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Transport routier : les professionnels se révoltent

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Un sit-in à Casablanca des chauffeurs de taxis contre les sociétés VTC © DR

La hausse des prix des carburants se poursuit. Cela ne semble pas plaire aux citoyens, en particulier les professionnels du transport routier. En réponse à la dernière augmentation, estimée à environ 84 centimes, les opérateurs du secteur ont menacé d’observer une grève générale pour dénoncer le « faible » soutien financier qui leur est octroyé. Le point.

Après les menaces des transporteurs routiers d’une grève générale à cause de la hausse des prix des carburants, le gouvernement a annoncé une septième vague de soutien en leur faveur. À l’instar des précédentes opérations de soutien, cette nouvelle aide concerne près de 180.000 véhicules. En outre, elle profitera à deux segments du transport routier, notamment les voyageurs et les marchandises. L’exécutif a pris cette décision en marge de la réunion du Conseil de gouvernement, qui s’est tenue le 4 novembre. Cette vague sera activée au titre du mois d’octobre 2022. Depuis le lancement de cette initiative, le montant total des aides versées devrait atteindre 5,2 milliards de DH (MMDH), d’ici la fin de l’année.

En revanche, les professionnels de ce secteur estiment que l’aide reste faible face à la hausse continue des prix des carburants. Après quelques mois de baisse, les prix des carburants sont, encore une fois, repartis à la hausse. Depuis mardi 1?? novembre, le diesel a grimpé d’environ 84 centimes. Ainsi, le litre du diesel a dépassé le seuil des 16,40 DH. Face à cette hausse vertigineuse des prix, les opérateurs exigent de revoir à la hausse le montant des aides qui leur sont allouées. Les professionnels du transport routier, inscrits via la plateforme mouakaba.transport.gov.ma, touchent chaque mois une aide financière de l’argent des contribuables marocains.

Lire aussi : Carburants : hausse des prix, état du stock… le point sur la situation

Les syndicats en colère

Le nombre de bénéficiaires de ce processus a baissé, selon les syndicats de ce secteur. D’après les données relayées, jusqu’à la fin de la semaine dernière, le nombre de demandes reçues à travers le portail d’octroi de la subvention, au titre du 6? versement pour le mois de septembre 2022, s’élève à 90.631. Tandis que le budget alloué à cette opération est estimé à près de 383 millions de DH (MDH).

Le secrétaire général du Syndicat national des professionnels du transport routier, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), Mounir Benazzouz, a expliqué à nos confrères de Hespress que «le montant du soutien pour le mois de septembre est très faible en plus du fait qu’il n’est pas distribué de la manière requise». Il ajoute que : «d’ici trois semaines au plus, les professionnels observeront une grève générale nationale contre les dysfonctionnements qui marquent cette opération de subvention». 

Lire aussi : Aide aux transporteurs : une septième vague de soutien annoncée

Les syndicats revendiquent de doubler le montant des subventions ou de plafonner le prix des carburants pour les professionnels. Des professionnels du secteur ont même signalé qu’ils n’ont reçu aucune des tranches versées par le gouvernement. En raison de ces failles et ces dysfonctionnements, les syndicats appellent le gouvernement à rendre public les données officielles sur les aides versées depuis le lancement de cette initiative en mars 2022.

Pour rappel, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie du pétrole, Samir, avait proposé de fixer le prix de vente publique des carburants et de créer un nouveau mécanisme de soutien et de compensation des dégâts causés par la flambée des coûts des carburants. Dans le détail, le gouvernement a accordé des aides à plusieurs segments du secteur. Il a versé 2.200 DH aux grands taxis et 1.600 DH aux petits taxis. Les véhicules de transport mixte dans le monde rural ont eu droit à 1.800 DH, les autocars intervilles à 7.000 DH et les autocars de première série à 2.800 DH.

Enfin, la cherté de vie causée par l’inflation frappe de plein fouet plusieurs catégories de Marocains. Entre la flambée des prix des produits alimentaires et non alimentaires, la position du gouvernement devient de plus délicate. De plus, le projet de loi de Finances 2023 prévoit des mesures pour venir en aide aux familles les plus démunies, en revanche, la classe moyenne est limite mise à l’écart.

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