Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
L’Organisation des Nations unies (ONU) a récemment rendu public un document d’orientation sur la transformation de l’éducation. Ce dernier présente une série de recommandations pratiques visant à créer des sociétés inclusives et véritablement apprenantes.
Les idées développées dans la note d’information s’inscrivent dans la continuité des propositions formulées dans le rapport intitulé «Notre Programme commun», établi pour donner suite à la déclaration faite à l’occasion de la célébration du 75ᵉ anniversaire de l’ONU.
Ce document, issu du Sommet «Transformer l’éducation», tenu en septembre 2022, est également le résultat de consultations nationale et mondiale. Il s’appuie sur plus de 140 déclarations d’engagement faites par les gouvernements lors du Sommet. Elles convergent toutes vers un même principe : considérer l’éducation comme un bien public mondial.
L’éducation, à la croisée des chemins
Le rapport reconnaît que l’éducation est confrontée à la fois à une crise d’accès et à une crise de qualité et de pertinence, a indiqué à New York, Leonardo Garnier, conseiller spécial du secrétaire général pour le Sommet sur la transformation de l’éducation. «Alors que des millions de personnes dans le monde sont encore exclues de l’éducation, beaucoup de ceux qui suivent une scolarité formelle n’apprennent même pas les bases», a-t-il ajouté.
En effet, les systèmes éducatifs actuels «ne préparent pas les enfants à affronter les défis complexes auxquels ils seront confrontés dans un avenir qui évolue rapidement». «Nous devons nous assurer que chaque enfant qui va à l’école apprend ce qu’il doit apprendre», a souligné l’expert lors de la conférence de presse de présentation de ce document.
Lire aussi : Éducation, le ministère promet de réduire de près d’un tiers le décrochage scolaire d’ici 2026
Pour la sous-directrice générale pour l’éducation de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Stefania Giannini, le document d’orientation offre une «vision claire». D’une part, il aborde la crise de l’apprentissage préexistante exacerbée par la pandémie de la Covid-19. Et d’autre part, il établit un lien clair entre les résultats de l’éducation et le développement, a-t-elle déclaré.
«Il s’agit de passer d’une culture de réforme des systèmes éducatifs à une culture de transformation – pas simplement un changement progressif, mais des systèmes éducatifs différents de ceux d’aujourd’hui», a ajouté la responsable onusienne.
La note d’information présente ainsi une série de principes clés que les pays peuvent prendre en compte pour améliorer l’apprentissage, relève l’organisation multilatérale. «Les programmes doivent être pertinents pour aujourd’hui et pour l’avenir», en mettant particulièrement l’accent sur l’éducation au développement durable et sur la promotion d’une culture de la responsabilité civique et de la paix, a poursuivi Stefania Giannini.
Abandonner le modèle d’éducation «statique»
Les principes retenus par les Nations Unies comprennent l’abandon d’un modèle d’éducation «statique» au profit d’un modèle plus centré sur l’apprenant. L’objectif est de favoriser l’apprentissage tout au long de la vie dans les sociétés, la garantie de l’égalité et de l’inclusion dans et par l’éducation pour tous, et l’efficacité et la pertinence des programmes d’études et des pédagogies.
Le document incite ainsi les gouvernements à abandonner la pensée à court terme et recadrer leur approche du financement de l’éducation comme un investissement crucial avec des retours significatifs à moyen et long termes.
Lire aussi : Statut unifié des enseignants, une rentrée scolaire en eaux troubles
La transformation des enseignants et de l’enseignement, l’exploitation de la révolution numérique et l’investissement accru, plus équitable et plus efficace dans l’éducation figurent également parmi les principes clés.
Il convient de noter que le prochain Sommet sur les Objectifs pour le développement durable, qui se tiendra en septembre, sera un moment important pour présenter les mesures concrètes en faveur de la transformation de l’éducation. L’événement ouvrira la voie à une réunion mondiale en 2024 qui fera le point sur les progrès réalisés depuis le début du mouvement en 2022.
Et le Maroc dans l’histoire ?
Au Maroc, le secteur de l’éducation nationale, en pleine transformation, connaît des défis importants. «On peut dire que le nouveau modèle de développement (NMD) et la Feuille de route du ministère de l’Éducation nationale s’alignent avec les principes clés du nouveau document de l’ONU pour une éducation inclusive», a déclaré à nos confrères du Matin , Abdelouahab Haidar, expert en éducation.
«Le Maroc a réalisé d’importants progrès en matière d’éducation même si le chemin est encore long pour assurer un accès équitable à un enseignement de qualité. Selon le NMD, par exemple, l’école est appelée à permettre à chaque élève d’acquérir les compétences fondamentales pour assurer son insertion sociale, favoriser sa réussite académique et professionnelle, mais également lui transmettre le sens de l’autonomie et de la responsabilité, ce qui est en accord avec les recommandations de l’ONU», précise l’expert.
Lire aussi : Réforme du système éducatif, quel bilan ?
«De même, la nouvelle feuille de route du ministère de l’Éducation repose sur trois axes majeurs, à savoir l’enseignant, l’élève et l’école, qui sont répartis sur dix leviers stratégiques basés sur la qualité. Il s’agit notamment de la généralisation de l’enseignement primaire de qualité, la maîtrise des apprentissages de base, la mise en place de parcours variés depuis le collège, la valorisation des efforts des cadres pédagogiques et du corps éducatif et la mise en place d’une formation continue de qualité visant la promotion professionnelle des enseignants…», ajoute Abdelouahab Haidar.
Ce dernier souligne, par ailleurs, que si aujourd’hui le Royaume dispose des textes et programmes qui répondent aux besoins actuels tout en respectant les recommandations internationales, il faut attendre de voir des résultats concrets de leur application, car le chemin est encore long.
Temps de lecture : 6 minutes
Comment gérons-nous les intempéries ?Alors que les changements climatiques intensifient la fréquence et la gravité des intempéries, la nécessité d'une approche plus résiliente e… |
Casablanca au rythme des grands chantiersVous l’aurez sans doute remarqué, Casablanca ressemble à un vaste chantier à ciel ouvert. Autant de travaux en cours simultanément dans la c… |
Titres de séjour européens : le Maroc dans le top 5 des bénéficiaires en 2023En 2023, une nouvelle dynamique migratoire a été observée entre le Maroc et l’Union européenne (UE). Les données d'une récente publication d… |
TikTok au Maroc : interdiction ou régulation ?À nouveau sous les projecteurs, TikTok, le géant des réseaux sociaux, fait face à des critiques croissantes au Maroc. Une potentielle interd… |
Fnideq : quand le désespoir de la jeunesse exploseCe qui s’est passé ces derniers jours à Fnideq illustre l'ampleur du désespoir chez une grande partie de la jeunesse marocaine, ainsi que l'… |
Travail : pourquoi les femmes arabes sont-elles pénalisées ?Bien que des progrès aient été réalisés en matière d'égalité des sexes dans certaines régions du monde, les femmes dans de nombreux pays du … |
Santé : Dr Hamdi rassure sur la capacité du Maroc à gérer les épidémiesAlors que le monde continue de se remettre des répercussions d’une pandémie mondiale, un nouveau défi émerge avec le mpox, positionnant le M… |
Catastrophes naturelles : le PPS demande une mobilisation urgente du FSECLe PPS a exprimé, via un communiqué, sa profonde préoccupation pour les familles, villages et communes sévèrement impactés par ces catastrop… |