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Travail : pourquoi les femmes arabes sont-elles pénalisées ?

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Ah la fameuse question de l’égalité ! Si elle fait encore rage, c’est bien que la problématique n’est pas encore réglée. Dans le monde arabe, la femme occupe une place importante dans le marché professionnel, mais demeure victime de fortes inégalités à plusieurs niveaux. Penchons-nous sur les trois raisons de cette inégalité, énumérées dans le rapport de l’Arab Barometer.

Bien que des progrès aient été réalisés en matière d’égalité des sexes dans certaines régions du monde, les femmes dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord continuent de faire face à des inégalités. Le rapport de l’Arab Barometer «Positions et orientations de l’opinion publique sur le genre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : impact des femmes actives – août 2024 – Marie-Claire Roche, Université de Princeton», révèle des disparités criantes entre les sexes, exacerbées par des facteurs culturels, sociaux et économiques. Dans cette région, les femmes sont souvent confrontées à des obstacles qui limitent leur participation au marché du travail.

1- L’accès au travail

L’un des domaines où les inégalités entre les hommes et les femmes sont les plus frappantes est le marché du travail. Selon le rapport, la participation de ces dernières à la force de travail reste l’une des plus faibles au monde. En Mauritanie, par exemple, seulement 11% des femmes déclarent être employées. En comparaison, au Koweït, où le gouvernement a investi dans des initiatives pour intégrer davantage de femmes sur le marché du travail, environ 87% des femmes sont actives. Cette différence met en évidence comment les politiques publiques peuvent jouer un rôle dans la promotion ou l’entrave de l’inclusion des femmes.

Lire aussi : Droits des femmes : des progrès accomplis, mais il reste encore beaucoup à faire

Cependant, même lorsqu’elles parviennent à entrer sur le marché du travail, elles sont souvent confrontées à des conditions inéquitables. Les écarts de salaires persistent, et les femmes occupent souvent des emplois moins rémunérés ou précaires. Cette inégalité est renforcée par des normes sociales qui perçoivent toujours l’homme comme le principal soutien de famille.

2- Les responsabilités domestiques

L’un des obstacles les plus cités par les femmes dans l’enquête est la difficulté de concilier travail et responsabilités familiales. Dans la majorité des pays sondés, l’absence de services de garde d’enfants abordables est un frein majeur à l’emploi des femmes.

Au Maroc, 29% des répondants indiquent que l’accès aux services de garde est le principal obstacle pour les femmes qui souhaitent rejoindre la population active. Cette réalité force de nombreuses femmes à abandonner leur carrière pour s’occuper des enfants.

Cette charge domestique pèse sur les femmes qui souhaitent ou qui ont besoin de travailler. Pour le moment, le rapport explique que dans plusieurs pays, les hommes sont encore majoritairement perçus comme les décideurs dans le foyer, notamment en matière de gestion des ressources financières et des grandes décisions familiales.

3- Les perceptions socio-culturelles

Les perceptions sociales jouent un rôle important dans la marginalisation des femmes. Le rapport met en lumière une tendance inquiétante : dans certaines régions, le soutien à l’égalité des sexes recule. Par exemple, en Palestine et au Liban, le soutien à l’idée que les hommes et les femmes devraient avoir des chances égales sur le marché du travail a considérablement diminué au cours des dernières années. Cette régression est particulièrement marquée chez les hommes, qui semblent moins enclins à soutenir l’égalité des sexes dans la sphère publique.

De plus, le rôle des femmes en politique est également restreint. Malgré des mouvements pour promouvoir la participation politique des femmes, une majorité des citoyens dans la région estiment encore que les hommes sont mieux qualifiés pour occuper des postes de direction.

En Tunisie, pays souvent perçu comme progressiste en matière de droits des femmes, les enquêtes montrent une préférence accrue pour les hommes dans les postes de leadership politique, avec une augmentation significative de ce point de vue chez les femmes elles-mêmes.

Malgré ces défis, le rapport souligne également des signes encourageants. Dans certains pays, la présence de femmes dans la famille qui travaillent semble avoir un impact positif sur les perceptions de l’égalité des sexes. Par exemple, les hommes qui ont des sœurs, épouses ou filles actives professionnellement sont plus susceptibles de soutenir l’égalité des chances dans le travail et d’autres domaines. De plus, l’accès à l’éducation pour les femmes continue de s’améliorer, ce qui pourrait, à long terme, favoriser une plus grande participation des femmes à la vie économique et politique.

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