Le jeûne intermittent expliqué par Dr Valérie Alighieri
Tribune
Docteur Valérie Alighierimédecin généraliste, nutritionniste et diabétologue
Ces dernières années on a vu se développer une pratique appelée «jeûne intermittent». Il s’agit d’espacer les repas de plusieurs heures et de rester sans se nourrir en ne consommant que des boissons non sucrées telles que l’eau, le thé, le café durant ce laps de temps.
Par exemple, pour le jeûne intermittent de type 16:8 qui est le plus pratiqué, on aura 16 heures sans repas avec juste de l’eau. Durant les huit heures restantes, il sera permis de consommer tous les aliments, aucun n’est interdit. Dans ce modèle alimentaire, si vous décidez de démarrer votre jeûne à 20h, vous ne sauterez que votre petit déjeuner ! Vous pourrez consommer des aliments à partir de midi, et ce, jusqu’à 20h. Cela permet de prendre un déjeuner et un dîner pratiquement aux horaires habituels.
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Pourquoi ce mode alimentaire trouve-t-il de nombreux adeptes ?
Cette méthode est attrayante pour ceux qui désirent perdre du poids, car elle permet de réduire votre apport calorique journalier en supprimant un repas, en l’occurrence ici, votre petit déjeuner ! La condition cependant est que les repas pris à la rupture du jeûne ne deviennent pas plus copieux que les repas que vous faisiez avant de passer au jeûne intermittent. Si vos repas deviennent plus riches alors la journée alimentaire ne sera pas moins calorique et vous ne perdrez pas de poids. Par ailleurs, durant la phase où vous ne vous alimentez pas, l’organisme est obligé d’aller puiser dans les réserves de graisses pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement des cellules, ce qui favorise l’amaigrissement.
Un deuxième point est que ce type d’alimentation a l’avantage, si le patient s’y tient correctement, d’éviter les grignotages pendant 16 heures ! Nous savons bien que ces derniers contribuent aux kilos excédentaires chez les patients en surpoids.
Certains prônent aussi des effets bénéfiques sur la santé tels que la régulation de la glycémie en réduisant les niveaux de sécrétion d’insuline pendant la phase du jeûne ou encore un gain d’énergie en diminuant les dépenses liées aux efforts fournis par l’organisme pour assurer la digestion.
Ce jeûne sur la base 16:8 n’est qu’un exemple, il existe différentes façons de pratiquer le jeûne intermittent.
Que faut-il penser de cette pratique par rapport à la santé ?
Si l’on regarde d’un point de vue purement médical, un programme alimentaire sain et bénéfique pour la santé devrait être compatible pour toute personne désirant le suivre.
En ce qui concerne le jeûne intermittent, il ne peut pas être proposé aux personnes souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, le cancer, les troubles cardiaques ni à des patients ayant un ulcère gastrique. Les femmes enceintes, les enfants, les adolescents sont également à exclure. Enfin, toute personne maigre (IMC <19) et qui aura besoin de se suralimenter grâce à un programme fractionné sur toute la journée, ne pourra adhérer à ce mode alimentaire.
Par ailleurs pour une personne en excès pondéral cette méthode ne semble pas être une solution sans risque. Le fait de ne pas s’alimenter pendant plusieurs heures pourrait bien entraîner des fringales, de la frustration et aboutir à des compulsions alimentaires lors de la rupture du jeûne.
La fatigue et l’impact psychologique liés au jeûne ne sont pas négligeables. Il serait avisé pour ceux et celles qui souhaitent l’expérimenter d’espacer progressivement les repas jusqu’à arriver aux 16 heures d’abstinence afin de ne pas brusquer votre organisme. Je conseille de prendre au préalable un avis médical et de n’adopter ce mode alimentaire que par choix mûrement réfléchi et non imposé par une tierce personne.
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D’un point de vue métabolique, peut-on assimiler le jeûne intermittent à celui pratiqué durant le mois de ramadan ?
Si l’on voulait faire un parallèle avec le jeûne pratiqué par les croyants durant le mois de ramadan, ce dernier pourrait être l’équivalent du jeûne 16:8. La période d’abstinence débutant à l’aube et prenant fin au coucher du soleil, elle correspondrait aux 16 heures sans se nourrir. Mais la différence essentielle lors du jeûne intermittent est qu’il s’agit d’un jeûne hydrique. La consommation d’eau est permise durant les 24 heures.
Dans les deux cas, l’hydratation durant le jeûne est essentielle pour préserver la santé. Elle ne doit pas être négligée, car elle permet le bon fonctionnement de notre organisme et notamment de la fonction rénale chargée d’épurer quotidiennement notre sang de certains déchets.
En ce qui concerne les effets bénéfiques sur la santé, ils ne pourraient être envisagés que si les repas à la rupture du jeûne restent sains, variés, équilibrés à base de fruits et légumes frais de saison, de féculents et d’aliments protéiques de bonne valeur nutritionnelle.
Quant aux patients souffrant de maladies chroniques, l’avis médical reste indispensable afin de pratiquer l’abstinence en toute sérénité et sécurité.
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