercheur en migrationWafa Assurance : le grand gâchis de Ramsès Arroub (3/6)
Le propre de l’innovation est la destruction créatrice, en remplaçant un ordre établi avec ses règles et ses habitudes par de nouvelles choses auxquelles personne n’est encore habitué. Les innovateurs doivent non seulement accepter le risque de voir leur innovation rejetée par la société, mais ils doivent, en outre, faire face à un environnement préparé à tuer dans l’œuf tout écart par rapport à l’ordinaire. Dans les précédentes tribunes de cette série consacrée au bilan de M. Arroub à la…
Par, Nabil Adel , Ancien cadre de Wafa Assurance[email protected]
Les fameux couscoussiers des vilains
Ils errent dans nos villes, cherchant l’introuvable. Ils sont tous jeunes et les saletés de la folie cachent la beauté de leurs visages. Leur histoire est la même, mais pour la comprendre, il faut connaître l’histoire du « dernier joint ». Les statistiques montrent qu’au moins 800.000 Marocains ont consommé de la drogue en 2014, soit 4 à 5% de la population adulte du Royaume. Ce ne sont que des statistiques approximatives puisqu’une grande partie des consommateurs de cannabis choisissent de cacher…
Par, Akram Louiz , Lieutenant mécanicien de première classe de la marine marchande, chercheur et auteur du roman "L’affranchissement" et du recueil poétique "Trente fleurs"D’une crise sanitaire à une autre !
«L’âme est la même chez toutes les créatures vivantes, même si leurs corps sont différents» Hippocrate. Le monde connaît actuellement une multiplication de crises qui risquent d’anticiper la 6ᵉ extinction, comme l’avait prédit Elizabeth Kolbert dans son livre paru en 2014, et dont l’homme serait la principale cause. Dans tous ces dangers qui nous guettent, l’homme joue un rôle central, soit par son ignorance, soit par son obstination et son entêtement. Nous continuons à ignorer que nous vivons dans un…
Par, Dr Mustapha Merouane , Médecin-chirurgien et journalisteUSA : une élection ordinaire avec des records extraordinaires
L’élection américaine de 2020 aura été par plusieurs points l’élection de tous les records. L’âge des candidats d’abord, mais aussi le nombre d’électeurs, les voix d’écart, le score réalisé par les deux partis, même l’âge de la First Lady, 69 ans, première dame la plus âgée à entrer à la Maison-Blanche. Sans oublier Kamala Harris, qui en elle-même incarne deux symboles forts : première femme et première personne issue des minorités à être portée à la vice-présidence des États-Unis d’Amérique. Et avec…
Par, Hafid Boutaleb , Expert en relations internationalesTempêtes aux Émirats arabes unis : Lettre ouverte de Sir Tim Clark, président d’Emirates Airline
À tous nos précieux passagers, Cette semaine a été l’une des plus difficiles pour Emirates sur le plan opérationnel, alors que des tempêtes record ont frappé les Émirats arabes unis. Je tiens à présenter nos plus sincères excuses à tous les passagers dont les projets de voyage ont été perturbés pendant cette période. Le Mardi 16 avril, les Émirats arabes unis ont connu leurs précipitations les plus élevées depuis 75 ans. Des vents violents et de la pluie ont…
Par, Sir Tim Clark , président d'Emirates AirlineConfidentialité et cybersécurité : qui impose ses règles, la loi ou la technologie?
Les preuves « numériques » diffèrent des preuves traditionnelles à plusieurs égards. Elles sont facilement manipulables et effaçables. Celles-ci comprennent les e-mails, les publications, les commentaires et les médias multimédias qui sont partagés sur les plateformes de médias sociaux. Ces preuves « numériques » constituent une source puissante pour attester des crimes informatiques, mais elles soulèvent en même temps de nouveaux défis pour les enquêteurs et les juges. Les défis liés aux preuves numériques : Manipulation et suppression : La facilité avec laquelle les…
Par, Yassine Kahli , Conseiller juridique et chercheur en sciences juridiquesC’est la compassion qui nous unit
Aujourd’hui, il est difficile pour moi de parler de business, de marketplace, de tech ou de recrutement. Mon cœur est lourd, et je ressens un profond sentiment d’impuissance, une impression de ne pas pouvoir faire suffisamment pour aider ceux qui en ont besoin. 😔 Ces émotions m’envahissent, et je cherche tous les moyens à ma disposition pour agir. 💪 Ce matin, avec notre équipe, nous avons pris une décision importante. Nous avons choisi d’utiliser nos ressources pour acheter des lampes…
Par, Amine Khayatei , CEO KWIKS FRC