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Le Maroc se positionne en tant que pionnier de la transformation numérique en Afrique avec le lancement de sa stratégie « Maroc Digital 2030 ». Ce programme d’envergure, qui s’inscrit dans les hautes orientations royales, vise à renforcer la compétitivité du pays, à créer des emplois et à améliorer l’accès aux services publics grâce aux nouvelles technologies. En misant sur des investissements stratégiques et des objectifs ambitieux, le Royaume entend s’imposer comme un acteur clé dans l’économie numérique mondiale d’ici à 2030.
Digital Morocco 2030 : les grands axes de la stratégie révélés
Chiffres, investissements et objectifs
La stratégie « Maroc Digital 2030 » s’appuie sur des objectifs précis et des investissements massifs pour accélérer la transformation numérique du Royaume. En termes de revenus issus du numérique, le Maroc ambitionne de générer 40 milliards de DH (MMDH) d’exportations numériques d’ici à 2030, contre 17,9 MMDH en 2023. Ces performances seront soutenues par le développement de secteurs à forte valeur ajoutée, notamment les startups, l’intelligence artificielle (IA) et le digital export. En effet, les revenus générés par l’outsourcing et le digital export devraient augmenter, passant de 25 MMDH en 2026 à 40 MMDH en 2030.
Sur le front de l’emploi, le secteur numérique est appelé à créer 270.000 postes à l’horizon 2030, en forte progression par rapport aux 140.000 emplois enregistrés en 2023 et aux 190.000 emplois projetés pour 2026. Ces objectifs seront atteints grâce à des mesures incitatives comme la prime à l’emploi, la prime à la formation et des avantages fiscaux visant à attirer les talents et les investissements étrangers. Par ailleurs, la stratégie prévoit un soutien aux PME Tech marocaines, avec des subventions et des outils d’évaluation de leur maturité digitale pour les aider dans leur transformation numérique.
La stratégie accorde également une importance capitale aux startups, avec l’objectif de passer de 1.000 startups en 2026 à 3.000 en 2030, dont 1 à 2 licornes (startups valorisées à plus de 1 milliard de dollars) et 10 gazelles (startups à forte croissance). Ces chiffres sont soutenus par une augmentation des fonds levés, passant de 2 MMDH en 2022 à 7 MMDH en 2026.
En matière d’infrastructure, le « Plan national du haut débit 2 » prévoit la couverture de 1.800 localités d’ici à 2026, notamment celles mal desservies en milieu rural. La fibre optique devrait toucher 5,6 millions de foyers à l’horizon 2030, tandis que la 5G couvrira 70% de la population, contre 25% en 2023. De plus, 6.300 sites publics urbains devraient être équipés de fibre optique d’ici à 2026. L’objectif est d’améliorer la qualité de la connectivité en assurant un débit minimum de 20 MB/s, bien au-delà des 2 MB/s actuellement offerts dans certaines zones.
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La digitalisation des services publics : simplifier l’accès
Concernant la digitalisation des services publics, le Maroc ambitionne d’entrer dans le top 50 mondial du classement des Nations unies relatif à l’indice « E-Government Development Index » (EGDI). Le pays deviendrait ainsi le leader africain dans ce domaine. L’objectif est de rendre ces services plus accessibles, en réduisant les délais de traitement et en simplifiant les démarches pour les citoyens et les entreprises.
Ces efforts viseront à améliorer la satisfaction des usagers. Ambition : plus de 80% de satisfaction attendue, une réduction de 50% des délais de traitement et une simplification de 40% des démarches administratives.
Les services publics numériques seront conçus dans une optique inclusive, afin de répondre aux besoins de toutes les catégories de la population, y compris celles vivant dans des zones rurales ou en situation de handicap. La stratégie prévoit également l’accompagnement des citoyens dans cette transition, à travers des relais numériques de proximité dans l’ensemble du pays. Le Maroc souhaite ainsi garantir un accès équitable aux services numériques, quel que soit le lieu de résidence.
Un cadre juridique adapté sera également mis en place pour soutenir la transformation numérique de l’administration. Cette réforme juridique devra faciliter la transition vers un gouvernement numérique, en adoptant des standards internationaux et en garantissant la protection des données personnelles. Enfin, la satisfaction des usagers sera continuellement mesurée afin d’optimiser l’expérience utilisateur et d’assurer la qualité des services numériques offerts.
Les talents digitaux, le cloud et l’IA
Pour soutenir cette transformation numérique, le Maroc mise sur trois catalyseurs clés : le développement des talents digitaux, la mise en place d’un cloud hybride et l’intégration de l’intelligence artificielle.
Le développement des talents digitaux est une priorité pour garantir un écosystème performant. Le Maroc vise à former 100.000 nouveaux talents chaque année d’ici à 2030, grâce à une augmentation des capacités des établissements de formation, ainsi qu’à des programmes de reconversion et des formations intensives telles que les bootcamps et les écoles de codage. Un VisaTech sera également instauré pour attirer des talents internationaux, renforçant ainsi la compétitivité du pays dans les secteurs technologiques.
En matière d’infrastructure cloud, le Maroc adoptera un modèle hybride combinant un cloud souverain, réservé aux données sensibles et régies par la législation marocaine, et un cloud public, destiné aux entreprises. Ce modèle hybride garantira la sécurité des données locales tout en favorisant l’implantation de géants internationaux du secteur du cloud. En parallèle, des services cloud nationaux seront déployés pour répondre aux besoins du secteur public et des entreprises marocaines, renforçant ainsi la digitalisation de l’ensemble des secteurs économiques.
Enfin, l’intelligence artificielle (IA) jouera un rôle crucial dans la transformation numérique du Maroc. La stratégie prévoit le déploiement de projets IA à fort impact socio-économique. Ceux-ci visent à améliorer la qualité des services publics et à soutenir les entreprises locales dans leur adoption des technologies émergentes. Des actions de sensibilisation seront également mises en œuvre pour accompagner les entreprises et le grand public dans cette transition vers l’IA.
Il est à noter que trois conventions de partenariat ont été signées lors du lancement de la stratégie « Maroc Digital 2030 ». La première, avec divers ministères et acteurs économiques, officialise un contrat-programme pour développer le secteur de l’externalisation des services, visant la création de 130.000 emplois d’ici à 2030. La deuxième, avec des institutions académiques, prévoit 550 bourses pour doctorants d’ici à 2026, soutenant la recherche en technologies avancées. Quant à la troisième, avec le ministère de l’Inclusion économique, elle vise à renforcer les formations professionnelles dans le domaine numérique.
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