Accueil / Économie

Transferts des Marocains de l’étranger : une montée impressionnante

Temps de lecture

Transferts des marocains de l’étranger : une montée impressive. DR

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) continuent d’afficher des résultats record, contribuant significativement à l’économie nationale et témoignant de l’engagement des expatriés envers leur pays d’origine.

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint des sommets historiques, avec des montants en constante augmentation entre 2020 et 2024. Ce phénomène, qui a des implications profondes pour l’économie marocaine, illustre le lien indéfectible entre les MRE et leur patrie, tout en soulignant l’importance croissante de ces flux financiers dans le contexte économique national. En effet, ces fonds constituent une source essentielle de devises et jouent un rôle crucial dans le soutien aux familles, le financement de projets et le développement des infrastructures au Maroc.

Une croissance continue des transferts

Les chiffres fournis par l’Office des changes mettent en lumière une tendance de croissance continue des transferts de fonds des MRE. En 2020, les transferts s’élevaient à 50.414 millions de dirhams (MDH). Ce chiffre a connu une augmentation significative en 2021, atteignant 73.925 MDH, soit une progression de 47% en seulement un an. Cette forte hausse peut être attribuée à divers facteurs, notamment le soutien des MRE à leurs familles en période de crise liée à la pandémie de COVID-19.

En 2022, les transferts ont continué de croître pour atteindre 82 450 MDH, avec une augmentation de 11% par rapport à 2021. En 2023, ce montant a franchi la barre des 86 994 MDH, enregistrant une hausse plus modeste, mais néanmoins positive de 5,5% par rapport à l’année précédente. La tendance se poursuit en 2024, avec des transferts atteignant 91.528 MDH entre janvier et septembre, marquant une augmentation de 5,2% par rapport à 2023. Ce dernier chiffre illustre la résilience et la détermination des MRE à maintenir leur soutien économique envers le Maroc, malgré les défis économiques mondiaux.

Lire aussi : MRE : 91,5 MMDH injectés dans l’économie marocaine

Analyse des montants et des tendances

Pour mieux comprendre l’importance de ces chiffres, il convient d’analyser les montants par année et d’observer les variations. En 2020, la crise mondiale a incité de nombreux Marocains vivant à l’étranger à ajuster leurs transferts, favorisant des envois plus fréquents, mais souvent de moindre montant. Cependant, la reprise économique a permis une augmentation significative des montants envoyés.

La croissance des transferts peut également être liée à l’amélioration des services de transfert d’argent, qui sont devenus plus accessibles et moins coûteux. Des entreprises innovantes ont vu le jour, facilitant les envois d’argent et contribuant à une augmentation des volumes. Cette évolution technologique a permis aux MRE de transférer des fonds de manière plus efficace, répondant ainsi aux besoins urgents de leurs familles restées au Maroc.

De plus, les changements dans la législation des pays d’accueil des MRE, favorables aux envois d’argent, ont également joué un rôle important. Des politiques encourageant les transferts financiers ont permis d’augmenter le volume des envois, rendant les transactions plus sûres et plus rapides. En conséquence, les MRE sont plus enclins à envoyer des fonds pour soutenir leurs proches et investir dans leur pays d’origine.

Une stratégie économique équilibrée

L’augmentation des transferts des MRE se déroule dans un contexte plus large d’évolution des flux de capitaux au Maroc. Les investissements directs étrangers (IDE) connaissent une hausse, tandis que les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) restent relativement faibles. En 2024, les flux nets des IDE atteignent 16.343 MDH, tandis que les IDME s’établissent à seulement 1.802 MDH, soit environ 11% des IDE. Cette situation met en lumière une tendance où les entreprises marocaines semblent privilégier les investissements locaux plutôt que de s’engager à l’étranger.

Cette concentration des ressources sur le marché national s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les réformes économiques menées par le gouvernement marocain dans des secteurs clés, tels que l’énergie et les infrastructures, ont renforcé l’attractivité du pays. Ces initiatives créent un environnement propice à l’investissement et incitent les entreprises marocaines à se concentrer sur le développement local.

D’autre part, les entreprises marocaines font preuve de prudence face aux incertitudes économiques et géopolitiques à l’étranger. En se concentrant sur le marché national, elles limitent leurs risques tout en contribuant au développement économique du Maroc. Cette approche stratégique favorise également la création d’emplois et la stimulation de l’innovation au sein des entreprises marocaines.

Lire aussi : Diaspora marocaine : où vit-elle ? que fait-elle ?

Impacts positifs sur l’économie

La montée des transferts des MRE et l’augmentation des IDE ont des implications significatives pour l’économie marocaine. Ces flux de capitaux contribuent à une balance de paiements plus favorable, en réduisant la fuite de capitaux et en renforçant la capacité de croissance du pays. Les IDE injectent des devises et créent de la valeur ajoutée sur le territoire, favorisant ainsi le développement des infrastructures et des services.

Les transferts des MRE jouent également un rôle essentiel dans le soutien aux familles marocaines. De nombreux ménages dépendent de ces fonds pour couvrir les besoins quotidiens, tels que la nourriture, le logement et l’éducation. En ce sens, les transferts d’argent ne se limitent pas à des transactions financières, mais deviennent un véritable outil de développement socio-économique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Maroc-Qatar 2024 : l’ONMT met en lumière «The Kingdom of Light» à Doha

Économie - L'Office National Marocain du Tourisme (ONMT) a brillé en tant que sponsor principal lors de la troisième édition du Qatar Travel Mart (QTM), qui s'est tenue du 25 au 27 novembre 2024 à Doha.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

MEDays 2024 : comment les femmes africaines peuvent transformer l’économie du continent

Économie - À l’occasion de la 16ème édition du Forum MEDays, des expertes et femmes d’affaires africaines ont mis en lumière le rôle central de la femme dans le développement économique et social de l’Afrique

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Croissance record des agrumes au Maroc en 2024

Économie - L’OMD a révélé ses prévisions pour l’année 2024, mettant en évidence une croissance exceptionnelle de la production d’agrumes au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

FORVIA inaugure deux nouvelles infrastructures industrielles au Maroc

Économie - Forvia, leader mondial des technologies automobiles, a inauguré deux nouvelles infrastructures industrielles au Maroc

Mbaye Gueye - 28 novembre 2024

Le Trésor place 1,9 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie - La direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) a lancé deux opérations de placement des excédents de trésorerie

Mbaye Gueye - 28 novembre 2024

Soutien à la presse : les petites entreprises dénoncent des critères injustes

Économie - L’UPEP a dénoncé les nouvelles conditions introduites par une décision conjointe des ministres de la Culture et des Finances.

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

Production des batteries : le Maroc a des coûts 50% inférieurs à ceux de l’Europe (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour annonce plus de 300 MMDH d’investissements pour doubler les exportations et transformer l’industrie chimique.

Mbaye Gueye - 28 novembre 2024
Voir plus

LF 2025 : le gain aux jeux de hasard désormais imposé

Économie - À partir du mois de juillet 2025, tout gain réalisé grâce aux jeux de hasard deviendra imposable dans le champ de l'impôt sur le revenu (IR).

Mouna Aghlal - 24 décembre 2024

MEDays 2024 : comment les femmes africaines peuvent transformer l’économie du continent

Économie - À l’occasion de la 16ème édition du Forum MEDays, des expertes et femmes d’affaires africaines ont mis en lumière le rôle central de la femme dans le développement économique et social de l’Afrique

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

IGOC : nouvelle réforme des régulations de change pour 2024

Économie - L'Office des Changes a annoncé l'introduction de l'Instruction générale des opérations de change (IGOC) version 2024

Chaima Aberni - 3 janvier 2024

Saison agricole 2024-2025 : le ministère dévoile des initiatives pour booster l’agriculture

Économie - Le Maroc lance la saison agricole 2024-2025 avec des mesures ambitieuses pour accroître la résilience et la productivité.

Chaima Aberni - 17 juillet 2024

Recettes fiscales et santé économique vont-elles de pair ?

Économie - Ces recettes fiscales en hausse aident-elles vraiment à soigner l'état de santé de l'économie marocaine?

Sabrina El Faiz - 23 août 2024

Le déficit commercial du Maroc se creuse de 6,5% à fin novembre

Économie - Le déficit commercial du Maroc a connu une nouvelle aggravation à fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de dirhams.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire