Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint des sommets historiques, avec des montants en constante augmentation entre 2020 et 2024. Ce phénomène, qui a des implications profondes pour l’économie marocaine, illustre le lien indéfectible entre les MRE et leur patrie, tout en soulignant l’importance croissante de ces flux financiers dans le contexte économique national. En effet, ces fonds constituent une source essentielle de devises et jouent un rôle crucial dans le soutien aux familles, le financement de projets et le développement des infrastructures au Maroc.
Une croissance continue des transferts
Les chiffres fournis par l’Office des changes mettent en lumière une tendance de croissance continue des transferts de fonds des MRE. En 2020, les transferts s’élevaient à 50.414 millions de dirhams (MDH). Ce chiffre a connu une augmentation significative en 2021, atteignant 73.925 MDH, soit une progression de 47% en seulement un an. Cette forte hausse peut être attribuée à divers facteurs, notamment le soutien des MRE à leurs familles en période de crise liée à la pandémie de COVID-19.
En 2022, les transferts ont continué de croître pour atteindre 82 450 MDH, avec une augmentation de 11% par rapport à 2021. En 2023, ce montant a franchi la barre des 86 994 MDH, enregistrant une hausse plus modeste, mais néanmoins positive de 5,5% par rapport à l’année précédente. La tendance se poursuit en 2024, avec des transferts atteignant 91.528 MDH entre janvier et septembre, marquant une augmentation de 5,2% par rapport à 2023. Ce dernier chiffre illustre la résilience et la détermination des MRE à maintenir leur soutien économique envers le Maroc, malgré les défis économiques mondiaux.
Lire aussi : MRE : 91,5 MMDH injectés dans l’économie marocaine
Analyse des montants et des tendances
Pour mieux comprendre l’importance de ces chiffres, il convient d’analyser les montants par année et d’observer les variations. En 2020, la crise mondiale a incité de nombreux Marocains vivant à l’étranger à ajuster leurs transferts, favorisant des envois plus fréquents, mais souvent de moindre montant. Cependant, la reprise économique a permis une augmentation significative des montants envoyés.
La croissance des transferts peut également être liée à l’amélioration des services de transfert d’argent, qui sont devenus plus accessibles et moins coûteux. Des entreprises innovantes ont vu le jour, facilitant les envois d’argent et contribuant à une augmentation des volumes. Cette évolution technologique a permis aux MRE de transférer des fonds de manière plus efficace, répondant ainsi aux besoins urgents de leurs familles restées au Maroc.
De plus, les changements dans la législation des pays d’accueil des MRE, favorables aux envois d’argent, ont également joué un rôle important. Des politiques encourageant les transferts financiers ont permis d’augmenter le volume des envois, rendant les transactions plus sûres et plus rapides. En conséquence, les MRE sont plus enclins à envoyer des fonds pour soutenir leurs proches et investir dans leur pays d’origine.
Une stratégie économique équilibrée
L’augmentation des transferts des MRE se déroule dans un contexte plus large d’évolution des flux de capitaux au Maroc. Les investissements directs étrangers (IDE) connaissent une hausse, tandis que les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) restent relativement faibles. En 2024, les flux nets des IDE atteignent 16.343 MDH, tandis que les IDME s’établissent à seulement 1.802 MDH, soit environ 11% des IDE. Cette situation met en lumière une tendance où les entreprises marocaines semblent privilégier les investissements locaux plutôt que de s’engager à l’étranger.
Cette concentration des ressources sur le marché national s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les réformes économiques menées par le gouvernement marocain dans des secteurs clés, tels que l’énergie et les infrastructures, ont renforcé l’attractivité du pays. Ces initiatives créent un environnement propice à l’investissement et incitent les entreprises marocaines à se concentrer sur le développement local.
D’autre part, les entreprises marocaines font preuve de prudence face aux incertitudes économiques et géopolitiques à l’étranger. En se concentrant sur le marché national, elles limitent leurs risques tout en contribuant au développement économique du Maroc. Cette approche stratégique favorise également la création d’emplois et la stimulation de l’innovation au sein des entreprises marocaines.
Lire aussi : Diaspora marocaine : où vit-elle ? que fait-elle ?
Impacts positifs sur l’économie
La montée des transferts des MRE et l’augmentation des IDE ont des implications significatives pour l’économie marocaine. Ces flux de capitaux contribuent à une balance de paiements plus favorable, en réduisant la fuite de capitaux et en renforçant la capacité de croissance du pays. Les IDE injectent des devises et créent de la valeur ajoutée sur le territoire, favorisant ainsi le développement des infrastructures et des services.
Les transferts des MRE jouent également un rôle essentiel dans le soutien aux familles marocaines. De nombreux ménages dépendent de ces fonds pour couvrir les besoins quotidiens, tels que la nourriture, le logement et l’éducation. En ce sens, les transferts d’argent ne se limitent pas à des transactions financières, mais deviennent un véritable outil de développement socio-économique.
Temps de lecture : 5 minutes
MRE : un pilier pour le développement durableLes Marocains résidant à l'étranger jouent un rôle essentiel dans l'essor du Royaume. À travers des transferts financiers massifs, des initi… |
Agriculture : l’irrigation localisée en plein essorLe Maroc, pays aux ressources hydriques limitées, mise sur l’innovation pour répondre aux défis du stress hydrique et booster la compétitivi… |
Le Maroc renforce son industrie face aux enjeux mondiauxLe secteur industriel marocain, moteur de la croissance économique du pays, fait face à des défis importants en raison des mutations globale… |
Maroc 2024 : réformes clés pour un avenir durableEn 2024, le Maroc se trouve à un carrefour décisif de son développement économique. À la suite de plusieurs chocs externes, dont la pandémie… |
Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?Les parlementaires du groupe socialiste n’ont pas été tendre avec le ministre délégué en charge du Budget, Fouzi Lekjaa. Ces derniers ont fo… |
Défis budgétaires : quelle est la stratégie de l’État ?Le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques d’octobre 2024, publié par la Trésorerie générale du Royaume du Maroc met en lumi… |
Crise de la main-d’œuvre dans l’agriculture marocaineDepuis plusieurs années, l’agriculture marocaine subit une transformation profonde, principalement en raison de la migration de nombreux tra… |
PLF 2025 : taxe sur les gains, une menace pour les casinosDans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) 2025, le gouvernement marocain propose d’introduire une taxe directe sur les gains des joue… |