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La pandémie de COVID-19 a accéléré la transition digitale, révélant l’importance cruciale de ce secteur dans la résilience économique et la continuité des services publics et privés.
Le gouvernement, en partenariat avec le secteur privé, a lancé plusieurs programmes pour favoriser l’adoption des technologies de l’information et de la communication (TIC). Des initiatives, entre autres, telles que le Plan Maroc Digital 2030 et l’Agence de Développement du Digital (ADD) jouent un rôle central dans cette stratégie, visant à promouvoir l’innovation, à améliorer la connectivité et à encourager l’entrepreneuriat numérique. De plus, le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle est au cœur de cette transition. Leurs efforts visent à préparer les jeunes talents aux défis et aux opportunités du marché numérique global.
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L’impact de cette transition commence déjà à être visible dans plusieurs domaines, notamment l’administration publique, le commerce électronique, l’éducation et la santé. Les plateformes en ligne facilitent désormais l’accès aux services administratifs, tandis que le commerce électronique connaît une croissance rapide. Mais est-ce suffisant dans un monde où le train du digital ne s’arrête jamais ? El Mehdi Safraoui, fondateur de Arrioph, entreprise d’accompagnement des entreprises dans leur transition vers des modèles opérationnels plus innovants en intégrant les dernières technologies numériques, répond à nos questions.
Le Brief : Quelles infrastructures technologiques sont essentielles pour soutenir la transformation digitale ? (Le haut débit, la 5G.…) ?
El Mehdi Safraoui : Avant de répondre à la question, il est essentiel de s’accorder sur la définition de la transformation digitale ou numérique. À mon avis, la transformation digitale consiste à intégrer les nouvelles technologies dans toutes les activités d’une organisation. Ce qui modifie ainsi la manière dont elle fonctionne et crée de la valeur pour ses clients, que ce soit dans le domaine des services ou des produits.
Pour soutenir efficacement cette transformation, plusieurs infrastructures technologiques sont essentielles de manière transverse. Tout d’abord, les réseaux à haut débit sont cruciaux. Car ils offrent des vitesses de transmission élevées et une faible latence, indispensables pour les applications de cloud computing et les services en temps réel, comme l’Internet des objets (IoT) et la réalité augmentée/virtuelle (AR/VR). Ensuite, les centres de données sont primordiaux, qu’il s’agisse de projets publics ou privés. Leur disponibilité sur notre territoire est essentielle non seulement pour garantir la gouvernance et la sécurité des données, mais aussi pour créer un écosystème offrant une base solide à toute organisation souhaitant se transformer.
Le Brief : Comment le Maroc se prépare-t-il à intégrer des technologies émergentes comme l’intelligence artificielle et la blockchain ?
El Mehdi Safraoui : Le Maroc est en plein essor technologique, nous avons tous été témoins des efforts déployés pour soutenir cette transformation numérique, notamment par le ministère chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. L’administration numérique est la base de toute transformation. Car elle suit les nouvelles habitudes des citoyens en termes de procédures et d’accès à l’information, poussant ainsi l’économie numérique à se développer et incitant le secteur privé à suivre cette dynamique. Sans oublier les startups qui jouent un rôle important dans l’adoption des nouvelles technologies et contribuent à cette révolution numérique.
Nous avons aussi nos talents marocains qui sont à la pointe de la technologie, suivent l’évolution rapide du secteur et participent activement pour révolutionner les domaines clés comme la santé, l’agriculture et la finance.
Tous ces signaux positifs montrent que notre pays est résolument sur la voie de l’innovation, prêt à saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies.
Le Brief : Comment la transformation digitale peut-elle influencer la croissance économique du pays ?
El Mehdi Safraoui : Imaginez un Maroc où chaque établissement public et chaque entreprise privée sont entièrement numériques et agiles. Dans cette vision, la productivité et l’efficacité atteignent des sommets, répondant parfaitement aux besoins du marché tout en s’adaptant aux nouvelles demandes. L’innovation n’est plus une exception, mais une norme. Imaginez une administration numérique où les démarches administratives deviennent un jeu d’enfant pour les citoyens, les étrangers et les entreprises, créant ainsi un climat d’affaires favorable et attirant les investisseurs du monde entier.
Dans cette histoire, l’impact sur l’emploi est immédiat. Les compétences se développent. De nouvelles opportunités émergent. Les entreprises marocaines, armées de technologies numériques avancées, développent des produits et services révolutionnaires, séduisant une clientèle internationale et s’implantant sur des marchés jusqu’alors inaccessibles.
Ce récit de transformation digitale et agile est celui d’un Maroc résolument tourné vers l’avenir, prêt à saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies pour propulser son économie vers de nouveaux horizons.
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Le Brief : Quels sont les défis majeurs que vous anticipez dans la poursuite de la transformation digitale ?
El Mehdi Safraoui : La transformation digitale en général fait face à de nombreux défis. Assurer une infrastructure technologique moderne est à la fois coûteux et complexe, tandis que le développement d’une main-d’œuvre qualifiée requiert des investissements significatifs dans l’éducation et la formation continue. La résistance au changement et l’adaptation du cadre réglementaire sont également des obstacles à surmonter.
Toutefois, tirer parti des expériences d’autres pays et adopter des méthodes agiles peut transformer ces défis en opportunités. En intégrant l’agilité dans la transformation digitale, les organisations peuvent s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et aux besoins du marché, optimiser la gestion des ressources et faciliter la gestion du changement.
Le Brief : Quels sont les projets ou innovations que vous espérez voir se réaliser dans les cinq prochaines années au Maroc ?
El Mehdi Safraoui : Nous ne sommes plus dans l’espoir, mais dans l’obligation de réaliser des avancées majeures. D’ici à cinq ans, nous serons en pleine Coupe du Monde et nous avons besoin d’un Maroc connecté pour accueillir les touristes habitués aux standards internationaux dans tous les secteurs.
Cela commence par la mise en place d’un portail unique regroupant tous les services publics accessibles d’un simple clic, et s’étend aux solutions innovantes proposées par des startups marocaines pour répondre aux besoins de transport, de divertissement, de shopping, etc.
Selon moi, cinq années sont largement suffisantes pour montrer la détermination du Maroc à se positionner comme leader africain en matière de technologie et d’innovation.
Le Brief : Comment encouragez-vous les entreprises traditionnelles à adopter des technologies numériques ?
El Mehdi Safraoui : Il est essentiel de sensibiliser et de former les dirigeants et employés en montrant comment la digitalisation peut améliorer l’efficacité opérationnelle et réduire les coûts.
Bien que des subventions et des incitations fiscales existent probablement pour diminuer les barrières financières initiales, offrir un accompagnement personnalisé à travers des services de conseil et des incubateurs permet aux entreprises de créer des feuilles de route adaptées à leurs besoins spécifiques.
Des forums technologiques de grande envergure, comme Gitex Africa, et une communication régulière sur les évolutions technologiques sont importants pour créer un environnement propice à la digitalisation des entreprises, augmentant ainsi leur compétitivité et favorisant la croissance économique globale.
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